A la rencontre des médecins Post-Gradués de l’HUDERF

L’Hôpital Universitaire des Enfants Reine Fabiola (HUDERF) accueille chaque année des «post-gradués» (PG), jeunes médecins en formation. Qui sont-ils ? Quelles sont leurs tâches à l’hôpital ? Pourquoi ont-ils choisi ce campus ? 

«PG» ou «post-gradué» est le terme utilisé dans le réseau ULB pour désigner les jeunes médecins qui ont terminé le tronc commun de leurs études universitaires et poursuivent leur formation dans une discipline spécifique (chirurgie, neurologie, gériatrie…). Durant les trois à six ans que compte la spécialisation qu’ils ont choisie, ils sont amenés à travailler dans différents hôpitaux sous la supervision de médecins «seniors».

Accueillir et former les futures générations de médecins

«Accueillir ces futures générations de médecins est l’une de nos missions de base en tant qu’hôpital universitaire», précise le Pr Pierre Smeesters, Chef du Département de pédiatrie à l’HUDERF. «Les PG font partie intégrante de l’équipe ! Ils jouent un rôle prépondérant dans la prise en charge des patients. Ce sont les chevilles ouvrières des salles cliniques. Leur travail est supervisé par les médecins du cadre (médecins résidents, chefs de clinique adjoint, chefs de clinique…) qui sont garants à la fois de la qualité de la formation du jeune médecin et de la pertinence des soins proposés aux patients.»

Une expérience enrichissante pour tous

«Accompagner et former les PG implique bien sûr un investissement en temps et en énergie mais l’expérience est enrichissante pour tout le monde», souligne le Pr Smeesters. «C’est en effet l’occasion d’engager un dialogue entre les plus jeunes et les plus âgés. En tant que médecins-enseignants, nous sommes sans cesse amenés à justifier les actes que nous choisissons de poser, ce qui nous incite à évaluer et améliorer nos pratiques en permanence.»

Quelles sont les tâches des PG à l’hôpital ?

  • Soutenir les équipes
  • «Doubler» les médecins du cadre (observation, réalisation d’actes sous leur supervision…)
  • Assurer la prise en charge et le suivi des patients hospitalisés
  • Etre en première ligne pour les gardes la nuit et le week-end
  • Prendre part aux «tours» multidisciplinaires, au cours desquels le cas de chaque patient hospitalisé est passé en revue
  • Prendre en charge des consultations
  • Participer à des activités de recherche
  • Continuer de se former en suivant des cours et séminaires

Témoignages : Drs Hélène Dumonceau et Margaux Gerbaux

«L’enjeu n’est plus de réussir un examen»

À l’issue de leurs sept années de médecine à l’ULB, Hélène et Margaux ont choisi de se spécialiser en pédiatrie générale. Se former dans cette discipline nécessite cinq ans. Deux années supplémentaires sont requises pour se spécialiser dans un domaine particulier de la pédiatrie. Nous les avons rencontrées peu avant leur arrivée à l’HUDERF.

Dr Hélène Dumonceau: «Nous passons maintenant du rôle d’étudiante à celui de médecin qui va réellement prendre en charge le patient, avec toutes les responsabilités que cela implique. L’enjeu n’est plus de réussir un examen mais de garantir une prise en charge optimale de l’enfant. Nous avons naturellement quelques appréhensions mais, en même temps, nous avons hâte de commencer!»

«Nous avons chacune une vingtaine de stages à notre actif. Ceux que nous avons réalisés à l’HUDERF se sont très bien déroulés. L’hôpital des enfants a généralement une bonne réputation en termes de formation et d’encadrement.»

Dr Margaux Gerbaux: «Les établissements sont affectés aux étudiants par tirage au sort sur base de leurs préférences et du nombre de places disponibles. Personnellement, j’ai choisi l’HUDERF parce que j’aime le fait que cet hôpital propose une prise en charge globale du patient. La pluridisciplinarité et le travail d’équipe y occupent une place prépondérante. Les médecins travaillent en étroite collaboration avec les infirmiers, les kinésithérapeutes, les diététiciens, les logopèdes… Toute l’équipe est centrée sur l’enfant et son bien-être. C’est quelque chose que je n’ai pas retrouvé de manière aussi marquée dans les autres hôpitaux où j’ai réalisé un stage.»

«Ni Hélène ni moi ne savons encore si nous poursuivrons notre formation, après notre spécialisation en pédiatrie générale. Nous avons cinq ans pour «toucher à tout» et faire notre choix.»

L’atout majeur de l’HUDERF pour les PG : un établissement unique en son genre

L’HUDERF propose une configuration pédiatrique inégalable en Belgique. L’hôpital des enfants réunit en effet toutes les spécialités pédiatriques sous un même toit. En tant qu’hôpital de référence, on y trouve par ailleurs des cas plus particuliers et des pathologies complexes.

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Extraits de Osiris News #44 (septembre – novembre 2016) – Aude Dion

Photos : Laetizia Bazzoni

Dans les coulisses de la Stérili

L’HUDERF partage avec le CHU Brugmann un service de stérilisation sur le campus Osiris. Depuis près d’un an, ce service a pris des allures de fourmilière. Les équipes de la stérili s’y activent pour nettoyer, désinfecter et stériliser le matériel médico-chirurgical alors que, dans un même temps, de gros travaux sont menés pour revoir l’infrastructure du service de fond en comble.

Cinq projets clés

Afin d’améliorer ses performances et la qualité de ses prestations, le service de stérilisation mise sur cinq projets clés :

  1. L’informatisation du service et la traçabilité du matériel médico-chirurgical
  2. Une nouvelle infrastructure avec des équipements technologiques de dernière génération
  3. Une formation continue du personnel auxiliaire et une révision des procédures
  4. Un dialogue constructif et collaboratif avec le personnel des quartiers opératoires.
  5. Last but not least, le cap évolutif vers l’accréditation

Pour l’accréditation, l’équipe de stérilisation centrale s’est dotée d’un outil de gestion de projet et d’une méthodologie de travail permettant de garder le rythme pour être prêt le jour des premiers audit !

Dans les coulisses de la stérili : le trajet des instruments

  1. Le matériel sale est récupéré à l’aide de gros chariots. Quand le plateau contenant les instruments souillés arrive en zone sale, il est scanné afin de pouvoir être tracé lors de son parcours dans le service. Les instruments sont ensuite «prétraités»: ils sont triés, étalés sur les plateaux de lavage et pré-nettoyés rapidement. Un appareil équipé d’ultrasons sera prochainement mis en service afin de nettoyer le matériel plus en profondeur dès cette première étape.
    Matériel saleMatériel sale
  2. Les instruments passent dans de gros appareils comparables à des machines à laver : Ils y subissent un traitement spécial (combinaison d’actions mécaniques, chimiques et thermiques), destiné à les désinfecter.
    Machine à laverMachine à laver
  3. Le matériel désinfecté passe en zone propre : Il y est «reconditionné»: les instruments font l’objet d’un entretien de routine et sont rangés sur un plateau. Le plateau d’instruments est ensuite emballé dans un conditionnement spécial avant d’être envoyé dans les autoclaves. Ces machines permettent de stériliser les instruments en utilisant de la vapeur dite «saturée». La température monte jusqu’à 134°C pour détruire tous les micro-organismes encore présents sur le matériel. De nouveaux autoclaves, plus performants, ont été mis en service en juillet dernier.
    Zone propreZone propre
  4. Les plateaux d’instruments stérilisés sont placés dans des chariots métalliques pour être livrés vers les différents sites.
    Plateau stérilisé

Assurer la proximité avec les quartiers opératoires

«Lors de la centralisation, l’option de garder un contact proche des quartiers opératoires a été privilégiée parce que la communication et la collaboration directes sont irremplaçables», explique Ermano Fegatilli. «Un auxiliaire de la stérilisation est dès lors «délocalisé» dans un local proche des quartiers. Il y réalise un pré-nettoyage manuel du matériel souillé, tout juste sorti des salles d’opération, avant qu’il ne soit transporté vers le service central pour y subir un processus complet de stérilisation. Ce rapprochement physique permet également d’envoyer immédiatement un signal d’alarme aux infirmiers des quartiers opératoires lorsqu’un instrument manque à l’appel de la check-list de l’auxiliaire. Cette démarche participe à notre volonté d’accroître nos collaborations constructives avec le personnel des quartiers opératoires qui utilise les instruments
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La stérili en chiffres
>24 : le nombre d’équivalents temps plein employés dans le service de stérilisation.
>27.000 : le nombre total d’instruments qui appartiennent aux deux hôpitaux et passent par la stérilisation.
>16 heures ouvrables : l’objectif à atteindre pour finaliser un cycle complet de stérilisation en routine. À l’heure actuelle, il faut compter 24 heures ouvrables en moyenne pour un cycle complet. En cas d’urgence, le cycle peut être finalisé en 4 heures.

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Interviews de Patrick de Cruyenaere, chef infirmier opérationnel et Ermano Fegatilli, manager du service de stérilisation.

Extraits d’Osiris News (n° 44, septembre-novembre 2016)

Photos : Laetizia Bazzoni

Prévenir la douleur des enfants pendant les soins : un droit élémentaire du patient

La gestion de la douleur est une clé précieuse à la compréhension et la considération du jeune patient. L’Hôpital Universitaire des Enfants Reine Fabiola (HUDERF) et l’association ABELDI lancent un nouvel outil pour aider les enfants et leurs parents à mieux appréhender la douleur. La plateforme  www.jeutesoigne.be défend la distraction comme outil de soin pour prévenir la douleur et propose aux parents, aux patients et aux soignants des jeux et des informations pour améliorer la prise en charge de la douleur.

La douleur laisse des traces

La douleur liée à la maladie et aux soins  n’a rien d’éducatif. Elle peut notamment initier la phobie des soins et mettre à mal les intervenants. Car la douleur des enfants laisse une trace dans leur mémoire.

« Un soin de qualité en pédiatrie passe donc nécessairement par la prévention de la douleur », explique Josette Fontaine, infirmière référente pour la douleur à l’HUDERF. Pour la prévenir, il existe des solutions médicamenteuses, mais aussi non médicamenteuses dont  la distraction. « Si l’on sature d’autres systèmes sensoriels que ceux qui génèrent le message douloureux, et qui assurent la mémorisation de la douleur, l’enfant sera protégé. » Les parents ont donc la possibilité de protéger leur enfant en sollicitant autant que possible leurs sens. Tous les moyens sont bons : un jeu, une caresse, une histoire, quelque chose de bon à manger… « Des gestes simples des parents et du personnel soignants, qui permettent de contrebalancer un événement potentiellement douloureux par la création d’une sensation parallèle positive », ajoute Jérôme Laurent-Michel, infirmier spécialisé dans la prise en charge de la douleur et participant à la conception du site.

Garantir le droit de ne pas souffrir

Une plateforme explicative, telle que www.jeutesoigne.be, semble donc capitale dans le paysage pédiatrique. Elle souligne l’importance d’être à l’écoute des patients les plus jeunes et de leurs parents, pour éviter douleurs et angoisses et leur garantir un droit élémentaire : celui de ne pas souffrir. La plateforme permet également d’exposer le travail de tous les acteurs, spécialistes de la gestion de la douleur, et de présenter les actions fournies tant aux niveaux des différents services, que les initiatives prises par l’association ABELDI.

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A propos d’ABELDI
L’association a pour but de favoriser et de promouvoir, par tous les moyens, l’aide thérapeutique, clinique, psychologique et morale aux enfants ainsi qu’aux adolescents en situation algique.
L’association a pour objet de développer tous les moyens, directs ou indirects, visant à la lutte contre la douleur des nouveau-nés, des nourrissons, des enfants et des adolescents, que celle-ci soit aiguë ou chronique et quelle que soit son origine : pathologique, traumatique ou autre.

La vaccination sauve de nombreuses vies

De nombreuses études se sont intéressées à la question de l’utilité de la vaccination et il a été démontré à maintes reprises qu’elle sauve de nombreuses vies chaque année. Les bénéfices que votre enfant retire d’une vaccination complète dépassent très largement les risques éventuels liés à celle-ci.

Au cours des dernières décennies, les taux de vaccination pédiatrique ont chuté sous le seuil recommandé dans de nombreux pays membres de l’UE. L’immunité collective est mise en péril et par conséquent, des maladies jadis contrôlées refont surface. En 2011, plus de 30 000 cas de rougeole ont été déclarés dans l’ouest de l’Europe, soit une des plus grandes épidémies dans le monde. Ces chiffres sont d’autant plus alarmants en sachant que dans nos pays 1 à 3 patients sur 1000 meurent de cette infection.

Qu’en est-il chez nous, en Belgique ?

Récemment, une étude menée en Flandres a constaté que dans l’ensemble, les familles néerlandophones ont un avis négatif envers la vaccination. Une jeune maman sur cinq considère que son enfant ne doit pas se faire vacciner contre « des maladies qui n’existent plus ». Egalement dans cette étude, 39% des parents doutent vis-à-vis de l’efficacité des vaccins et 32% estiment que les vaccins récents sont plus dangereux que ceux de plus longue date.

Pourquoi certains parents hésitent-ils à vacciner leurs enfants ?

Le taux de couverture vaccinale reste très bon en Belgique, allant de 87,2% (rotavirus) à 95,6% (rougeole-rubéole-oreillons) en Wallonie-Bruxelles (2014). Toutefois, au moment de vacciner leurs enfants, certains parents s’interrogent sur plusieurs aspects de cette intervention. Certains se demandent si nous ne faisons pas trop de vaccins par rapport à avant, si cela ne surcharge pas le système immunitaire de l’enfant, si l’enfant n’est pas trop jeune pour être vacciné. L’utilité et l’efficacité des vaccins sont remises en question. D’autres s’inquiètent à leur tour des composants des vaccins, des effets secondaires ou encore de leur sûreté.

Quelles réponses pouvons-nous apporter ?

Malgré les nombreuses études réalisées sur le sujet, il n’est pas toujours facile, dans le flux d’informations qui nous entoure, de trouver une réponse adéquate et fiable. A titre d’exemple, l’aluminium est contenu dans certains vaccins à concentration très faible, son rôle est de stimuler la réponse immunitaire et rendre ainsi les vaccins plus efficaces. Sa présence dans les vaccins a souvent été critiquée par les détracteurs de la vaccination mais aucune preuve scientifique n’a jamais démontré une éventuelle toxicité. Des experts ont par ailleurs fourni des éléments de réponse aidant à relativiser : « Pendant les 6 premiers mois de sa vie, un enfant recevra 4 milligrammes d’aluminium en recevant tous les vaccins recommandés et pendant ce même temps, il aura reçu 10 milligrammes s’il est nourri au sein, 40 s’il est nourri au lait artificiel et 120 si c’est un lait à base de soja. »

Nous ne sommes pas en mesure, dans cet article, de parcourir tous les doutes soulevés par les parents. Cependant, nous voudrions souligner que la qualité des vaccins est contrôlée en permanence, que ceux-ci protègent votre enfant contre plusieurs maladies potentiellement graves voire mortelles et que son système immunitaire est parfaitement préparé pour recevoir le schéma vaccinal proposé en Belgique. Si vous avez des questions concernant la vaccination, nous ne pouvons que vous encourager à en discuter avec votre médecin ou pédiatre traitant.

Article rédigé par Isabel Castroviejo, Etudiante en dernière année de Médecine à l’ULB et le Professeur Pierre Smeesters, chef du département de pédiatrie de l’HUDERF.

 

Sources :

  1. European Centre for Disease Prevention and Control. Let’s talk about protection. Stockholm: ECDC; 2016.
  2. Robert, B. Swennen. Enquête de couverture vaccinale des enfants de 18 à 24 mois en Fédération Wallonie-Bruxelles (Bruxelles exceptée), 2015. PROVAC-ULB, Ecole de Santé Publique.
  3. Article « Een op de vijf Vlaamse moeders twijfelt aan vaccinatie », 9/02/17 De Morgen

Mort subite du nourrisson : la question du sommeil

Dans les premières semaines et mois de vie de leur bébé, les parents sont souvent angoissés par la mort subite du nourrisson et de nombreuses questions reviennent lors des consultations. Selon une nouvelle publication de l’Académie Américaine de Pédiatrie (AAP), il est recommandé de prolonger le séjour des nouveau-nés dans la chambre de leurs parents au moins jusqu’à six mois, et idéalement jusqu’à un an, pour mieux prévenir la mort subite du nourrisson. Le Dr Sonia Scaillet est médecin et chercheur au sein de l’Unité du Sommeil de l’Hôpital Universitaire des Enfants Reine Fabiola. Elle fait le point sur les facteurs de risques et les bonnes pratiques de prévention.

Y a-t-il des enfants plus vulnérables face à la mort subite ?

« Les enfants de sexe masculins entre 2 et 4 mois y sont plus vulnérables. Malheureusement, un enfant apparemment sain peut aussi être touché par ce syndrome. S’il est difficile encore de pouvoir affirmer avec certitude la façon dont se déroule le phénomène, nos études des dernières années au sein de l’Unité du Sommeil démontrent que les victimes ont un processus d’éveil incomplets, c’est-à-dire que leurs facultés à se réveiller normalement durant les phases de sommeil sont altérées », commence le Dr Scaillet. « Les études du sommeil permettent d’identifier trois grands facteurs de risques : la prématurité du bébé, le tabagisme maternel durant la grossesse et la position ventrale de l’enfant pendant le sommeil. Mais d’autres facteurs indépendants peuvent également entrer en ligne de compte : un matelas trop mou, une pièce surchauffée, peu ou pas de suivi prénatal, le jeune âge de la maman et le sexe masculin de l’enfant ».

Existe-t-il des facteurs protecteurs ? Quelles recommandations pouvez-vous donner aux parents ?

« On pense que l’allaitement maternel ainsi que la tétine jouent sur le seuil d’éveil de l’enfant, en favorisant la réaction d’éveil si elle s’avère nécessaire. On remarque également que la prévention permet de nettement diminuer les risques : placer l’enfant sur le dos pour dormir, le mettre dans son berceau à côté du lit des parents la nuit, au minimum jusqu’à 6 mois, ne pas surchauffer la chambre (max 18°), ne pas fumer pendant la grossesse ni dans l’entourage direct de l’enfant ont un impact positif. D’où l’importance de cette  prévention : les parents avertis sont plus vigilants. Depuis les années 90, les campagnes d’information ont permis de réduire considérablement le nombre de morts subites. »

Et donc, concernant les nouvelles recommandations ?

« On adhère. Nous n’avons d’ailleurs pas attendu les recommandons de l’académie américaine pour inciter les pères et les mères à dormir dans la même pièce que leurs enfants les six premiers mois de leur vie. La meilleure surveillance du bébé, c’est l’oreille des parents. D’après les éléments dont nous disposons, nous pensons que la mort subite n’est pas complètement silencieuse et que l’enfant a des réflexes de lutte. Cela reste une supposition car le caractère subit de ce phénomène rend son observation dans un contexte clinique difficile. Mais si la présence parentale permet de prévenir davantage de décès, alors nous préférons saisir cette chance et encourager la pratique de la cohabitation temporaire. Si cela est encore bénéfique au-delà de 6 mois ? La période la plus critique pour la mort subite du nourrisson est a priori passée, mais si la qualité du sommeil est bonne et que la cohabitation n’entrave pas un développement normal de la relation entre l’enfant et ses parents, pourquoi pas ? Par contre, et cela vaut dès la naissance, chacun dans son lit ! », conclut le Dr Scaillet.

Ressources : 

Etudes épidémiologiques démontrant la diminution du risque de mort subite du nourrisson quand le bébé partage la chambre de ses parents :

  • Carpenter RG, Irgens LM, Blair PS, et al. Sudden unexplained infant death in 20 regions in Europe: case control study. Lancet. 2004;363(9404):185–191pmid:14738790
  • Blair PS, Fleming PJ, Smith IJ, et al. CESDI SUDI Research Group. Babies sleeping with parents: case-control study of factors influencing the risk of the sudden infant death syndrome. BMJ. 1999;319(7223):1457–1461pmid:10582925
  • Mitchell EA, Thompson JMD Co-sleeping increases the risk of SIDS, but sleeping in the parents’ bedroom lowers it. In: Rognum TO, ed. Sudden Infant Death Syndrome: New Trends in the Nineties. Oslo, Norway: Scandinavian University Press; 1995:266–269
  • Tappin D, Ecob R, Brooke H. Bedsharing, roomsharing, and sudden infant death syndrome in Scotland: a case-control study. J Pediatr. 2005;147(1):32–37pmid:16027691

Graines de champions : une histoire de génétique ?

Et si les performances des athlètes aux JO étaient aussi une affaire de gènes ? Peut-on déterminer si un enfant a le potentiel d’un champion en explorant son patrimoine génétique ? Comment peut-on par exemple expliquer que l’ensemble de la fratrie Borlée soit régulièrement qualifiée pour les grandes compétitions mondiales ? Que penser des performances de Usain Bolt ou de la détente de Cristiano Ronaldo ? Voilà quelques questions d’actualité pour le Dr Guillaume Smits, généticien à l’Hôpital des Enfants, dans un article de Valentin Dauchot dans la Libre Belgique.

Commençons par le commencement. D’après le Dr Smits, si deux parents particulièrement grands et athlétiques s’unissent, ils ont effectivement plus de chances d’avoir un enfant de grande taille. Et en faisant plusieurs enfants, la probabilité d’en avoir au mois un de grande taille est assez élevé.

Que l’on s’intéresse aux performances kenyanes sur les courses de fond ou celles des Jamaïcains sur le sprint, la supériorité sportive d’une population est certainement due à une accumulation de multiples d’avantages génétiques, mais qui ne sont pas encore scientifiquement démontrés.

Pour tenter de comprendre la relation qu’il existe entre capacités sportives et capital génétique, il faut distinguer deux éléments : la génétique rare et la génétique complexe… Le Dr Smits illustre ses propos sur les mutations génétiques, la combinaison des gènes et la nécessité d’analyser l’ensemble des variants pour obtenir une réelle valeur prédictive sur la qualité sportive de quelqu’un. Il cite quelques exemples concrets : l’enfant « bleu-blanc-belge » qui portait 5 kg à 3 ans et pouvait pratiquement faire des pompes à trois doigts à 12 ans, la force du mental de Usain Bolt et le potentiel de Cristiano Ronaldo pour la NBA.

Nous publions l’intégralité de cette interview, avec l’aimable autorisation du journaliste.

2016.08-LaLibre-genetique

 

 

Rendre l’audition aux enfants sourds

Certaines avancées thérapeutiques améliorent considérablement la qualité de vie des enfants. C’est le cas de l’implantation cochléaire bilatérale précoce pour les enfants sourds profonds. Un petit dispositif électronique implanté dans l’oreille interne permet aux enfants nés sourds ou devenus sourds récemment de (ré)intégrer le monde des entendants, quasi comme s’ils n’avaient pas de handicap.

« Les enfants pris en charge et opérés précocement autour de l’âge d’un an obtiennent des résultats optimaux; en effet la qualité de l’audition du nourrisson est primordiale pour le développement et la compréhension du langage. Ceci a été rendu possible par la mise en place du dépistage de la surdité chez tous les nouveaux-nés à la maternité.

Souvent, vers 2 ans et demi, pour autant que l’enfant n’ait pas d’autre handicap, il va pouvoir évoluer comme un enfant entendant », témoigne le Pr Mansbach, chef de clinique du Service ORL à l’Hôpital Universitaire des Enfants Reine Fabiola.

 

L’implantation cochléaire bilatérale précoce fera l’objet d’une présentation lors de la Onzième Rencontre d’ORL Pédiatrique le 24 septembre prochain.

Au programme de cette journée :

Néonatologie et pathologies ORL

  • Troubles de la déglutition: quelle prévention? – Michèle Georges
  • Surdité neurosensorielle: que craindre et quel suivi? – Laurent Demanez
  • Prévention des lésions laryngées: VNI et masque laryngé – Caroline Haggenmacher & Christel Sanchez

Pathologies laryngées acquises

  • Causes, bilan et traitement – Cas cliniques – Philippe Monnier

Pathologies rhinosinusales: traitement conservateur ou chirugical?

  • Mucoviscidose et polypose naso-sinusienne – Mark Jorissen
  • Allergie IgE médiée, rhinite et sinusite – Philippe Eloy
  • Obstruction des voies lacrymales chez l’enfant – Pierre Brihaye

Avancées thérapeutiques en ORL Pédiatrique

  • Hypersialorrhée: traitement médical par toxine botulique – Laurent Coffinet
  • Diagnostic bactériologique de l’OMA à la garde? Yes, you can! – Pierre Smeesters
  • Implantation cochléaire bilatérale – Anne-Laure Mansbach

Programme complet, informations pratiques et inscriptions : http://www.orlpedia.net/

(Pedo)psychiatrie : 3 initiatives inédites à l’étude

Les services de Psychiatrie et de Pédopsychiatrie du campus OSIRIS témoignent du redéploiement d’une étroite collaboration entre le CHU Brugmann et l’HUDERF. Trois initiatives inédites sont actuellement à l’étude.

La mise en place d’une unité « mère-enfant », en collaboration avec la maternité

«Aujourd’hui, la durée du séjour à la maternité est de deux à trois jours maximum», rappelle le Pr Véronique Delvenne, chef du Service de Pédopsychiatrie de l’HUDERF. «Or, pour certaines mamans fragilisées, un séjour plus long est nécessaire afin que le personnel soignant ait le temps de s’assurer que l’état de santé mentale de la maman ne met pas en danger le développement du nouveau-né. Il s’agit par exemple de mamans qui souffrent de dépression ou de trouble bipolaire et/ou dont l’état risque d’entraîner des troubles de l’interaction parent-bébé. Il peut aussi s’agir de toutes jeunes adolescentes ou de femmes en situation de grande précarité. Trois lits de maternité seront réservés à ces patientes

La création d’une unité « transitionnelle »

«L’hospitalisation des adolescents en Région de Bruxelles-Capitale est devenue très problématique », observe le Pr Paul Verbanck, chef du Service de Psychiatrie du CHU Brugmann. «Les adultes sont soignés en psychiatrie, les enfants sont pris en charge en pédopsychiatrie et les adolescents et jeunes adultes de 16 à 25 ans sont en quelque sorte les « oubliés » de la psychiatrie. Pourtant, c’est à ces âges-là que se manifestent les premiers symptômes de nombreux troubles mentaux et la manière dont ces épisodes sont pris en charge conditionne l’évolution de la maladie. C’est la raison pour laquelle nous avons décidé de créer une unité destinée à faire la transition entre la Pédopsychiatrie et la Psychiatrie
Concrètement, dix lits seront mis à disposition de ces adolescents en psychiatrie adulte, dans une unité spécifique. Les psychiatres du CHU Brugmann et les pédospychiatres de l’HUDERF y mèneront une action conjointe afin d’offrir à ces patients une prise en charge adéquate. «Ce faisant, nous augmentons la probabilité de pouvoir éviter que ces troubles ne deviennent chroniques», poursuit le Pr Verbanck. Et si l’initiative vient combler un véritable manque, elle répond également à une demande des autorités dans le cadre de nouvelles mesures politiques en santé mentale infanto-juvénile. Ces dernières préconisent en effet d’accorder une attention particulière à la période de transition.

Des lits de crise réservés au réseau bruxellois de santé mentale

Dans le cadre de la réforme en santé mentale infanto-juvénile, 10% des lits de pédopsychiatrie doivent être mis à disposition du réseau bruxellois de santé mentale pour l’hospitalisation de crise d’adolescents dont l’état requiert une prise en charge rapide et spécifique. Le CHU Brugmann et l’HUDERF sont partie prenante de cette réforme. En pratique, deux lits de l’HUDERF seront réservés à l’hospitalisation de crise des adolescents de moins de 15 ans et deux lits de crise du CHU Brugmann seront mis à disposition des adolescents de plus de 16 ans.

«Travailler ensemble de la sorte constitue une véritable innovation. Nous sommes les seuls hôpitaux belges à proposer une collaboration aussi étroite». À cet égard, la proximité géographique entre le CHU Brugmann et l’HUDERF est une aubaine

Pr Delvenne et Pr Verbanck

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3 initiatives HUDERF à la loupe

La réadaptation des jeunes atteints de phobie scolaire

Depuis 2015, l’école «Les ados de Robert Dubois» accueille une vingtaine d’adolescents de 12 à 18 ans souffrant de phobie scolaire. L’initiative a été développée conjointement par l’école Robert Dubois et le service de Pédopsychiatrie de l’HUDERF. «Nous fournissons le soutien pédopsychiatrique et psychologique dont ces jeunes ont besoin», explique le Pr Delvenne. «La formule leur permet de poursuivre leur scolarité malgré leur trouble, dans un cadre adapté.» L’école est située rue Stevens Delannoy, dans des locaux appartenant à la Ville de Bruxelles. Les adolescents y restent maximum une année scolaire. «L’objectif est qu’ils puissent réintégrer un système normal dès la rentrée suivante», indique le Pr Delvenne.

La prise en charge précoce de l’autisme

L’unité APPI accueille depuis fin 2014 de très jeunes enfants de 15 mois à 3 ans et demi atteints de troubles autistiques. «Nous leur proposons une prise en charge psycho-développementale intensive», précise le Pr Delvenne. «C’est une initiative unique en Belgique! Notre pays n’offre en effet pas d’autres possibilités de prise en charge aussi précoce de l’autisme.»

L’unité parents-bébés

Créée fin 2014, cette unité accueille en ambulatoire des parents et leur enfant (jusqu’à deux ans et demi) souffrant de troubles de l’interaction ou du développement. La prise en charge s’étend en moyenne sur trois à six mois, à raison de deux à trois visites par semaine. Cette initiative est également inédite en Belgique.

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Le service de Pédopsychiatrie de l’HUDERF, c’est aussi…

  • Une unité de consultation pédopsychiatrique classique.
  • Un secteur ambulatoire pour les patients de 0 à 15 ans.
  • La «maternelle thérapeutique»: hospitalisation de jour pour jeunes enfants de deux ans et demi à six ans. La maternelle thérapeutique a été développée en collaboration avec l’école Robert Dubois. Elle est située à Koekelberg.
  • Une unité d’hospitalisation pour jeunes adolescents de 8 à 14 ans, composée de 15 lits (dont deux lits de crise).
  • Une unité de liaison pédopsychiatrique, qui assure un relais avec les autres unités pédiatriques de l’hôpital.
  • Une unité mobile double diagnostic – retard mental et troubles du comportement, composée de psychologues amenés à se déplacer dans le milieu de vie de l’enfant (domicile, école…).
  • Une unité de psychologie.
  • Des urgences pédopsychiatriques disponibles en permanence.

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Extraits d’Osiris News (n° 43, juin-août 2016)

Photos : Laetizia Bazzoni

 

Les pédiatres plaident en faveur d’un dépistage préventif de la déficience du système immunitaire

David est né le 21 septembre 1971 à Houston aux Etats-Unis, c’est un garçon sans système immunitaire. Durant 12 ans, il a vécu dans une bulle d’air en plastique. Etant donné que son système de défense naturel ne fonctionnait pas, chaque bactérie ou chaque virus pouvait lui coûter la vie.

Nous nous souviendrons de ce petit garçon, surnommé ‘Bubble Boy’, ce mercredi 27 avril lorsque quelque enfants lâcheront symboliquement des ballons dans le jardin de l’UZ Brussel.

Un bébé, une piqûre au talon!

Avec l’évolution de la médecine, on pourrait penser que l’histoire du ‘Bubble Boy’ appartient au passé. Ce n’est malheureusement pas le cas. 1 personne sur 1000 ou 2000 est confrontée à un trouble du système immunitaire. Heureusement, ce n’est pas toujours aussi grave que pour David. Et si le trouble est détecté et pris en charge bien à temps, on peut éviter des situations dramatiques. Ainsi, quand un prélèvement au talon (test de Guthrie) est fait au bébé, on peut aussi détecter les anomalies graves de son système immunitaire. Grâce aux dépistages existants, 11 maladies rares peuvent actuellement être analysées. Dans notre pays, l’immuno-déficience n’en fait pas partie. Aux Etats-Unis, son dépistage a été inclus dans les tests à la naissance et des centaines d’enfants ont déjà été diagnostiqués de manière précoce. Lorsqu’une déficience du système immunitaire est établie chez un bébé, des complications pouvant engager le pronostic vital peuvent être évitées grâce à une transplantation de cellules souches. Le prélèvement au talon, s’il est réalisé dans les 72 à 96 heures qui suivent la naissance, permet de déceler et de traiter les déficiences immunitaires graves de façon précoce. Si la maladie de David avait été détectée tout de suite par le test de Guthrie, il serait encore vivant aujourd’hui.

De plus, les enfants et les adultes qui sont souvent malades (avec ou sans symptômes tels que des ganglions lymphatiques, problèmes de peau, diarrhées chroniques ou une augmentation de l’incidence de certains cancers dans la famille) devraient pouvoir être évalués régulièrement par un médecin spécialisé (immunologue).

Vous souffrez souvent des mêmes troubles diffus?

Il y a aussi des troubles du système immunitaire qui engagent moins le pronostic vital, mais qui entraînent une large gamme de symptômes. Ce type de patients a, par exemple, de manière récurrente plus d’infections, de verrues et de bronchites qui sont aussi plus vite soignées. Les symptômes ont donc un caractère très général et vague. Par conséquent, ces troubles légers du système immunitaire sont souvent détectés tardivement. Si une déficience du système immunitaire est établie seulement à l’âge adulte, il est possible que le patient souffre de troubles depuis des années. Par conséquent, il peut subir des dégâts irréversibles. Certains patients qui présentent des symptômes doivent donc être perfusés une fois par mois ou avoir une piqûre dans le ventre toutes les semaines pour le reste de leur vie. Dans certains cas, il y a aussi un risque plus élevé de cancer.

Le 27 avril, quelques enfants vont lâcher des ballons dans le jardin de l’UZ Brussel. Un moyen d’attirer l’attention sur la déficience du système immunitaire. Les pédiatres de l’Hôpital Universitaire des Enfants Reine Fabiola et de l’Universitair Ziekenhuis Brussel saisissent l’occasion pour attirer l’attention sur la nécessité de dépister les éventuels troubles du système immunitaire lors du test de Guthrie.

Dans l’intérêt des patients, les pédiatres appellent le gouvernement à consacrer les moyens pour y parvenir. Il y a par ailleurs un manque généralisé de financement pour les tests de diagnostic. L’UZ Brussel et l’Hôpital Universitaire des Enfants Reine Fabiola attirent l’attention sur cette problématique dans son ensemble.

Besoin de financement et de recherche

Mettre en valeur la problématique médicale est une chose, mais il y a également un problème dans les laboratoires : les tests de Guthrie, comme de nombreux autres tests, sont encore insuffisamment remboursés et le coût doit bien souvent être supporté en grande partie par les patients et les parents. Il apparaît également que trop peu de recherches sont effectuées dans ce domaine. Pourtant la recherche et l’expertise en immunologie sont essentielles. C’est ce que le récit émouvant de David qui a vécu isolé pendant 12 ans a démontré. Car la science a tiré beaucoup d’enseignements de l’étude du cas de David. Le chiffre 12 n’est pas seulement l’âge de David, mais surtout le nombre de maladies rares qui devraient être décelées par le test de Guthrie.

Le 27 avril à 16 heures, des enfants participeront à un lâcher de ballons. Un congrès scientifique du Belgian Primary Immunodeficiency Group (BPIDG) aura lieu le 29 avril à l’UZ Brussel sur les principales déficiences immunitaires (PID). Vous trouverez plus d’infos à ce sujet via http://bpidg.be.

Le documentaire sur le “Boy in the Bubble” est disponible en anglais sur Youtube : https://www.youtube.com/watch?v=HiA25yYlygE.

Les informations sur les associations de patients sont disponibles sur www.boppi.be.

Dr. Jutte Van der Werff Ten Bosch, Universitair Ziekenhuis Brussel

Dr. Catherine Heijmans, Hôpital Universitaire des Enfants Reine Fabiola

 

Diminution des doses de rayons X à l’Hôpital des Enfants

La technologie EOS permet un suivi plus précis et moins risqué de l’évolution de pathologies pédiatriques

L’Hôpital Universitaire des Enfants Reine Fabiola a acquis un nouvel appareil d’imagerie médicale, l’EOS, dont la technologie permet de réduire de 8 à 10 fois l’exposition des enfants aux rayons X par rapport à une radio classique.  La modélisation 2D ou 3D permet un gain en précision et épargne un scanner supplémentaire. Une avancée technologique importante pour les enfants nécessitant un suivi radiologique régulier, mais aussi pour les chirurgiens qui peuvent évaluer les gestes chirurgicaux avec précision. La technologie EOS repose sur une technique de détection de particules à haute énergie récompensé par le prix Nobel de physique.

Un seul examen pour l’étude du squelette entier

En un seul passage de 20 secondes, EOS permet d’avoir les mêmes renseignements sur tout le squelette que ceux de multiples radiographies conventionnelles et d’un scanner. En effet, la modélisation 2D ou 3D est possible sur base de ces images, évitant à l’enfant de subir un scanner supplémentaire. Une différence non négligeable quand on considère que l’enfant reste debout durant les 20 secondes de l’examen unique et qu’il n’a pas besoin d’être mis sous sédatif. Cette avancée technologique améliore grandement sa prise en charge puisque l’enfant ne se soumet dès lors qu’à un seul et même examen.

Dix fois moins de rayon X, une méthode de choix chez l’enfant

Mais en termes d’avantages pour les patients, la diminution de l’exposition aux rayons X est également un argument de choix. En ce qui concerne la charge en rayons ionisants, la technologie EOS permet de diminuer la dose de 8 à 10 fois pour la radiologie bidimensionnelle et de 800 à 1000 fois pour la radiologie tridimensionnelle.

« L’importance de cette réduction de charge en rayons ionisants ne peut être assez soulignée pour notre population pédiatrique, qui est nettement plus vulnérable », souligne le Professeur Simoni, chef du service de radiologie à l’Hôpital Universitaire des Enfants Reine Fabiola. « Avec EOS, l’hôpital dispose d’une technologie quasiment non-irradiante pour le suivi de l’évolution de pathologies pédiatriques, notamment pour celles qui nécessitent une surveillance fréquente. »

De la précision pour les actes chirurgicaux

Basé sur la modélisation, le système permet également de créer des images en 3D. Cet aspect permet au chirurgien orthopédique de planifier et d’évaluer ses interventions sur les membres d’une façon extrêmement précise et ce dans les trois plans d’espace. Cette analyse en 3D constitue une avancée remarquable sur le plan de la qualité de la prise en charge des enfants. Ces images sont stockées informatiquement, ce qui évite la répétition des clichés et permet d’utiliser au maximum la même acquisition radiologique. L’outil EOS Microdose permet de réaliser des images de suivi dans le temps avec une irradiation minime, en gardant la première acquisition comme point de référence.

La technologie au service de la recherche pédiatrique

L’HUDERF utilise la technologie EOS en pratique clinique quotidienne, mais aussi en recherche clinique et translationnelle. Cette technologie de choix cadre dans les objectifs stratégiques de l’hôpital, qui est entré dans le processus d’accréditation.

Pour mieux visualiser le fonctionnement d’EOS, nous avons réalisé une vidéo à l’attention des professionnels.