L’HUDERF partage avec le CHU Brugmann un service de stérilisation sur le campus Osiris. Depuis près d’un an, ce service a pris des allures de fourmilière. Les équipes de la stérili s’y activent pour nettoyer, désinfecter et stériliser le matériel médico-chirurgical alors que, dans un même temps, de gros travaux sont menés pour revoir l’infrastructure du service de fond en comble.
Cinq projets clés
Afin d’améliorer ses performances et la qualité de ses prestations, le service de stérilisation mise sur cinq projets clés :
- L’informatisation du service et la traçabilité du matériel médico-chirurgical
- Une nouvelle infrastructure avec des équipements technologiques de dernière génération
- Une formation continue du personnel auxiliaire et une révision des procédures
- Un dialogue constructif et collaboratif avec le personnel des quartiers opératoires.
- Last but not least, le cap évolutif vers l’accréditation
Pour l’accréditation, l’équipe de stérilisation centrale s’est dotée d’un outil de gestion de projet et d’une méthodologie de travail permettant de garder le rythme pour être prêt le jour des premiers audit !
Dans les coulisses de la stérili : le trajet des instruments
- Le matériel sale est récupéré à l’aide de gros chariots. Quand le plateau contenant les instruments souillés arrive en zone sale, il est scanné afin de pouvoir être tracé lors de son parcours dans le service. Les instruments sont ensuite «prétraités»: ils sont triés, étalés sur les plateaux de lavage et pré-nettoyés rapidement. Un appareil équipé d’ultrasons sera prochainement mis en service afin de nettoyer le matériel plus en profondeur dès cette première étape.
- Les instruments passent dans de gros appareils comparables à des machines à laver : Ils y subissent un traitement spécial (combinaison d’actions mécaniques, chimiques et thermiques), destiné à les désinfecter.
- Le matériel désinfecté passe en zone propre : Il y est «reconditionné»: les instruments font l’objet d’un entretien de routine et sont rangés sur un plateau. Le plateau d’instruments est ensuite emballé dans un conditionnement spécial avant d’être envoyé dans les autoclaves. Ces machines permettent de stériliser les instruments en utilisant de la vapeur dite «saturée». La température monte jusqu’à 134°C pour détruire tous les micro-organismes encore présents sur le matériel. De nouveaux autoclaves, plus performants, ont été mis en service en juillet dernier.
- Les plateaux d’instruments stérilisés sont placés dans des chariots métalliques pour être livrés vers les différents sites.
Assurer la proximité avec les quartiers opératoires
«Lors de la centralisation, l’option de garder un contact proche des quartiers opératoires a été privilégiée parce que la communication et la collaboration directes sont irremplaçables», explique Ermano Fegatilli. «Un auxiliaire de la stérilisation est dès lors «délocalisé» dans un local proche des quartiers. Il y réalise un pré-nettoyage manuel du matériel souillé, tout juste sorti des salles d’opération, avant qu’il ne soit transporté vers le service central pour y subir un processus complet de stérilisation. Ce rapprochement physique permet également d’envoyer immédiatement un signal d’alarme aux infirmiers des quartiers opératoires lorsqu’un instrument manque à l’appel de la check-list de l’auxiliaire. Cette démarche participe à notre volonté d’accroître nos collaborations constructives avec le personnel des quartiers opératoires qui utilise les instruments.» La stérili en chiffres
24 : le nombre d’équivalents temps plein employés dans le service de stérilisation.
27.000 : le nombre total d’instruments qui appartiennent aux deux hôpitaux et passent par la stérilisation.
16 heures ouvrables : l’objectif à atteindre pour finaliser un cycle complet de stérilisation en routine. À l’heure actuelle, il faut compter 24 heures ouvrables en moyenne pour un cycle complet. En cas d’urgence, le cycle peut être finalisé en 4 heures.
***
Interviews de Patrick de Cruyenaere, chef infirmier opérationnel et Ermano Fegatilli, manager du service de stérilisation.
Extraits d’Osiris News (n° 44, septembre-novembre 2016)
Photos : Laetizia Bazzoni