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Doit-on forcément être un expert pour prendre position sur la vaccination ?

Vous vous sentez concernés par la recrudescence du mouvement anti-vaccin et des maladies qu’on croyait disparues ? Cet article pourrait vous intéresser.

Deux chercheuses australiennes du Murdoch Children’s Research Institute se sont penchées sur le rôle que chacun peut jouer à son niveau dans le débat des vaccins. Dans leur article publié sur Theconversation.com, elles estiment que, moyennant quelques connaissances de bases en matière de vaccination, quelques techniques de communication par la preuve, et surtout des qualités humaines d’écoute et d’empathie, tout le monde peut communiquer efficacement sur le sujet de la vaccination dans son propre réseau. Encore mieux : vous aurez probablement plus d’influence sur les personnes hésitantes que tout expert en la matière, car les comportements sont surtout formés sous l’influence des normes d’un groupe. Le sujet de la vaccination polarise. Vous positionner en tant qu’expert ou communiquer de façon trop abrupte n’aura aucun effet positif, bien au contraire.

Ne pas labelliser tout le monde d’antivax

D’abord, ce n’est pas parce que vous n’avez pas (encore) fait vacciner votre enfant que vous êtes contre la vaccination. Il se peut que vous ayez face à vous une personne peu ou pas informée, une personne qui, dans le doute, a reporté la vaccination ou quelqu’un qui, pour une raison ou une autre, n’a pas pu accéder à la vaccination, tout simplement.

Choisir vos interlocuteurs

Deuxièmement, il est peu probable que vous réussissiez à convaincre une personne qui refuse fermement la vaccination. Par contre, les personnes qui se posent des questions ou qui ont des doutes sont davantage ouvertes au dialogue et la probabilité que vous puissiez avoir une conversation positive qui contribuera in fine à orienter vers une vaccination est plus importante.

La façon dont on communique est aussi importante que ce que l’on communique

Allez de front à l’encontre de croyances et c’est un retour de flammes garanti ! Adopter un ton agressif ou moralisateur est non seulement inefficace, c’est aussi contreproductif. Avoir un dialogue ouvert, constructif, respectueux avec une personne en qui on a confiance a bien plus de chance d’encourager un parent hésitant vers la vaccination.

Ecouter au lieu de noyer sous les faits

Simplement énoncer des faits ne suffit pas. Simplement contredire des arguments non plus. Demandez à votre interlocuteur ce qui le tracasse et é-cou-tez ! Les sources de son inquiétude seront peut-être liées à la sécurité, l’efficacité ou les effets secondaires, par exemple. La personne en face de vous est hésitante mais il est important de garder à l’esprit que personne ne souhaite que son enfant (ou les autres d’ailleurs) tombe malade pour autant. Faire preuve d’empathie et de compréhension, dire qu’on comprend bien cette inquiétude, qui trouve peut-être sa source dans une expérience vécue ou rapportée, permet d’établir un lien et une confiance qui sera bénéfique pour la suite de la discussion.

Partager des informations et des expériences

En écoutant, vous identifiez les inquiétudes. Partagez des informations qui répondent à ces inquiétudes ou ces doutes. Expliquez ce que vous savez, en faisant référence à des sources fiables. Partagez vos propres expériences également, les histoires ont d’ailleurs souvent plus d’impact que les faits. Parler par exemple de ce pédiatre qui chantait quand vous avez fait vacciner vos enfants est efficace. Evoquer la maladie d’un proche qu’on aurait pu prévenir avec la vaccination aura de l’impact car c’est une situation vécue. Les histoires laissent des traces dans la mémoire.

Devenir une personne de référence

Vous aussi, quand vous hésitez à propos de quelque chose, vous en parlez à plusieurs reprises, avec plusieurs personnes avant de prendre votre décision et d’agir ? La personne en face de vous fera probablement la même chose. Sans avoir émis de jugement, vous devenez une personne ressource vers qui on peut se tourner en cas de question ou de doute. S’il se sent jugé, votre interlocuteur ne reviendra plus vers vous pour discuter de la vaccination. Si par contre votre discussion initiale l’a mis en confiance, qu’il s’est senti écouté, il fera de vous sa personne de référence. La décision n’est pas forcément immédiate : ce qui compte c’est que cette décision soit réfléchie et qu’elle soit la sienne.

Viser le public des réfractaires

Face à une personne en refus total, ces techniques de communication ne fonctionneront pas. Mais dans le cas où vous vous trouvez dans une discussion publique, en groupe, votre audience n’est pas la personne anti-vaccination que vous avez en face de vous, mais bien le public qui assiste au débat. Cette audience compte peut-être des personnes hésitantes. Si vous pensez avoir un bagage de connaissances assez fourni, osez vous lancer dans le débat pour ne pas laisser la personne monopoliser la conversation et semer davantage le doute. Les techniques utilisées par les ‘antivax’ sont du registre de la conspiration, des faux experts, des preuves sélectives ou non –représentatives ou d’attentes impossibles (comme atteindre 100% de sécurité par exemple). Bien identifier le registre et corriger le contenu de façon systématique, sur base de sources fiables, est efficace. Moins téméraire ? Rien ne vous empêche de simplement observer le débat et d’en rediscuter ensuite, en aparté.


Tout le monde peut participer à contrer la circulation des fausses informations, dans tous les domaines.

Depuis que notre hôpital a commencé à prendre position sur la vaccination, de nombreuses personnes sont entrées en contact avec nous et ont manifesté leur souhait de se former, de s’informer, de participer. Nous relayons leurs messages sur notre blog www.huderf30.be, à l’occasion de la Semaine Européenne de la Vaccination.

Vous souhaitez aussi agir face aux fake-news ? Utilisez des sources d’information fiables !

Pour s’informer sur internet sur la vaccination :

Mais aussi…

Des questions ? N’hésitez pas à en parler avec votre médecin généraliste ou votre pédiatre.

Retrouvez tous les articles de blog sur la vaccination en un clic https://www.huderf30.be/tag/vaccination

Le retour de la rougeole à tout âge : une vaccination maximale et complète comme seul remède

A l’occasion de la Semaine Européenne de la vaccination, le Dr Charlotte Martin du CHU Saint-Pierre signe un blog pour illustrer concrètement le retour de la rougeole : une maladie loin d’être bénigne, et qui touche autant les adultes que les enfants ! Bonne lecture…

La rougeole, contrairement aux idées reçues, n’est ni une maladie bénigne ni une maladie infantile. C’est par contre une des maladies les plus contagieuses au monde, et ce, même à plusieurs mètres de quelqu’un de malade ou en passant dans une pièce où quelqu’un de malade est resté quelques heures auparavant (salle d’attente,…).

Elle n’est pas bénigne, car elle peut provoquer une pneumonie (infection des poumons) et une encéphalite (infection du cerveau) voire même une destruction du système nerveux central plusieurs dizaines d’années plus tard. Elle peut parfois être fatale or, même à notre époque, il n’existe aucun traitement contre ce virus. Une fois atteint, on ne pourra que soulager les symptômes de la personne malade.

Elle n’est pas infantile, car même si elle atteignait principalement les enfants avant l’avènement de la vaccination généralisée, elle peut en fait toucher quelqu’un de n’importe quel âge s’il est mal ou non vacciné. Elle est même parfois plus dangereuse pour les adultes, particulièrement si ceux-ci sont fragilisés par une maladie ou des médicaments (immunosuppresseurs, cancer, VIH,…). Le tout petit bébé (moins de 6 mois) est aussi sujet à plus de complications.

Retour de la maladie faute de vaccination

Il n’existe pas de traitement mais il existe un vaccin contre la rougeole, très efficace s’il est administré deux fois, généralement dans l’enfance. Si on ne l’a reçu qu’une seule fois, on peut quand même faire la rougeole, parfois un peu atténuée. Une population bien protégée, c’est donc une population dont tous les enfants ont reçu deux doses de ce vaccin dans leur enfance. En Belgique, 95% des enfants ont reçu la première dose, mais seulement 75% des enfants francophones ont reçu la deuxième dose. Cela signifie que le virus de la rougeole a encore de la place pour circuler parmi les personnes qui n’ont reçu qu’une seule dose mais aussi par exemple chez les tout petits bébés (ceux qui sont plus sujets aux complications) qui n’ont pas encore reçu le vaccin, qu’on ne reçoit que vers 11-12 mois en Belgique. D’autres adultes qui n’ont pas été vaccinés (contre-indication au vaccin, personne venant d’un pays avec un programme de vaccination absent ou chaotique comme un pays en guerre) vont aussi être susceptible d’attraper la rougeole et de faire des complications.

Situation en Europe

En Europe ces deux dernières années, il y a eu plusieurs dizaines de morts de la rougeole : plusieurs dizaines de morts évitables par la vaccination. Plus d’un tiers des cas étaient des enfants de moins de 5 ans et la grande majorité n’était pas vaccinée : parfois parce qu’ils venaient d’un pays en guerre, parfois parce que les parents avaient été négligents mais aussi parfois parce que les parents pensaient que le vaccin n’était pas nécessaire, ou pouvait être dangereux pour leur enfant.

Dans quels pays y a-t-il actuellement le plus de cas en Europe ? Dans des pays très proches de nous comme la France, ou dans des pays dans lesquels nous voyageons facilement comme l’Italie, la Grèce ou encore la Roumanie et la Pologne. Il est donc facile d’imaginer qu’une personne revienne malade d’un de ces pays et contamine la population mal vaccinée de notre pays, ce qui entretiendra l’épidémie. Et en effet, en Belgique sur les trois premiers mois de 2019, il y a déjà eu plus de cas de rougeole que sur l’entièreté de l’année 2018. Nous faisons donc partie des pays d’Europe répertoriés comme étant en « épidémie active » : on conseille même aux personnes qui viennent faire du tourisme en Belgique de se (re)vacciner contre la rougeole avant d’arriver chez nous.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Des questions sur la vaccination ? S’informer auprès de sources fiables est essentiel !

N’hésitez pas à en parler avec votre médecin généraliste ou le pédiatre de votre enfant.

Un outil pour le dépistage de l’autisme en Belgique

Raccourcir l’errance diagnostique de l’autisme, outiller les professionnels autour de l’enfant, dépister les enfants à risque dès la maternelle : voilà tout le potentiel de ce nouvel outil de dépistage de l’autisme. Le dépistage de l’autisme est actuellement un défi majeur dans la plupart des pays francophones. L’Autism Discriminative Tool (ADT) permet d’identifier facilement, rapidement et de façon précise si l’enfant au développement atypique présente une suspicion d’autisme ou s’il s’agit d’une autre pathologie développementale, d’un retard du langage ou de troubles psychologiques. Un article scientifique sur cet outil de dépistage a été récemment publié dans le journal Research in Autism Spectrum Disorders, soulignant son adéquation pour contribuer à répondre au défi du dépistage de l’autisme et l’envoi plus rapide des patients suspectés vers des services diagnostiques tertiaires adaptés.

L’Autism Discriminative Tool ou ADT, développé par Sophie Carlier à l’Hôpital Universitaire des Enfants Reine Fabiola, est un outil de dépistage des troubles du spectre autistique principalement destiné aux professionnels de la santé de deuxième ligne ou aux services en contact avec des enfants dit « à risque », présentant des difficultés développementales et fréquentant l’enseignement maternel. En pratique, cet outil se présente sous la forme d’un questionnaire fermé. Il est complété par les enseignants de maternelle avant d’être analysé et interprété par les médecins spécialisés dans le développement de l’enfant (ex: pédiatres, neuropédiatres, pédopsychiatres), mais aussi par les paramédicaux (ex: psychologues), les équipes de prévention/protection de l’enfance, les services d’accompagnement, les centres psycho-médico-sociaux, les centres de santé mentale ou toute autre équipe en contact avec des enfants présentant un développement atypique. Ce questionnaire, rapide et facile d’utilisation, permet d’éclairer le clinicien quant à la nécessité d’adresser l’enfant à un Centre Ressources Autisme pour une mise au point diagnostique.
Les professeurs s’avèrent d’excellents prédicteurs de l’autisme
L’étude de validation[1] de l’outil a été réalisée en multicentrique, rassemblant 118 enfants sans difficultés développementales et 126 enfants reçus en Centres Ressources Autisme pour un bilan diagnostique. Il en est ressorti que les professeurs sont très pertinents dans l’observation des signes d’autisme, devançant légèrement les parents. Non seulement les professeurs observent, à juste titre, plus de signes autistiques que les parents mais ils rapportent surtout les difficultés de socialisation en groupe. A contrario, les mères vont être plus performantes dans l’analyse de la relation inter-personnelle là où les pères sont souvent plus objectifs dans leur analyse de la situation. « Le potentiel de combinaison de l’évaluation d’un clinicien, de la cellule familiale et de la cellule scolaire permet de détecter avec davantage de certitude les enfants qui présentent effectivement de l’autisme, sur base des critères différents », explique Sophie Carlier, docteure en psychologie à l’Hôpital Universitaire des Enfants Reine Fabiola et conceptrice de l’outil. Stéréotypies et critères socio-communicatifs
Créé pour pallier aux défauts des questionnaires existants (ex : trop de faux-positifs), l’ADT est composé de 35 items basés sur l’absence ou la présence de comportements précis, dont 26 sont utilisés dans une optique de dépistage des troubles du spectre autistique. « Cet outil est le seul test en français à être basé sur les nouveaux critères diagnostiques de l’autisme tels que définis dans le DSM-5. En plus des questions relatives aux difficultés socio-communicatives, l’ADT intègre quinze questions relatives aux comportements stéréotypés. Parmi ces items, l’ADT met systématiquement en évidence les particularités sensorielles, marqueurs prédominants chez l’enfant présentant de l’autisme: par exemple, l’enfant regarde sur le côté, couvre ses oreilles… », complète le Madame Carlier.Les patients de l’HUDERF sont dépistés grâce à cet outil
L’outil est utilisé à l’HUDERF depuis 2018 au sein du Centre Ressources Autisme, mais aussi lors des consultations de pédopsychiatrie générale. Cela permet de repérer plus rapidement les enfants devant bénéficier d’un bilan autisme mais aussi d’éviter les envois non pertinents vers le Centre Ressource Autisme. Les professeurs de la Maternelle Thérapeutique l’ont également intégré dans leur dispositif de pré-admission mais aussi durant la période d’adaptation de deux mois du début de prise en charge pour éventuellement rediriger l’enfant qui présente de l’autisme vers une prise en charge plus spécialisée.« La demande d’outils performants est forte dans le secteur. La précocité est clé pour la prise en charge de l’autisme : au plus tôt un diagnostic est établi, plus il sera facile d’influencer positivement l’évolution de l’enfant avec son trouble. Car en plus d’éviter des problèmes lors du développement de l’enfant, le travail des équipes qui prennent l’enfant en charge après le dépistage permet également d’éviter des problèmes au sein de sa famille, souvent dus au manque de compréhension du problème, ainsi que la difficile stimulation d’un enfant autiste sans outils appropriés », illustre le Pr Véronique Delvenne, chef de service de pédopsychiatrie.[1] L’outil a été validé en 2 étapes, avec une première étude exploratoire et une seconde étude prospective. La phase de validation a notamment rassemblé 126 enfants de 2 ans 1/2 à 6 ans 1/2 en attente d’un bilan diagnostique auprès de 3 centres ressources autisme belges et français. Son développement s’est voulu rigoureusement scientifique, via des cotations à l’aveugle, l’inclusion d’un groupe contrôle, un suivi des cohortes cliniques et le respect des standards internationaux lors du processus diagnostique final. Au terme de cette étude, une valeur de 0.94 a été obtenue pour la spécificité et 0.83 en termes de sensibilité, permettant ainsi de différencier risque de TSA et probabilité d’une autre pathologie (neuro)développementale.


Ressources
http://www.adt-autism.com/
Carlier, S., Ducenne, L., Leys, C., Stanciu, R., Deconinck, N., Wintgens, A., Orêve,M-J., & Delvenne, V. Improving autism screening in French-speaking countries: Validation of the Autism Discriminative Tool, a teacher-rated questionnaire for clinicians’use. Research in Autism Spectrum Disorders, 61, 33-44. Accès via https://doi.org/10.1016/j.rasd.2019.01.010

Carlier, S., Kurzeja, N., Ducenne, L., Pauwen, N., Leys, C., & Delvenne, V. (2017). Differential profile of four groups of children referred to an autism diagnostic service in Belgium: Autism-specific hallmarks. Journal of intellectual Disabilities, 22(4), 340-346. DOI:10.1177/1744629517713516.


Blog – La précocité est clé pour la prise en charge de l’autisme !

www.huderf.be

La vaccination à l’heure des défis

« Le 8 février dernier, Bruxelles a accueilli le 1er Symposium Vaccination Saint-Valentin. En invité d’honneur, Stanley Plotkin, professeur émérite de l’université de Pennsylvanie (USA) et « père » du vaccin contre la rubéole, venu parler des réussites et des échecs de la vaccinologie actuelle ».

Interview croisée entre le Pr Plotkin et le Pr Smeesters sur l’efficacité du vaccin, l’hésitation vaccinale ou l’anti-vaccination, la formation des médecins et le partage des savoirs sur la vaccinologie.

Un article de Martine Versonne, republié avec l’aimable autorisation du Journal du Médecin (22 février 2019, n° 2575).

 

Article Journal du Médecin

Article Journal du Médecin

 

Pour plus d’informations sur la vaccination : www.huderf30.be/tag/vaccination

Une hésitation ? Posez toutes vos questions sur la vaccination à votre pédiatre ou votre médecin généraliste.

1er Symposium Vaccination de Saint Valentin, organisé par le GIEV, Groupe Interuniversitaire d’Expert en Vaccinologie (GIEV) ULB-UCLouvain-ULiège

 

La Clinique de Diabétologie fait le point sur la maladie, sa détection et son traitement

La maladie chronique entraine souvent des responsabilités parfois lourdes à porter pour des enfants, qui, selon l’âge, sont souvent loin d’être autonomes. Un accompagnement rapproché de l’enfant et sa famille est indispensable pour intégrer les différences qui vont s’imposer dans leurs vies. Aperçu du dispositif d’accompagnement médical et thérapeutique du jeune, de sa famille et de son environnement offert par l’équipe de la Clinique de Diabétologie de l’HUDERF à l’occasion de la journée mondiale du diabète ce 14 novembre.

Diabète pédiatrique : état des lieux en Belgique
En Belgique, 45.000 personnes dont plus de 3.200 enfants de moins de 18 ans sont atteints de diabète de type 1. Actuellement, plus de 550 enfants et leurs familles sont suivis à la Clinique de Diabétologie de l’HUDERF, le plus grand centre de diabétologie pédiatrique de Belgique qui accueille 1/6ème de la population diabétique en Belgique (enfants et adolescents).

Le diabète est une maladie chronique qui apparaît lorsque les cellules β du pancréas ne produisent plus suffisamment d’insuline ou quand le corps ne parvient plus à utiliser efficacement l’insuline qu’il produit. L’insuline est une hormone agissant comme une clef permettant au glucose présent dans le sang d’entrer dans les cellules, qui pourront alors l’utiliser comme source d’énergie.

Les recherches sur le diabète ne permettent pas encore de déterminer son apparition ni de savoir si celui-ci est héréditaire, ni de proposer des moyens de prévention… Lorsque l’équipe de la Clinique de Diabétologie reçoit un nouveau patient, elle invite la fratrie et les parents à réaliser un test de dépistage (de la glycémie et la recherche d’autres facteurs).

Mieux reconnaître les signes et les symptômes pour offrir une prise en charge avant un pic
La journée mondiale du diabète est l’occasion d’attirer l’attention des parents, des enseignants, mais aussi des professionnels du secteur de la santé sur les signes et les symptômes du diabète chez l’enfant.

Il faut être attentif lorsqu’un enfant urine plus que la normale (on parle alors de polyurie) ou lorsqu’il boit plus que d’habitude (on parle alors de polydipsie), lorsque l’enfant est amaigri, fatigué ou encore déshydraté.

« Les symptômes, semblant parfois anodins, font qu’on ne pense pas immédiatement au diabète. Si les signes ne sont pas reconnus, l’état de l’enfant peut se dégrader très vite et dans certains cas amener à ce qu’on appelle une a acidocétose, soit un manque vital d’insuline dans le sang », souligne le Docteur Tenoutasse. Dans les cas les plus graves, c’est le coma acidocétosique qui peut entraîner des séquelles graves ou la mort en l’absence de traitement.

La Clinique de Diabétologie
La Clinique de Diabétologie a vu rapidement le jour lors de la création de l’Hôpital Universitaire des Enfants Reine Fabiola il y a 30 ans. En 1997, l’INAMI a officialisé l’existence de Centres de diabétologie pédiatrique avec la « convention de rééducation en matière d’autogestion du diabète sucré chez des enfants et adolescents ». Actuellement, 15 Centres de diabétologie pédiatrique sont reconnus en Belgique.

L’équipe de la Clinique de Diabétologie de l’HUDERF est composée de pédiatres, d’infirmières, de diététiciennes, d’une psychologue, d’une secrétaire et d’une assistante sociale. Lors de l’arrivée d’un nouveau patient, celui-ci aura un premier contact avec le médecin. Il s’agit du point de départ d’une hospitalisation d’une dizaine de jours durant laquelle l’enfant et ses parents seront vus tous les jours par les médecins, les infirmières, les diététiciennes et la psychologue afin d’établir le meilleur schéma d’insuline et de pouvoir éduquer toute la famille à la prise en charge nécessaire du diabète. Après cela, le patient reviendra en consultation à la Clinique de Diabétologie où il sera suivi régulièrement par l’équipe en fonction de ses besoins.

La pluridisciplinarité est essentielle pour offrir une prise en charge et un accompagnement adapté au jeune, à sa famille et à son environnement : explications de la maladie et éducation à l’autogestion du diabète, en s’adaptant (si nécessaire) aux familles, prise d’autonomie de l’enfant, interventions à l’école, accompagnement de l’alimentation, encouragement de l’activité sportive, accompagnement de la fratrie de l’enfant malade…

Identito-vigilance : les parents et les enfants peuvent participer à leur sécurité !

A l’Hôpital des Enfants, les équipes demandent régulièrement la participation des parents et des enfants pour faire répéter l’identité des enfants et leur date de naissance. Non pas parce nous oublions le prénom des enfants : nous nous en souvenons très bien ! Mais avant chaque soin, nous vérifions systématiquement son identité, c’est une question de sécurité.

Le bracelet d’identification remis à l’enfant à son entrée est sa mini fiche d’identité, où qu’il soit dans l’hôpital. Toujours à portée de main, il permet de vérifier une seconde fois que le bon traitement, soin, examen… soit administré au bon patient. 

Idem lorsque vous arrivez à l’hôpital pour une consultation : décliner l’identité et la date de naissance de votre enfant nous permet d’ouvrir le bon dossier électronique et d’éditer les documents qui concernent votre enfant, avec ses étiquettes d’identification. Des éléments qui seront vérifiés à chaque étape de la prise en charge.

Comment les parents peuvent-ils participer à la sécurité à l’hôpital ?

Nous souhaitons en tout cas vous y aider. Voici quelques idées ci-dessous.

Et pourquoi ne pas mettre aussi les enfants à contribution par le jeu ?

Chantez ensemble son nom, demandez-lui de l’épeler, de le dessiner, jouez à « Jacques a dit »…

En avant les histoires : quand on joue à l’identito-vigilance avec les Playmobil

L’hôpital a développé une série d’histoires racontées par les enfants à l’aide de Playmobils. Réalisées sur base des questions que se posent les enfants, ces vidéos mettent en scène le parcours des patients dans l’hôpital, côté consultation et côté hospitalisation. Ces scènes ont non seulement pour objectif d’expliquer la venue à l’hôpital, avec les Playmobils en condition réelle, mais aussi d’illustrer des situations où on leur demande de décliner leur identité ou de bien garder leur bracelet.

Des patients ont d’ailleurs été impliqués dans cette démarche, nous prêtant leur point de vue, leurs voix et leurs petites touches d’humour.


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Grippe : comment éviter la contagion ?

La grippe est une maladie  bénigne chez la plupart des individus mais qui peut avoir des conséquences sérieuses comme un grand absentéisme scolaire ou au travail, une surutilisation d’antibiotiques ou l’apparition de complications plus graves chez certaines personnes plus fragiles comme  des pneumonies ou d’autres surinfections secondaires par des bactéries. Le risque de grippe sévère ou de complication est d’autant plus élevé que vous ou vos enfants faites partie des groupes à risque que sont les femmes enceintes, les nourrissons, les personnes atteintes d’une maladie chronique et les personnes âgées de plus de 65 ans.

Les 8 gestes à adopter pour se protéger et protéger les autres de la grippe

La grippe est une maladie très contagieuse. Les lieux collectifs, comme le bureau ou l’école, sont autant d’endroits où le virus de la grippe se propage facilement. Les conseils des infectiologues de l’Hôpital Universitaire des Enfants Reine Fabiola sur les gestes à adopter pour se protéger de la grippe, et protéger les plus faibles :

Le vaccin contre la grippe, ça marche ?

Le vaccin est recommandé pour le groupe à risque, mais aussi pour le personnel de santé, les personnes ayant entre 50 à 65 ans, les familles des malades et les personnes fréquemment en contact avec les groupes à risques. L’efficacité du vaccin contre la grippe est bonne et prouvée, mais elle varie chaque année en fonction de la concordance entre les souches virales qui circulent et les souches contenues dans le vaccin mis au point pour la saison en question, d’où l’importance de se refaire vacciner tous les ans. Cela reste la meilleure solution dont on dispose pour limiter l’épidémie de grippe et les complications pour les plus faibles d’entre nous. Cette année en Belgique, ce sont des vaccins  « quadrivalents » qui sont disponibles, c’est-à-dire qu’ils protègent potentiellement contre les 4 types de virus de la grippe. Ces vaccins ne contiennent pas de virus vivants, il n’y a donc pas de risque de faire une vraie grippe après vaccination. Les vaccins sont autorisés à partir de l’âge de 6 mois.

Pour plus d’informations sur la grippe et la vaccination, consultez votre médecin généraliste ou le pédiatre de votre enfant.


Source : Le Brusseleir – Octobre 2018, en collaboration avec le Dr Blumental, clinique d’infectiologie pédiatrique HUDERF

Crédits design : Freepix.com et Canva.Com

La vaccination, un droit et une responsabilité pour tous

Les hôpitaux sont des lieux uniques par de multiples aspects, dont celui de l’attention toute particulière à donner à la sécurité et la santé de nos patients et de nous-mêmes. Dans ce contexte, la vaccination est vitale pour prévenir les maladies.

Il est important de noter tout d’abord que l’étendue de la protection offerte par la vaccination en Belgique dépasse largement la vaccination contre la grippe. Un calendrier vaccinal détaillé pour les enfants comme pour les adultes, défini par le Conseil Supérieur de la Santé, comprend aussi la polio, la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, l’hépatite B, la rougeole, la rubéole les oreillons, le rotavirus, le papillomavirus (HPV) ainsi que trois vaccins contre la méningite (l’Haemophilus influenzae de type b, le méningocoque C, et le pneumocoque). Ce calendrier peut encore s’élargir sur base individuelle au regard de la situation de santé ainsi que des lieux de travail et de voyage.

Les vaccins, est-ce vraiment sans danger ?

Le flux d’informations généré notamment par internet et les réseaux sociaux a donné un écho nouveau à une série d’inquiétudes et de méfiances vis-à vis des vaccins. La meilleure façon d’y apporter des réponses satisfaisantes – et rassurantes – est d’en discuter avec les médecins qui pourront amener des éléments objectifs et scientifiques.

Nous sommes tous responsables

Pour nos patients, nous nous devons d’éviter que l’hôpital puisse devenir un lieu où on tombe malade. C’est particulièrement critique dans les secteurs cliniques où les patients sont les plus fragiles, comme la pédiatrie en général, et plus particulièrement la néonatalogie, mais aussi les soins intensifs, l’oncologie et la gériatrie.

Pour nous-mêmes également, et par extension pour nos proches, la vaccination est un rempart contre des maladies potentiellement très dangereuses. La recrudescence des cas de rougeole a par exemple été relevée ces derniers mois et a pu amener à des situations dramatiques dans les pays limitrophes (il y a eu, sur l’année 2017, 369 cas de rougeole en Belgique et 37 décès dus à la rougeole en Europe).

L’HUDERF et le CHU Brugmann organisent la vaccination pour leur personnel. L’implication de chacun d’entre nous est primordiale afin d’obtenir des taux de vaccination satisfaisants, eux-mêmes seuls garants d’une protection efficace.

Auteurs : Francis de Drée (Directeur Général HUDERF et CHU Brugmann) & Professeur Pierre Smeesters (Chef de service de pédiatrie à l’HUDERF)

Source : Osiris News (n° 49, mars-juin 2018)


Retrouvez tous nos précédents billets sur la thématique de la vaccination sur ce blog !

https://www.huderf30.be/tag/vaccination/

Coup de projecteur sur la « transition »

Grâce aux progrès de la médecine, de plus en plus de patients pédiatriques touchés par une maladie chronique grave atteignent aujourd’hui l’âge adulte. Ils sont alors amenés à passer d’un service de pédiatrie à un service «adulte». Comment les équipes de l’Hôpital Universitaire des Enfants Reine Fabiola et du CHU Brugmann s’organisent-elles pour que la transition entre ces deux types de prise en charge se déroule de manière optimale? C’est ce que nous vous invitons à découvrir…

Pour mieux comprendre les enjeux de la transition, partons de l’exemple d’un petit patient atteint d’une maladie sanguine grave, la drépanocytose. Chez la plupart des patients, il n’existe pas de traitement permettant de guérir cette maladie. Cependant, il est possible – moyennant un suivi médical étroit – de prévenir ou prendre en charge les complications liées à la drépanocytose.
«Aujourd’hui, une très grande majorité de nos patients drépanocytaires atteignent l’âge adulte», indique le Pr Alina Ferster, chef de la clinique d’Hémato-oncologie de l’HUDERF. C’est le cas de notre petit patient : il est devenu adolescent. Ses troubles physiques, mais aussi ses attentes et questionnements ne relèvent désormais plus de la pédiatrie et il sera bientôt amené à quitter l’HUDERF. «Pour garantir une continuité dans la qualité de la prise en charge, nous travaillons essentiellement avec les équipes médicales du CHU Brugmann», poursuit le Pr Ferster. «L’HUDERF et le CHU Brugmann accueillent un grand nombre de patients drépanocytaires depuis de nombreuses années, ce qui nous a permis de développer une expertise reconnue

D’une équipe à l’autre

«La drépanocytose entraîne des problèmes d’ordre sanguin mais aussi des troubles cérébraux, cardiaques, rénaux, ophtalmologiques, des difficultés aux niveaux psychologique et social… Quand le patient quitte un établissement pour un autre, c’est toute l’équipe pluridisciplinaire gravitant autour de lui qui est amenée à changer», relève le Pr André Efira, chef de clinique honoraire à la clinique d’Hémato-oncologie du CHU Brugmann. «Nous avons la chance d’avoir sur le même campus un grand hôpital pédiatrique et un hôpital adulte qui proposent une prise en charge poussée de ce type de maladie sanguine. Avec nos collègues de l’HUDERF, nous nous rencontrons de manière fréquente. Nous discutons notamment des patients qui seront prochainement pris en charge dans le service «adulte» d’Hémato-oncologie. Quelles sont leurs spécificités? Quelles sont les difficultés rencontrées? Comment les pédiatres envisagent-ils la poursuite de leur prise en charge? De leur côté, les infirmières de liaison de chaque établissement ont aussi régulièrement des contacts préalables au transfert des patients. De cette manière, il n’y a pas de rupture dans la prise en charge

La préparation à la transition

La transition ne se fait pas sans préparation. À l’instar de notre patient drépanocytaire, les adolescents concernés par la transition ont été suivis de manière régulière par la même équipe depuis leur naissance! Le passage d’un service à l’autre doit dès lors être le plus progressif possible. «Nous en discutons avec le patient pendant environ une année entière avant de passer le flambeau à nos collègues», précise le Pr Ferster. «En outre, une équipe du CHU Brugmann se rend au moins une fois par an à l’HUDERF pour y présenter le service « adulte » et expliquer la manière dont va s’organiser la prise en charge. Les patients pédiatriques sont aussi invités à visiter les départements d’Hémato-oncologie du CHU Brugmann.» Par ailleurs, des rencontres entre patients «adultes» et patients pédiatriques sur le point d’être transférés ont été mises en place l’année passée. «Ces groupes de parole centrés sur les patients ont remporté un franc succès et ont donné lieu à des échanges fructueux», se réjouit le Pr Efira.

Crédits : F. Raevens

 

5 étapes-clés : la transition pas à pas

De nombreux départements du campus Osiris sont concernés par la question de la transition. Si chacun d’entre eux a développé un parcours spécifique à destination de ses patients, les grandes étapes du processus, elles, sont communes à tous les services. Démonstration par l’exemple.

#1 : l’éducation thérapeutique en pédiatrie

L’exemple de la drépanocytose
«Au moment du diagnostic, quand l’enfant est encore tout petit, nous nous adressons principalement aux parents», retrace Malou Ngalula, infirmière référente drépanocytose à l’HUDERF. Dans un deuxième temps, les équipes s’adressent de plus en plus à l’enfant. «Quand le patient grandit, je m’entretiens directement avec lui», confirme Malou Ngalula. «Je lui demande comment il se sent, quels médicaments il prend… Je me base sur sa vie quotidienne (école, loisirs, excursions…) pour qu’on trouve ensemble des solutions aux problèmes qu’il peut rencontrer. L’objectif est de replacer l’enfant au centre des discussions, ce qui aide à préparer la transition qui aura lieu quelques années plus tard

«Au moment du passage vers les services « adultes », le patient doit connaître sa maladie, comprendre les décisions relatives à son traitement, savoir comment gérer les symptômes, être en mesure de surveiller et reconnaître les signes d’alerte qui doivent le pousser à se rendre à l’hôpital. En somme, il doit être devenu acteur de sa propre santé

#2 : le patient « acteur » de sa santé

L’exemple de la mucoviscidose

L'équipe 'muco'

Credits : F. Raeven

«Très tôt, nous avons développé un processus de transition organisé et structuré», souligne le Dr Laurence Hanssens, chef de clinique de Pneumologie à l’HUDERF. «Au fil du temps, nous avons affiné nos projets. Désormais, le processus que nous proposons à nos patients s’étale sur plusieurs années et s’appelle MOVE UP, pour bien refléter l’idée de progression dans la prise en charge
«Vers l’âge de 14 ou 15 ans, nos patients sont reçus avec leurs parents par un psychologue de l’équipe. Ils sont invités à remplir un questionnaire qui permettra de dresser un état des lieux de leurs connaissances sur la maladie et sa prise en charge. L’idée est aussi de mettre en lumière les questions que le patient peut se poser, les problématiques qui le préoccupent, les craintes qu’il peut avoir, etc. Ce questionnaire constitue la base du travail de transition que nous allons mettre en place avec lui. Pendant environ une année, le patient est vu à l’HUDERF par chaque membre de l’équipe (médecins, pharmacien, kinésithérapeute, travailleur social, diététicien, psychologue…)», poursuit le Dr Hanssens. «À l’issue de cette année, il est invité à repasser le même questionnaire pour évaluer la manière dont ses connaissances ont évolué. Il reçoit ensuite une brochure informative réalisée par notre département. Cette brochure présente l’équipe de l’Hôpital Érasme, avec laquelle nous travaillons en étroite collaboration. Nous y expliquons aussi la manière dont la prise en charge va se dérouler durant les trois années à venir, avec notamment des consultations alternées dans chaque établissement

#3 : le passage de flambeau

Crédits : L. Bazzoni

L’exemple des maladies métaboliques «La transition constitue une étape cruciale pour les patients. C’est une période critique, durant laquelle le risque qu’ils échappent à la prise en charge est réel. Nous devons dès lors nous montrer particulièrement attentifs à ce que ce passage d’un service à l’autre se déroule le mieux possible», observe le Dr Corinne De Laet, chef de clinique dans l’unité des maladies métaboliques. «Nous travaillons en collaboration avec le service de Médecine interne du CHU Brugmann», poursuit-elle.
«Nous organisons des consultations communes une fois par semaine à l’HUDERF. Les patients sont conviés à deux ou trois rendez-vous de ce type avant leur passage vers les services « adultes ». De cette manière, ils apprennent à connaître l’équipe médicale qui va les suivre et reçoivent des informations sur la manière dont la prise en charge va se dérouler, sur ce qu’ils devront eux-mêmes gérer, etc

#4 : le patient comme interlocuteur principal

L’exemple des cardiopathies congénitales
La prise en charge médicale des maladies cardiaques congénitales est répartie sur deux entités différentes. «Or, une bonne collaboration entre les équipes est un critère essentiel pour une transition réussie», souligne le Pr Pierre Wauthy, chef de service de Chirurgie cardiaque. «C’est la raison pour laquelle nous avons un pédiatre (le Dr Hugues Dessy) et une cardiologue « adulte » (le Dr Marielle Morissens) qui assurent la jonction entre les deux types de prise en charge

Crédits : F. Raevens

«En pédiatrie, les interlocuteurs privilégiés sont encore souvent les parents. Mais au cours de la consultation « de transition » que je tiens chaque semaine à l’HUDERF, je m’adresse essentiellement au patient, même si ses parents sont présents », indique le Dr Marielle Morissens. «En pratique, cette consultation est destinée aux jeunes de 16 à 18 ans atteints d’une cardiopathie congénitale, mais il arrive que certains patients qui ne sont pas encore prêts à quitter l’environnement pédiatrique continuent d’y venir plus longtemps », détaille le Dr Morissens. «Ces consultations sont pour les patients l’occasion d’un premier contact avec un cardiologue pour adultes dans un environnement qui leur est familier, parfois en présence du pédiatre qui les a suivis durant leur enfance. Lors de ces rendez-vous, je me présente et j’explique au patient pourquoi il va désormais être pris en charge du côté « adulte ». Je reviens également sur la cardiopathie dont il est atteint et lui expose les raisons pour lesquelles il doit continuer à être suivi de manière étroite tout au long de sa vie. C’est fondamental pour éviter que le patient ne délaisse sa prise en charge

#5 : l’éducation thérapeutique se poursuit

L’exemple de la drépanocytose
Une fois adultes, les patients drépanocytaires ont, eux aussi, encore besoin d’une surveillance médicale étroite. «Comme la maladie évolue, la prise en charge doit être adaptée en conséquence. Il est fondamental de bien l’expliquer au patient afin de favoriser l’adhérence au traitement», explique Blanche Dohet, infirmière de référence drépanocytose au CHU Brugmann. «L’adolescence est une période particulière pour le patient», ajoute-t-elle. «Il va être amené à opérer des choix de vie importants, au niveau de ses études, de la voie professionnelle qu’il va privilégier, de l’endroit où il va vivre… Cela fait beaucoup de changements à gérer, en parallèle de la transition. Sans compter que l’adolescence est parfois vécue dans une attitude de rébellion: refus de s’identifier à la maladie, volonté farouche de vivre comme tout le monde… Autant de paramètres dont nous devons tenir compte


S’adapter au patient

L’exemple de la diabétologie
Si la transition existe depuis des années dans la plupart des départements du campus Osiris, le parcours proposé aux patients diabétiques a été mis en place tout récemment. Jusque début juillet 2017, en effet, l’HUDERF détenait une double convention de diabétologie (pour les patients pédiatriques et les adultes). Un grand nombre de patients diabétiques adultes étaient dès lors encore suivis à l’Hôpital des Enfants. «L’INAMI a désormais mis fin à cette convention adulte à l’HUDERF et nous avons été amenés à organiser un processus de transition en très peu de temps», explique le Dr Hakan Bodur, chef de clinique adjoint en Endocrinologie au CHU Brugmann. «Concrètement, le pédiatre amène le sujet en douceur et, quand le patient se sent prêt, nous lui proposons une première consultation commune. Nous avons vraiment à coeur de nous adapter à son rythme!»
«Certains patients voient la transition d’un bon oeil», observe le Dr Sylvie Tenoutasse, chef de clinique en Endocrinologie pédiatrique. «Ce passage de la pédiatrie à une prise en charge « adulte » est pour eux synonyme d’autonomie, de davantage de liberté. En revanche, d’autres patients peuvent se sentir « lâchés dans la nature ». D’où l’importance d’un processus personnalisé, adapté à chaque patient

Ce n’est qu’un « au revoir »

Crédits : F. Raevens

«La relation qui s’est tissée au fil des années entre les patients et les équipes est durable. Nous leur expliquons que notre porte reste ouverte! Ils savent que nous sommes toujours disponibles s’ils ont des questions, des appréhensions, ou encore s’ils souhaitent nous revoir, passer nous dire bonjour et, qui sait, nous présenter leur conjoint et leurs enfants

 Malou Ngalula

Auteur : Aude Dion
Source : Osiris News (n° 48, décembre 2017 – février 2018)


www.huderf.be

www.chu-brugmann.be

Vaccination : les parents prennent la parole

L’histoire de Sofia

« C’était les deux semaines les plus dures de notre vie, avec notre petite fille de deux mois à l’hôpital, qui se battait pour sa vie. La vaccination c’est important, pour donner toutes ses chances à son bébé. Nous nous estimons heureux qu’elle soit encore là. On a eu de la chance : la coqueluche, c’est 50/50. Quand Sofia s’est étouffée, ça a été la pire nuit de ma vie… »

Sofia a eu la coqueluche à deux mois. Dans le cadre de la semaine de la vaccination, ses parents ont souhaité partager leur histoire.

 

 

L’histoire de Raphaël  

« Nous devions le faire vacciner dans trois jours. La vaccination aurait pu changer tout à fait la situation. Vaccinez vos enfants, suivez les recommandations officielles des autorités de santé, faites la vaccination pendant la grossesse. Méfiez-vous de ce que vous pouvez lire sur internet, posez vos questions au pédiatre, suivez le calendrier vaccinal. Si on peut protéger d’autres enfants en relayant ces informations et notre expérience, c’est important, il faut le faire. [Perdre son enfant] c’est traumatisant. Les années passent, et c’est comme si c’était hier. C’est la même tristesse. »

Raphaël est décédé de la coqueluche à deux mois. Dans le cadre de la semaine de la vaccination, sa maman a souhaité témoigner en son nom.

La maman de Raphaël s’engage à sensibiliser les parents sur les médias sociaux notamment. Pour en savoir plus sur la coqueluche, rendez-vous sur leur page Facebook. https://www.facebook.com/CoquelucheSensibilisation/

 

 

 

Propos recueillis par le Dr Isabel Castroviejo Fernandez, post-graduée en pédiatrie à l’HUDERF


Pour vous informer sur la vaccination, discutez-en avec votre médecin ou le pédiatre de votre enfant.

Lisez également notre article sur le retour de la coqueluche et de la rougeole : https://www.huderf30.be/nouvelles/la-coqueluche-et-la-rougeole-deux-maladies-graves-et-contagieuses-sur-le-retour