#FaceAuCovid – Etude : la résilience et la solitude chez les jeunes de 18-25 ans durant le confinement

L’équipe de la Chaire Universitaire ‘Psychiatrie de Transition’ de l’ULB a publié un article scientifique sur les impacts du confinement et de l’isolement social sur la santé mentale des jeunes. L’équipe a analysé les risques et les facteurs de protection, tels que la résilience, la solitude et le contexte social et familial sur leur état de santé mentale. Ces facteurs ont été évalués par la recherche d’une aide professionnelle (accrue), l’utilisation de psychotropes et l’admission dans un service psychiatrique avant et pendant les mesures de confinement. Pas moins de 825 jeunes adultes âgés de 18 à 25 ans en Belgique et en Italie, ont répondu à un questionnaire en ligne pendant le confinement d’avril 2020 dans le contexte de la pandémie COVID-19.

Davantage de troubles déclarés

L’étude a démontré une augmentation des besoins en santé mentale pour cette population de jeunes pendant cette période, chez près de 5 % des participants, après le début de la période du confinement, tant en Belgique qu’en Italie. Ces besoins varient d’un premier contact dans la vie avec un psychologue ou un psychiatre, au début d’un traitement psychotrope ou à l’hospitalisation dans une unité psychiatrique.

Résilience et confiance en soi : les jeunes déjà vulnérables davantage impactés

La résilience et la confiance en ses propres compétences pour faire face à l’adversité varie entre les groupes : elle est moins forte chez les individus faisant déjà appel à des services de santé mentale. Ces résultats pourraient être liés soit à leur détresse psychologique liée à la période de confinement, ou à un éventuel trouble de santé mentale, justifiant l’attitude de recherche d’aide. Approfondir la recherche sur les effets de la pandémie sur l’émergence de problèmes de santé mentale chez les jeunes est indispensable pour mieux comprendre ces mécanismes.

Le soutien des pairs comme facteur de protection contre la souffrance psychologique

L’étude montre également que le soutien des pairs pourrait être mis en avant comme un facteur de protection possible contre la souffrance psychologique pendant les mesures de confinement. Des recherches supplémentaires sur la dynamique du soutien par les pairs en matière de santé mentale doivent être menées à l’avenir, en particulier chez les jeunes.

Tenir compte de la santé mentale des jeunes lors de catastrophes de grande ampleur

La résilience et la solitude sont deux axes majeurs à approfondir pour évaluer comment prévenir la souffrance psychologique et structurer des programmes d’intervention précoce sur la souffrance psychologique lors de catastrophes de grande ampleur. À la lumière d’un risque de nouvelles vagues de contagion COVID-19, la santé mentale des jeunes devrait être fortement prise en compte dans les décisions nationales et internationales incluant d’éventuelles mesures consécutives à l’isolement forcé.

La communication en ligne pour développer l’intervention précoce

La détection de la souffrance psychologique par le biais d’enquêtes en ligne semble aussi être un outil approprié pour évaluer les jeunes adultes à risque, selon le même modèle que la présente étude. L’étude souligne également qu’une intervention précoce est aujourd’hui possible, grâce à la communication synchrone en ligne. Cette génération est particulièrement qualifiée pour utiliser la communication par le web. Ce type de soutien devrait être fortement encouragé pour répondre aux besoins de santé mentale de cette population spécifique pendant l’isolement social.


Référence

Marchini, S, Zaurino, E, Bouziotis, J, Brondino, N, Delvenne, V, Delhaye, M. Study of resilience and loneliness in youth (18–25 years old) during the COVID‐19 pandemic lockdown measures. J Community Psychol. 2020; 1– 13. https://doi.org/10.1002/jcop.22473


A propos de la Chaire « Psychiatrie de Transition dans un Monde en Transition »

La Chaire Universitaire « Psychiatrie de Transition dans un Monde en Transition » de l’ULB, coordonnée par le Pr. Véronique Delvenne, rassemble des équipes de l’Hôpital Universitaire des Enfants Reine Fabiola, de l’Hôpital Erasme, du CHU Brugmann et du Service de Santé Mentale de l’ULB.

L’objectif des équipes impliquées est triple :

  • Mieux comprendre les besoins des jeunes durant la période de leur vie où ils sont les plus fragiles, à la fin de l’adolescence et au début de l’âge adulte ;
  • Pallier à la rupture dans la continuité des soins et de l’accompagnement proposés par les départements cliniques de pédopsychiatrie et de psychiatrie de l’adulte ;
  • Innover dans des soins pour les jeunes adultes, adaptés à leur phase de vie et à l’époque actuelle.

Leur méthode ?

La chaire permet de mener des projets de recherche interdisciplinaires avec un objectif de transposition des résultats sur le terrain, mais aussi de mettre en place un enseignement et un partage des connaissances sur la psychiatrie de transition, un domaine à la croisée des soins en pédopsychiatrie et en psychiatrie adulte. Une approche innovante sur le fond comme sur la forme.

Avec le soutien des Fonds Julie Renson, des Fonds Reine Fabiola et de la Fondation Roi Baudouin.

Communiqué de presse

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