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FaceAuCovid#5 : Enfants avec des troubles du comportement (opposition, crise de colère)

L’opposition est un moyen pour l’enfant d’apprendre et fait partie de son développement. C’est un moyen pour lui de tester les limites ou de rechercher l’attention des parents. Avec la période de confinement, ce comportement risque d’être fortement amplifié, surtout chez certains enfants qui souffrent d’un trouble de l’attention avec hyperactivité (TDAH) ou d’un trouble oppositionnel. Pour prévenir ou gérer ces comportements, la clef se trouve bien souvent dans la communication qui sera toujours adaptée en fonction de l’âge de votre enfant.

Plusieurs stratégies existent :

Pour prévenir ces comportements d’opposition

    • Clarté. Soyez clair et précis dans les consignes que vous donnez. Il est important que vous communiquiez en donnant des règles simples et que votre enfant puisse comprendre. Privilégiez une consigne à la fois et formulez-les de manière positive et respectueuse. Préférez par exemple lui demander : « s’il te plaît, parle doucement » au lieu de « arrête de crier ».
    • Compréhension. Restez vigilants au fait que votre enfant ait bien écouté et compris la consigne. Demandez-lui par exemple de vous regarder dans les yeux ou demandez-lui de répéter la consigne pour vous assurer de sa compréhension. Vous pouvez aussi rester quelques secondes à côté de lui pour vous assurer qu’il démarre bien la tâche. N’hésitez pas à l’aider si nécessaire au début.
    • Priorité. Priorisez les demandes qui permettent de conserver une bonne dynamique familiale. Gardez votre énergie pour les demandes qui sont les plus importantes. Mettez en place des règles qui sont réalisables et tenez compte de l’âge de l’enfant. Divisez les tâches compliquées en différentes sous-tâches pour qu’il ne se sente pas confronté à quelque chose d’irréalisable.
    • Anticiper. Verbalement ou à l’aide d’un planning, structurez l’environnement de votre enfant en lui disant ou en écrivant par exemple « dans 5 minutes ce sera le dîner » ou « dîner à 12 h 30 si c’est sur un planning ».
    • Motivation. Lorsque les consignes s’avèrent difficiles, divisez-les en plusieurs sous-consignes et prévoyez des petites récompenses à obtenir dans la journée qui permettront d’accroitre la motivation de votre enfant (ex. : jouer à son jeu préféré 10 minutes avec maman ou papa ce soir ou pouvoir choisir une partie du repas ce soir). Gardez à l’esprit qu’une récompense acquise l’est définitivement et ne doit pas être retirée, sinon l’enfant perdra cette source de motivation et pourrait avoir moins confiance en ce système.
    • Renforcement positif. Féliciter et encourager votre enfant à avoir réalisé les consignes. Si votre enfant respecte les règles, c’est une excellente solution pour maintenir les bons comportements. Au fur et à mesure, ces comportements deviendront des routines.
    • Cohérence. Soyez clair dès le départ sur ce qui est autorisé et ce qui ne l’est pas. Un enfant ne comprendra pas pourquoi vous le laissez faire quelque chose un jour et vous lui criez dessus le lendemain pour la même activité. Il est également important de partager les mêmes règles éducatives avec l’autre parent et d’éviter de vous retrouver en opposition avec votre conjoint lorsque vous établissez les règles éducatives à la maison. Discutez le plus possible de tous les cas de figure à envisager (ex. : l’heure de coucher, les activités permises, les récompenses pour les comportements…).
    • Respect. Évitez les paroles blessantes, humiliantes, culpabilisantes et irrévocables. C’est un point très important. Lorsque vous devez faire une remarque à votre enfant, c’est son comportement que vous critiquez et non pas lui. Par exemple, dites-lui : « je n’aime pas quand tu me coupes la parole ». Toutes les paroles qui pourraient humilier ou dénigrer votre enfant (« tu es un nul » ou « tu es vraiment un idiot ») sont à bannir. De même, évitez de culpabiliser votre enfant avec des phrases comme « c’est à cause de toi que ça se passe mal ». Cela renforce la mauvaise image de soi qu’a l’enfant dans ces situations d’opposition. Cela peut même avoir pour conséquence de renforcer l’opposition (« Pourquoi devrais-je écouter alors que tout le monde me trouve nul ? »).
    • Persévérance. Soyez bienveillant envers vous-même si ces méthodes ne fonctionnent pas immédiatement. Acceptez de les conserver dans le temps : il est possible que ces stratégies ne fonctionnent pas les premières fois. C’est en persévérant sur ces comportements dans le temps que ces méthodes se montreront les plus efficaces.

Pendant les comportements d’opposition

Parfois, certains comportements d’opposition se produiront tout de même et seront difficiles à gérer. Lorsqu’un comportement d’opposition est en cours :

  1. Contact oculaire. Commencez par établir un contact oculaire avec votre enfant. S’il vous désobéit, approchez-vous de lui sans le menacer de votre présence physique. Mettez-vous à sa hauteur et conservez le contact oculaire. Vous pouvez également établir un contact physique, en lui prenant la main si nécessaire. Une fois que vous avez complètement son attention, expliquez-lui ce qu’il ne doit pas faire et proposez-lui une alternative.
  2. Proportionnalité. Réagissez en fonction du niveau de la désobéissance, de manière graduelle. Commencez par une conséquence courte et limitée, par exemple le retrait de la tablette ou d’un jouet pour quelques minutes, en lui expliquant à nouveau clairement pourquoi vous agissez de la sorte. Rendez-lui ce que vous lui avez retiré après le temps que vous avez prévu. Si le comportement que vous avez interdit se répète, retirer le même objet pour une durée un peu plus longue. En cas de crise de colère, proposez un temps calme de 5 à 10 minutes pour qu’il s’apaise.
  3. Régulez sa réaction et s’y tenir : bien souvent, nous avons tendance à vouloir poser des limites fortes à ses enfants « Tu seras privé de jeux vidéo pour toute une semaine » « Tu ne pourras plus appeler tes amis de toute la semaine ». Évitez des sanctions que vous ne pourrez pas tenir. Si vous décidez d’imposer une sanction, il faut qu’elle soit mesurée et réalisable. Dans le cas contraire votre enfant comprendra que vos punitions ne sont pas tenues et cela renforce l’idée d’impunité et le fait de pouvoir continuer les comportements non désirés. Restez ferme mais juste et privilégiez la récompense à la punition.

Pendant la crise de colère ou de rage

Cette période éprouve beaucoup plus qu’habituellement la famille, qui est soumise à une gestion plus importante des tensions et de la frustration quotidienne. Les crises de rages et de colères sont possibles dans ce moment-là. Il va être important de gérer de la meilleure façon possible, avec les ressources dont vous disposez, pour préserver l’harmonie au sein de la famille. Le message clef est de ne pas faire « d’escalade » durant la crise, c’est-à-dire réagir comme un miroir face à votre enfant. Voici plusieurs pistes et stratégies à mettre en place durant une telle situation :

  1. Restez calme devant votre enfant. C’est loin d’être simple, surtout lorsque l’enfant vous frappe ou vous insulte. Votre enfant cherchera à vous entraîner dans sa crise en vous provoquant, en criant, en vous suivant dans la maison pour obtenir une réaction de votre part. Le savoir vous aidera à prendre de la distance et d’être plus calme dans ces situations.
  2. Réalisez un temps de retrait. Essayez de faire en sorte que les interactions avec votre enfant soient interrompues en le mettant dans sa chambre ou une autre pièce. S’il ne veut pas y aller de lui-même, accompagnez-le. Cette phase est souvent très difficile. Essayez de ne pas trop parler et ne lui faites pas mal en l’accompagnant. C’est pour cela que l’accompagner est une bonne solution. En général, l’enfant vous suivra facilement si vous vous déplacez.
  3. S’il ne respecte pas ce temps de retrait, essayez de fermer la porte en expliquant à l’enfant que ce temps de retour au calme est nécessaire. Ne négociez pas avec lui à travers la porte. N’intervenez plus, sauf si mise en danger de l’enfant.
  4. S’il ne respecte toujours pas ce temps de retrait, et qu’il tambourine à la porte. Vous pouvez entrer dans la pièce, vous asseoir sur une chaise et faire semblant de lire. Faites semblant de ne pas le voir, ayez l’air occupé à regarder un livre ou un journal. En général les enfants détestent que ses parents soient indifférents à leur crise. Ne cherchez pas à négocier avec lui. Restez calme. N’intervenez plus, à moins d’une mise en danger de l’enfant.
  5. Évitez que la crise ne se généralise à toute la famille. Essayez de demander aux autres enfants d’aller dans leur chambre ou une autre pièce. Évitez de vous disputer entre adultes. Quand il y a une crise comme cela, très rapidement tout le monde se dispute.
  6. Les autres enfants de la fratrie ne doivent pas assister à la crise. En ce temps de confinement, il n’est pas possible de les faire sortir de la maison, il faut donc essayer de les mettre dans une autre pièce.
  7. Si vous êtes deux adultes à la maison, pensez à vous relayer auprès de l’enfant en crise. Cela permet aussi de souffler. En général on ressent soit même beaucoup de tension.
  8. Ne parlez pas trop pendant la crise. Restez simple. Ce n’est pas le moment pour interroger votre enfant sur ce qu’il ne ressent ni pour lui faire la morale. Votre enfant est débordé par ses émotions, il n’est pas accessible à la discussion. Plus vous le relancez, plus vous prolongez la crise.
  9. Après la crise (ouf), il faut reprendre la situation à froid avec votre enfant. Il faut réagir à froid, une fois que vous et votre enfant serez dans un état émotionnel stable.
  10. Évitez les punitions, car l’enfant n’a pas assez de contrôle sur son comportement pour éviter les crises, la punition risque d’augmenter sa colère et baisser son estime de lui. Privilégiez la réparation, en permettant à votre enfant de réparer les dégâts matériels qu’il a causés durant la crise. Donnez-lui des missions d’intérêt général, comme mettre le couvert, ou passer l’aspirateur. Accompagnez votre enfant pour les premières tâches.

Est-ce que la colère que j’ai ressentie en tant que parent est normale ?

Vous avez peut-être ressenti de la colère contre votre enfant, de la culpabilité si vous avez perdu le contrôle de votre comportement pendant la crise, mais aussi de l’empathie pour votre enfant qui souffre, ou même un sentiment de découragement dans votre rôle de parents. Ces émotions peuvent aussi se superposer, il faut les accepter.

Le confinement est une période stressante pour toute la famille, mais elle peut être un bon moment pour réaliser des activités en famille dont vous n’avez pas le temps en période scolaire. Vous pouvez faire un emploi du temps pour les temps dédiés aux devoirs/travail des parents et des temps pour les loisirs/activités en individuel et en famille.

N’hésitez pas à contacter votre médecin référent par email. C’est plus simple pour qu’il soit disponible et prêt à vous répondre.

Enfin, notre permanence Allo ! Pédopsy reste joignable au 02/477.31.80 du lundi au vendredi de 9h00 à 16h30 pour vous conseiller et vous aider à faire face aux moments les plus difficiles.

Merci à Anthony Beuel, neuropsychologue, pour ces précieux conseils !

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Des questions sur la santé de votre enfant ? Parlez-en avec votre médecin de famille ou votre pédiatre !

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Sources:

FaceAuCovid#3 : Enfants avec trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH)

Pour beaucoup de familles, la situation actuelle peut créer des moments de tension et de détresse. Cette situation peut être encore plus difficile à gérer lorsqu’un membre de la famille est porteur d’un TDAH. Vous trouverez dans cette fiche des conseils, trucs et astuces pour aider au mieux votre (vos) enfant(s) au quotidien, tant pour la journée que pour anticiper les moments de la journée ou l’impulsivité ou l’hyperactivité peuvent être à leur comble.

1. « Si votre enfant est sous traitement, continuez le traitement médicamenteux, sauf indication contraire de votre médecin »

La médication aide votre enfant à mieux gérer les symptômes de son trouble. Il est donc important de continuer le traitement habituel. Si l’ordonnance pour son traitement est périmée, contactez votre médecin référent, renouvelez celle-ci par téléconsultation.

2. « Organisez les journées de votre enfant selon une routine fixe »

Les journées de nos enfants sont normalement structurées par le rythme scolaire. Les routines et rituels sont importants pour les enfants et adolescents TDAH, d’autant plus dans une période comme celle-ci où ils perdent leurs repères.

Prévoyez donc un emploi du temps (écrit, à l’aide de pictogramme, etc.) pour structurer ses journées. S’il ou elle est en âge de le faire, vous pouvez réaliser cet emploi du temps ensemble ou proposer qu’il le réalise seul. Faites en sorte que ce planning soit compatible avec ce que votre enfant à l’habitude de vivre en période scolaire. Un emploi du temps soudainement chargé d’activité inhabituelle ou d’objectifs à atteindre risque d’avoir l’effet opposé que celui qui est attendu.

Il est important d’avoir des points de repère fixes quotidiennement tel que :

  • Une heure de lever et de coucher fixe
  • Des heures de travail bien défini, ainsi que les matières à travailler
  • Les moments de temps libre
  • Le moment des temps repas
  • Les activités sportives
  • Les éventuelles tâches à réaliser, le moment de se laver, etc.

Formalisez les temps d’apprentissages et utilisez les supports pédagogiques fournis par l’école. Gardez en tête que le contexte d’apprentissage est différent de celui de l’école, et qu’il ne faut donc pas avoir les mêmes attentes. L’important est qu’il apprenne ou travaille, le cadre peut être plus souple (peut se lever, gigoter, travailler assis, debout ou par terre, travailler à l’oral, etc.).
N’hésitez pas à faire régulièrement des activités agréables afin de casser un peu le quotidien morose de la vie en confinement.

Si possible, trouvez des missions ou des objectifs pour votre enfant après la fin de la journée de travail et de la séance de sport. Cela lui permettra de canaliser son impulsivité et son agitation. Vous pouvez par exemple le nommer « chef de cuisine pour la préparation d’un gâteau » ou lui demander de s’occuper de ses petits frères et sœurs.

Exemple d’emploi du temps pour un jour de la semaine :

Horaire lundi Activité à réaliser
8h-8h30 Réveil ⏰ — Temps libre*
8h30-9h Déjeuner ? — Se laver ? — S’habiller ?
9h-10h30 ? École à la maison : maths ?
10h30-11h Temps libre ? ? ?
11h-12h30 ? École à la maison : français ?
12h30-13h30 Dîner?
13h30-14h30 Temps libre ? ? ?
14h30-16h ? École à la maison : éveil ?
16h-16h30 Goûter ? — Détente ??♂️
16h30-17h Activité physique ⛹?♀️
17h-19h Temps libre ??
19h Souper ?
20h Se préparer au coucher ?
20h30 Coucher* ?

* Dans la mesure du possible, faites attention au temps d’exposition aux écrans qui se cumule rapidement sur une journée. Il est aussi préférable d’éviter une utilisation des écrans trop prolongée avant le coucher. Privilégier d’autres activités, comme la lecture par exemple, plus favorables à l’endormissement.

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3. « Maintenez des temps de socialisation, gardez contact avec vos proches »

Autant pour vous que pour vos enfants, il est important de garder des contacts réguliers avec votre proche extérieur à la maison. S’ils sont en âge de le faire, encouragez vos enfants à contacter quotidiennement des membres de la famille ou des amis de l’école. Privilégier le plus possible des contacts visuels en utilisant les moyens de communication actuels (ex : Skype/ FaceTime/ WhatsApp / Viber/ Messenger). Pour les plus grands, s’ils n’ont pas de téléphone, laisser les discuter entre eux en toute discrétion. Ils seront plus à l’aise. Pour ceux qui possèdent un téléphone, ne vous inquiétez pas, ils ne vous auront pas attendu pour parler avec leur copain ou copine.

4. « Maintenez une activité sportive quotidienne »

Vos enfants, surtout s’ils ont un TDAH avec une hyperactivité prononcée, ont besoin de se dépenser. L’agitation et l’impulsivité risquent en effet d’être encore plus marquées après 16h, c’est donc une activité à ne surtout pas laisser de côté. En intérieur, proposez des activités de type yoga, relaxation, de la danse ou encore des parcours de gymnastique (à l’aide de mobilier qui ne casse pas, tel que des livres, des chaises, des coussins, etc.). Une fois le parcours réalisé, n’hésitez pas à mobiliser votre enfant pour qu’il en recrée un différent seul tout de suite après le premier parcours, afin de mobiliser sa créativité et sa motivation à l’activité.
Surtout si vous n’avez pas de jardin ou que vous vivez en appartement, proposez une activité physique extérieure d’au moins 30 minutes par jour (promenade, course à pied, vélo tout en veillant à respecter les distances requises avec les autres promeneurs et promeneuses).

Différents sites Internet peuvent vous aider pour le sport à l’intérieur :

5. « Ne vous inquiétez pas et apaisez votre enfant sur l’éventuel retard pédagogique que cette période de confinement peut entraîner »

Leur équilibre mental est plus important que leur niveau scolaire ! Rappelez-vous que tous les jeunes se trouvent dans la même situation. Lors du retour en classe, leurs enseignants s’adapteront à cette situation inédite. L’important est de continuer à apprendre.

Profitez des temps d’école – d’apprentissage pour également favoriser d’autres types de travaux. Organisez des travaux manuels durant la journée type dessin, pâte à sel, peinture, musique — encore comme des vrais cours à l’école. Il ne s’agit pas de temps de récréation. C’est aussi le bon moment pour leur apprendre à cuisiner, à chanter, à dessiner, à danser, à bricoler, etc. N’hésitez pas à utiliser les supports numériques et les tutoriels YouTube pour susciter leur intérêt.

6. « Organisez des temps de jeux en famille le soir »

Cela permettra à chacun d’être tous ensemble dans un moment agréable et d’apaiser les tensions si nécessaire. C’est également un temps qui permettra à chacun de s’exprimer plus sereinement. Essayez de prévoir des activités d’au moins 10 minutes, comme du karaté, de la danse, des jeux de société, pour rigoler tous ensemble et favoriser l’échange.

7. « Parlez de la situation actuelle à votre enfant »

Soyez ouvert à votre enfant, parlez-lui de la situation de manière calme et adaptée à son niveau de compréhension, évitez les détails inutiles. Demandez-lui quelles sont ses inquiétudes. Parlez-lui également des mesures d’hygiène actuelles, quels sont les gestes barrières, à quoi servent-ils. Votre enfant a besoin de comprendre quelle est l’utilité de ce geste. Vous pouvez par exemple faire un atelier avec des paillettes pour montrer à quoi sert de se laver les mains. Limitez également le temps d’exposition aux médias à vos enfants, aux informations de la télévision et des réseaux sociaux. Ayez régulièrement cette discussion avec vos enfants, les enfants sont inquiets, mais ne l’expriment pas comme les adultes.

8. « Prenez soin de vous en tant que parent »

L’anxiété se transmet : quand les parents sont anxieux, les enfants aussi, il est important de prendre aussi soin de vous en tant que parent, il faut vous informer, mais attention à ne pas écouter en boucle les chaines d’information qui peuvent majorer l’anxiété. Limitez les médias à 30 minutes par jour maximum.

Essayez de faire des séances de respiration ou de relaxation, avec ou sans les enfants. Soyez bienveillant envers vous et les autres membres de la famille. Nous passons rarement autant de temps tous ensemble sur des périodes aussi longues. Octroyez-vous des moments de solitude, à l’intérieur de la maison ou en allant marcher. Posez des horaires fixes ou vos enfants s’occupent eux-mêmes afin de pouvoir prendre du temps pour vous.

9. « En cas de crise »

La tension induite par la situation que nous vivons peut entraîner des crises et des comportements opposants chez vos enfants. N’hésitez pas à consulter notre fiche pratique pour vous aider à prévenir ce type de comportement, mais aussi pour gérer les situations plus critiques.

Enfin, notre permanence Allo ! Pédopsy reste joignable au 02/477.31.80 du lundi au vendredi de 9h00 à 16h30 pour vous conseiller et vous aider à faire face aux moments les plus difficiles.

Merci à Anthony Beuel, neuropsychologue, pour ces précieux conseils !

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Des questions sur la santé de votre enfant ? Parlez-en avec votre médecin de famille ou votre pédiatre !

www.huderf30.be

Sources:

www.tdah.be

www.pedopsydebre.org

www.pieceofpie.ca/the-best-indoor-activities-for-adhd-kids/

www.caddra.ca

Enfant tyran : comment (ré)agir ? Illustration du modèle de la Résistance Non Violente à l’Hôpital des Enfants

Tous les parents vous le diront, élever un enfant ou un adolescent est un travail en soi, qui demande énormément d’énergie au quotidien. Certains enfants sont, par ailleurs, plus « difficiles », ils peuvent avoir des réactions disproportionnées et se montrer parfois violents et agressifs aussi bien envers eux-mêmes qu’envers autrui. Ils sont ce qu’on appelle dans le jargon pédopsychiatrique des « enfants tyranniques ». Comment réagir face à ce genre de comportement (auto)destructeur ? Illustration avec l’équipe de pédopsychiatrie de l’Hôpital des Enfants, qui applique les principes de Résistance Non Violente à la psychothérapie pour désamorcer ou prévenir les conflits, tous les jours.

 

Pendant longtemps, deux modèles d’éducation se sont confrontés. D’une part, le modèle autoritaire où le cadre de l’éducation est très strict, réprimandes, menaces et punitions sont alors à l’œuvre. D’autre part, le modèle de liberté où les limites de ce cadre sont au contraire très souples, donnant peu de contraintes à l’enfant.

Il apparait que ces deux modèles ont chacun leurs intérêts mais aussi des défauts. En effet, certains problèmes de comportement peuvent survenir dans les deux cas : délinquance, manque de confiance en soi… En somme, un modèle n’est pas mieux qu’un autre… Un 3ème modèle, une sorte d’en-deux ou comme le présente son créateur Haim Homer « une nouvelle autorité », a émergé.

Un 3ème modèle d’éducation : la Résistance Non Violente

Haïm Omer est professeur de psychologie à l’Université de Tel-Aviv. Lorsqu’il rencontre des parents dépourvus d’outils d’éducation pour gérer le comportement agressif de leur enfant, l’idée lui vient de décliner le principe de Résistance Non Violente (RNV) à la psychothérapie.

La Résistance Non Violente est un concept qui s’applique à plusieurs domaines, notamment aux doctrines sociaux-politiques. Gandhi, Martin Luther King ou encore Rosa Parks sont de véritables pionniers de ce concept. Lorsque Rosa Parks refuse de céder sa place à un homme blanc pour aller s’asseoir au fond du bus, dans la zone « réservée aux Noirs », elle fait alors preuve de Résistance Non Violente.

Dans le champ de la pédopsychiatrie, ce concept est tout à fait transposable afin de trouver des clés d’éducation face aux enfants et adolescents violents et autodestructeurs.

Canaliser les comportements violents de l’enfant : plus facile à dire qu’à faire

Lorsqu’un comportement violent est adopté par l’enfant, les parents ont peur de perdre le contrôle, ils vont donc naturellement essayer de trouver une solution immédiate pour tenter d’arrêter la crise. Souvent ces solutions ne s’inscrivent pas sur le long terme, ce qui fait que d’autres crises surviennent, un cercle vicieux aura tendance à s’installer. Au début, les parents se confronteront au comportement de leur enfant, cela va alors participer à l’escalade de violence entre parent-enfant. Finalement, pour arrêter la violence, éviter les représailles ou lorsque l’enfant arrive à inquiéter ses parents, ceux-ci n’ont d’autre choix que de se soumettre et de céder à sa demande. Ce cercle vicieux entraîne un désinvestissement du rôle parental : une relation conflictuelle s’instaure, il n’y a plus de moments de qualité partagés entre parent et enfant.

Faire évoluer les comportements des parents pour faire évoluer ceux de l’enfant

Appliquer le principe de Résistance Non Violente repose en premier lieu sur une évolution du comportement des parents avant de faire évoluer celui de l’enfant. En ce sens, la RNV s’appuie sur plusieurs piliers qui vont permettre aux parents de canaliser la violence et ne pas l’alimenter :

  • Restaurer la présence parentale : le fait d’être ensemble réellement, de partager des choses, de transmettre à l’enfant, « je suis présent, tu ne peux pas te séparer de moi, je serai et resterai là, peu importe ce que tu fais »
  • Lever le voile du secret pour les parents : souvent les parents d’enfant tyrannique ressentent un sentiment de honte et de culpabilité face au comportement de leur enfant. Cependant il est primordial de créer un réseau de soutien sur qui les parents peuvent compter.
  • Répondre à la demande en différé : ne pas répondre directement à l’enfant mais prendre le temps de la réflexion. Lorsque la réponse est donnée rapidement, les conflits arrivent. Un « je vais y réfléchir » sera toujours mieux qu’une réponse directe et définitive.
  • Ne pas adopter un modèle punitif : cela ne fonctionne pas sur ce type d’enfant au comportement agressif.
  • Accepter les silences : lorsqu’une décision est prise par le parent, il n’y a pas besoin d’argumenter ou d’expliquer les raisons de celle-ci.

L’application professionnelle au sein du service de pédopsychiatrie

Un des outils phare de l’équipe du service est la lettre-déclaration. Lorsqu’un enfant de l’unité a fait preuve d’un comportement violent, plusieurs professionnels se réunissent et rédigent une lettre à son intention, qui décrit de manière précise le comportement qui n’est pas toléré. Les professionnels et l’enfant se réunissent ensuite dans une salle, où la lettre lui est lue à haute voix. A la fin de la lecture, l’équipe de pédopsychiatrie sort de la salle, donne la lettre et laisse le jeune seul. Un second temps de rencontre aura lieu plus tard afin que l’équipe et l’enfant échangent sur la lettre.

De manière générale, l’équipe de pédopsychiatrie veille à intégrer le parent dans ce mode de prise en charge. Ainsi dès le début de l’hospitalisation de leur enfant, les parents reçoivent un guide qui présente la démarche suivie au sein de l’hôpital et ils sont également intégrés lors d’actions concrètes, comme c’est le cas pour la lettre-déclaration. Les parents participent à la rédaction de la lettre mais sont impliqués également lors de sa lecture (en tant que simple participant ou lecteur). Intégrer le parent dans la démarche initiée à l’hôpital est important puisque cela le valorise dans son rôle parental mais lui donne aussi des moments d’expérimentation de la RNV qui pourront l’aider par la suite lorsque l’enfant rejoindra le foyer familial. Il s’agit en effet de créer des ponts entre ce qui se passe au sein de l’unité de soins mais aussi en dehors. L’objectif étant d’instaurer une continuité de la démarche qui permettra une amélioration du comportement sur le long terme, et non pas uniquement dans un cadre donné.

Cet outil, parmi d’autres, a un impact important puisqu’il démontre une implication de la figure d’adulte (parent ou professionnel). Non seulement il illustre la présence de l’adulte mais il montre aussi à l’enfant qu’il n’est pas seul.

Une méthode qui a déjà fait ses preuves

Au sein de l’Hôpital des Enfants, les professionnels de pédopsychiatrie ont déjà vu les effets bénéfiques de la démarche RNV. Les enfants et adolescents se montrent plus respectueux envers les adultes, ils participent davantage aux activités qui leur sont proposées et les situations de violence se sont raréfiées. En ce sens, cette démarche participe fortement à l’humanisation des soins.

La Résistance Non Violente, lorsqu’elle est adaptée à chaque enfant, représente donc une solution face au comportement violent et agressif des enfants tyrans. Il n’existe pas de tranche d’âge spécifique pour appliquer cette méthode, son efficacité réside dans l’adaptation qui en sera faite auprès de l’enfant, ses difficultés et sa pathologie. Par exemple, concernant la lettre-déclaration, celle-ci ne sera pas rédigée de la même manière pour un enfant de 7 ans que pour un adolescent de 17 ans.

 

A propos du concept de RNV à l’Hôpital des Enfants

C’est en 2017 que ce concept a rejoint les pratiques de prise en charge de l’équipe de pédopsychiatrie de l’Hôpital des Enfants. Pendant un an, l’ensemble de l’équipe, tous métiers confondus -pédopsychiatre, assistante sociale, infirmière, psychologue- s’est formé à la Résistance Non Violente. Aujourd’hui la RNV est davantage développée en Flandre qu’en Belgique francophone. Ce sont d’ailleurs les équipes de l’Universitair Ziekenhuis Brussel qui sont venues former les professionnels de l’Hôpital des Enfants.

 

Vous souhaitez en savoir plus sur le sujet ? Voici quelques ressources intéressantes :

  • Omer, Haim, et Uri Weinblatt. « Résistance non violente : guide pour les parents d’adolescents présentant des comportements violents ou autodestructeurs », Cahiers critiques de thérapie familiale et de pratiques de réseaux, vol. no 34, no. 1, 2005, pp. 77-105.
  • OMER Haim, La résistance non violente, une nouvelle approche des enfants violents et autodestructeurs, 2eme édition DeBoeck Supérieur, « Carrefour des psychothérapie », 2017, 234 pages.

Un outil pour le dépistage de l’autisme en Belgique

Raccourcir l’errance diagnostique de l’autisme, outiller les professionnels autour de l’enfant, dépister les enfants à risque dès la maternelle : voilà tout le potentiel de ce nouvel outil de dépistage de l’autisme. Le dépistage de l’autisme est actuellement un défi majeur dans la plupart des pays francophones. L’Autism Discriminative Tool (ADT) permet d’identifier facilement, rapidement et de façon précise si l’enfant au développement atypique présente une suspicion d’autisme ou s’il s’agit d’une autre pathologie développementale, d’un retard du langage ou de troubles psychologiques. Un article scientifique sur cet outil de dépistage a été récemment publié dans le journal Research in Autism Spectrum Disorders, soulignant son adéquation pour contribuer à répondre au défi du dépistage de l’autisme et l’envoi plus rapide des patients suspectés vers des services diagnostiques tertiaires adaptés.

L’Autism Discriminative Tool ou ADT, développé par Sophie Carlier à l’Hôpital Universitaire des Enfants Reine Fabiola, est un outil de dépistage des troubles du spectre autistique principalement destiné aux professionnels de la santé de deuxième ligne ou aux services en contact avec des enfants dit « à risque », présentant des difficultés développementales et fréquentant l’enseignement maternel. En pratique, cet outil se présente sous la forme d’un questionnaire fermé. Il est complété par les enseignants de maternelle avant d’être analysé et interprété par les médecins spécialisés dans le développement de l’enfant (ex: pédiatres, neuropédiatres, pédopsychiatres), mais aussi par les paramédicaux (ex: psychologues), les équipes de prévention/protection de l’enfance, les services d’accompagnement, les centres psycho-médico-sociaux, les centres de santé mentale ou toute autre équipe en contact avec des enfants présentant un développement atypique. Ce questionnaire, rapide et facile d’utilisation, permet d’éclairer le clinicien quant à la nécessité d’adresser l’enfant à un Centre Ressources Autisme pour une mise au point diagnostique.
Les professeurs s’avèrent d’excellents prédicteurs de l’autisme
L’étude de validation[1] de l’outil a été réalisée en multicentrique, rassemblant 118 enfants sans difficultés développementales et 126 enfants reçus en Centres Ressources Autisme pour un bilan diagnostique. Il en est ressorti que les professeurs sont très pertinents dans l’observation des signes d’autisme, devançant légèrement les parents. Non seulement les professeurs observent, à juste titre, plus de signes autistiques que les parents mais ils rapportent surtout les difficultés de socialisation en groupe. A contrario, les mères vont être plus performantes dans l’analyse de la relation inter-personnelle là où les pères sont souvent plus objectifs dans leur analyse de la situation. « Le potentiel de combinaison de l’évaluation d’un clinicien, de la cellule familiale et de la cellule scolaire permet de détecter avec davantage de certitude les enfants qui présentent effectivement de l’autisme, sur base des critères différents », explique Sophie Carlier, docteure en psychologie à l’Hôpital Universitaire des Enfants Reine Fabiola et conceptrice de l’outil. Stéréotypies et critères socio-communicatifs
Créé pour pallier aux défauts des questionnaires existants (ex : trop de faux-positifs), l’ADT est composé de 35 items basés sur l’absence ou la présence de comportements précis, dont 26 sont utilisés dans une optique de dépistage des troubles du spectre autistique. « Cet outil est le seul test en français à être basé sur les nouveaux critères diagnostiques de l’autisme tels que définis dans le DSM-5. En plus des questions relatives aux difficultés socio-communicatives, l’ADT intègre quinze questions relatives aux comportements stéréotypés. Parmi ces items, l’ADT met systématiquement en évidence les particularités sensorielles, marqueurs prédominants chez l’enfant présentant de l’autisme: par exemple, l’enfant regarde sur le côté, couvre ses oreilles… », complète le Madame Carlier.Les patients de l’HUDERF sont dépistés grâce à cet outil
L’outil est utilisé à l’HUDERF depuis 2018 au sein du Centre Ressources Autisme, mais aussi lors des consultations de pédopsychiatrie générale. Cela permet de repérer plus rapidement les enfants devant bénéficier d’un bilan autisme mais aussi d’éviter les envois non pertinents vers le Centre Ressource Autisme. Les professeurs de la Maternelle Thérapeutique l’ont également intégré dans leur dispositif de pré-admission mais aussi durant la période d’adaptation de deux mois du début de prise en charge pour éventuellement rediriger l’enfant qui présente de l’autisme vers une prise en charge plus spécialisée.« La demande d’outils performants est forte dans le secteur. La précocité est clé pour la prise en charge de l’autisme : au plus tôt un diagnostic est établi, plus il sera facile d’influencer positivement l’évolution de l’enfant avec son trouble. Car en plus d’éviter des problèmes lors du développement de l’enfant, le travail des équipes qui prennent l’enfant en charge après le dépistage permet également d’éviter des problèmes au sein de sa famille, souvent dus au manque de compréhension du problème, ainsi que la difficile stimulation d’un enfant autiste sans outils appropriés », illustre le Pr Véronique Delvenne, chef de service de pédopsychiatrie.[1] L’outil a été validé en 2 étapes, avec une première étude exploratoire et une seconde étude prospective. La phase de validation a notamment rassemblé 126 enfants de 2 ans 1/2 à 6 ans 1/2 en attente d’un bilan diagnostique auprès de 3 centres ressources autisme belges et français. Son développement s’est voulu rigoureusement scientifique, via des cotations à l’aveugle, l’inclusion d’un groupe contrôle, un suivi des cohortes cliniques et le respect des standards internationaux lors du processus diagnostique final. Au terme de cette étude, une valeur de 0.94 a été obtenue pour la spécificité et 0.83 en termes de sensibilité, permettant ainsi de différencier risque de TSA et probabilité d’une autre pathologie (neuro)développementale.


Ressources
http://www.adt-autism.com/
Carlier, S., Ducenne, L., Leys, C., Stanciu, R., Deconinck, N., Wintgens, A., Orêve,M-J., & Delvenne, V. Improving autism screening in French-speaking countries: Validation of the Autism Discriminative Tool, a teacher-rated questionnaire for clinicians’use. Research in Autism Spectrum Disorders, 61, 33-44. Accès via https://doi.org/10.1016/j.rasd.2019.01.010

Carlier, S., Kurzeja, N., Ducenne, L., Pauwen, N., Leys, C., & Delvenne, V. (2017). Differential profile of four groups of children referred to an autism diagnostic service in Belgium: Autism-specific hallmarks. Journal of intellectual Disabilities, 22(4), 340-346. DOI:10.1177/1744629517713516.


Blog – La précocité est clé pour la prise en charge de l’autisme !

www.huderf.be

Ces bébés qui ne veulent plus manger

Le Pr Golse était l’invité du Pr Delvenne et de ses équipes lors d’un séminaire sur le thème « Oralité primaire et oralité secondaire, d’une bouche à l’autre ».

L’anorexie ne survient pas qu’à l’adolescence. Chez les bébés, déjà, le repas peut cristalliser le conflit. Le professeur Bernard Golse, chef du service de pédopsychiatrie à l’hôpital Necker, à Paris, était à l’Hôpital universitaire des enfants Reine Fabiola (Huderf) pour un séminaire sur le thème «Oralité primaire et oralité secondaire, d’une bouche à l’autre».

Professeur, est-ce que les troubles alimentaires chez les nourrissons sont rares ?

D’une manière générale, les statistiques chez les tout-petits sont assez difficiles à obtenir, car les outils sont destinés aux adultes. L’épidémiologie en psychiatrie des bébés est assez balbutiante.

Les signes cliniques sont très connus mais je ne peux par exemple pas vous dire si ça concerne plus les garçons ou les filles. Je peux vous dire que ce n’est pas fréquent, mais pas non plus extrêmement rare. Une étude américaine d’Irene Chatoor mentionne 25 à 35% de la population générale… cela me paraît beaucoup. Et elle monte jusqu’à 45 à 70% chez les enfants prématurés.

Est-ce que ça inclut la sélectivité alimentaire? Il y a des enfants qui sont très sélectifs dans ce qu’ils mangent. Est-ce que c’est vraiment un trouble alimentaire? Car ils mangent et ne maigrissent pas… On ne sait pas si les chiffres sont transposables chez nous.

Est-ce qu’on parle d’anorexie mentale chez les bébés ?

Le terme est contesté, parce que dans le cas de l’anorexie mentale de l’adolescente, il y a une volonté de ne plus manger, même si elle a faim. Et ça, c’est plus difficile à envisager chez des tout-petits, c’est plutôt des atteintes de la faim.

Quels sont les troubles les plus courants ?

Il y a l’anorexie commune du bébé, dans le 2e trimestre. C’est très très banal: le sevrage est passé, l’enfant commence à s’opposer, il y a un rapport de force qui s’instaure. Il n’y a pas de trouble de la faim, ni de l’appétit.

Il y a ensuite des troubles plus spécifiques, chez des enfants hospitalisés en soins intensifs, qui ont des problèmes de déglutition ou de respiration. Là, la difficulté alimentaire est plus inquiétante, parce qu’elle menace leur croissance. Certains enfants doivent être nourris par sondes: soit une sonde par le nez qui va jusqu’à l’estomac, soit une sonde qui traverse la paroi abdominale pour aller dans l’estomac directement.

La sonde perd la fonction de goût, et la sonde devient très difficile à enlever, car c’est comme si on privait l’enfant d’une partie de son corps. Il faut relancer le plaisir de manger et la faim.

Il y a des troubles moins graves comme la néophobie, le fait d’avoir peur de découvrir de nouveaux aliments.

Parmi ces bébés qui ne veulent plus manger il y a tous les degrés: il y a des petits mangeurs, des enfants qui ne peuvent manger que toujours la même chose ou un aliment de la même couleur, la même consistance. Cela concerne des enfants quasi normaux et des enfants autistes, qui ne veulent manger que des aliments très spécifiques.

De quels outils disposez-vous pour aider les bébés ?

On connaît mieux les interactions précoces entre le parent et l’enfant, et donc les consultations thérapeutiques sont essentielles: comprendre comment l’enfant est né, où en sont les parents, etc. C’est l’outil principal, qui a une vertu thérapeutique.

Indépendamment de cela, on a l’intervention de personnes comme des psychomotriciennes, qui aident les bébés à ressentir et investir leur corps, quand ils sont plus grands et que les troubles alimentaires menacent le langage, on fait intervenir des logopèdes. Puis, il y a des éducateurs… c’est un travail d’équipe. »

SOURCE – Interview : Anne SANDRONT – L’Avenir – Lundi 21 janvier 2019

Crédit photo: goodluz – stock.adobe.com


Ce séminaire fait partie d’une série de 4 séminaires consacrés aux troubles de l’orarlité chez l’enfant. Pour connaître les prochaines dates de séminaire c’est par ici.

Nous remercions chaleureusement Anne Sandront et l’Avenir pour leur aimable autorisation de republier cet article.

 

Une parenthèse à l’unité parents-bébé

« On ne naît pas parent, on le devient », dit l’adage. Mais l’établissement du lien entre le(s) parent(s) et l’enfant n’est pas toujours évident. Cette interaction est pourtant cruciale pour prévenir les troubles du développement chez l’enfant. C’est pour offrir un accompagnement précoce et adapté que l’HUDERF a mis sur pied en 2014 une initiative inédite en Belgique : l’unité de jour Parents-Bébé.

L’Unité Parents-Bébé est un lieu de rencontre privilégié entre des parents fragilisés et leur enfant. L’équipe de l’unité accueille des bébés dès les premiers mois de la naissance et jusqu’à 2 ans et demi. C’est sur cet intervalle précoce qu’elle a choisi de se concentrer pour tenter de prévenir les troubles du développement chez les enfants. Elle prend en charge les dyades ou les triades papa-maman-bébé pour travailler sur plusieurs plans : sur le parent, sur l’enfant ainsi que sur leur relation.

« Trois cas de figure peuvent se présenter », comme nous l’explique le Pr Delvenne, chef de service de pédopsychiatrie. « Un premier cas est une situation où il y a une difficulté d’instauration du lien précoce, il peut y avoir une dépression maternelle, il peut y avoir des antécédents de séparation ou de maladie de l’enfant qui créé une distorsion du lien. Une deuxième indication ce sont des enfants qui ont des troubles fonctionnels, des troubles du sommeil, des troubles de l’alimentation. Une troisième indication, ce sont des enfants qui ont des difficultés de développement. »

La prise en charge s’étend sur une période de 3 à 6 mois à raison de deux à trois visites par semaine et se déroule en 2 temps. Le premier temps est celui de l’observation et de l’évaluation. Ce temps permet de réfléchir avec les parents au deuxième temps, celui de la prise en charge thérapeutique de l’enfant et de sa famille.

L’unité parent-bébé est un lieu d’accueil permettant d’aider l’enfant à grandir au sein de sa famille. Pour les parents, ce lieu est une parenthèse où se poser, laisser de côté le sentiment de culpabilité et obtenir un regard extérieur.

C’est également un lieu où les parents peuvent tisser des liens avec d’autres familles. L’effet de groupe est également très important. « Dans la société individualiste, les enfants ne sont plus forcément élevés par le groupe et la communauté.  Certains parents perdent la représentation de ce qu’est être parent », explique le Dr Moureau, pédopsychiatre. « Ici, le curseur est placé sur l’enfant et son développement. Mais notre mission est aussi d’accompagner les parents dans leur cheminement vers l’autonomie. Pour cela, ils doivent croire en leurs capacités et nous les y aidons, avant de les orienter pour la suite. »

L’unité Parent-Bébé est au cœur du réseau, un point de rencontre entre la maternité, les crèches, les pédiatres, les médecins de l’ONE, les psychologues et psychiatres… L’avantage d’avoir une telle unité au sein de l’Hôpital des enfants ? La multidisciplinarité, indispensable pour offrir un accompagnement complet : thérapeutique, social et humain.

Chaque enfant et chaque parent entre à l’unité avec son histoire. Parfois, ils viennent chercher des références pour devenir parents ou des solutions pour mettre un cadre dans l’éducation de leur enfant. ‘Mon enfant dort mal. Mon enfant ne mange pas bien. Je n’arrive pas à dire non à mon enfant’. Et ils repartent aussi parfois avec autre chose : une idée plus précise sur ce qui ne va pas, des solutions d’accompagnement pour la suite, un peu plus de confiance en leur capacité à être parent.

Le témoignage de la maman de Nathan, 6 mois : 


 

 

 

 

 


DANS L’ACTUALITE 2017

Un prix pour un projet de dépistage de la vulnérabilité périnatale

En matière de vulnérabilité périnatale, plus la prise en charge est précoce, plus il est possible de prévenir les risques. L’équipe de pédopsychiatrie de l’HUDERF a été récompensée lors du Congrès du Réseau Mère Enfant de la Francophonie pour un projet collaboratif de poster sur la vulnérabilité périnatale, en partenariat avec le CHU Brugmann, le CHU Ste Justine de Montréal et le CHU de Lyon. L’équipe a créé un outil de repérage à destination des gynécologues, sages-femmes, travailleurs médico-sociaux… Cet outil vise à dépister les femmes enceintes qui sont en situation de stress : violence intra-conjugale, assuétude, grande pauvreté, etc; afin qu’une prise en charge la plus précoce leur soit proposée et prévenir les risques pour le futur enfant.


PLUS D’INFORMATIONS SUR L’UNITE PARENTS-BEBE

 

La précocité est clé pour la prise en charge de l’autisme !

A l’HUDERF, il existe une unité dédiée à la prise en charge des enfants autistes ou suspectés d’être autistes : l’unité A.P.P.I (Autisme – Prise en charge Précoce Individualisée). Portrait d’un projet de pédopsychiatrie tout à fait original dans le paysage belge.

« Je ne suis pas un assez bon parent », « Mon enfant n’est pas intelligent » disent certains parents face à un enfant au comportement anormal. Ces parents peuvent avoir tendance à baisser les bras. Or c’est bien souvent face à l’incompréhension du trouble de leur enfant qu’ils se sentent impuissants.

Les enfants autistes ou suspectés d’autisme présentent généralement des signes forts par rapport aux autres enfants ; et ces signes sont aussi divers que les enfants ! Certains peuvent avoir des troubles liés au visuel, au sensoriel, à l’odorat, d’autres peuvent classifier, catégoriser, circonstancier, être sensibles au toucher… Les signes sont souvent assez ‘étranges’ pour alerter le parent. Et parfois, c’est l’arrivée d’un second enfant qui permet au parent de comparer le développement d’un de leurs enfants par rapport à un autre.

Une initiative unique en Belgique, axée sur la précocité

L’unité A.P.P.I (anciennement dénommée Unité Denver) accueille de très jeunes enfants, de 15 mois à 3 ans et demi, atteints de troubles autistiques. «Nous leur proposons une prise en charge psycho-développementale intensive», précise le Pr Delvenne, chef du service de Pédopsychiatrie. «C’est une initiative unique en Belgique! Notre pays n’offre en effet pas d’autres possibilités de prise en charge aussi précoce de l’autisme.»

Et pourquoi une approche axée sur la précocité justement ? Au plus tôt un diagnostic est établi, plus il sera facile d’influencer positivement l’évolution de l’enfant avec son trouble. « La précocité permet en effet une efficacité accrue de la prise en charge de l’enfant autiste car en plus d’éviter des problèmes lors du développement de l’enfant, le travail de l’unité permet également d’éviter des problèmes au sein de sa famille, souvent dus au manque de compréhension du problème, ainsi que la difficile stimulation d’un enfant autiste sans outils appropriés », précise le Dr Razvana Stanciu, pédopsychiatre au sein de l’unité A.P.P.I.

Aider l’enfant à accepter ses difficultés…

Le but de l’approche de l’équipe A.P.P.I n’est pas de ‘résoudre’ l’autisme. Empêcher l’apparition ou le développement de certains comportements n’est pas possible. Mais une prise en charge précoce, dès l’apparition des premiers signes autistiques, permet néanmoins de les faire évoluer autrement. Le processus d’acceptation de la condition et des difficultés est crucial pour l’enfant comme pour ses parents. Et dans ce cas, la réussite tient dans les petites victoires : « De manière générale, nous réussissons à éviter que les enfants ne s’enferment et à stimuler des enfants à faire ce qu’ils ne font pas naturellement », observe le Dr Stanciu.

…et équiper les parents face à l’autisme.

Et cet aspect naturel a toute son importance dans la démarche car l’équipe A.P.P.I. est aussi là pour ‘équiper’ les parents à communiquer plus facilement et plus naturellement avec l’enfant. « Lors de séances de ‘coaching’  – à long ou à court terme –, les parents apprennent à intégrer les gestes simples, les regards ou tout autre outil faisant partie du quotidien. Ces gestes ou ces regards plus accentués ou plus intensifs ne sont pas forcément visibles de l’extérieur, mais ils répondent tous à une la recherche de plaisir partagé. Ainsi, une chatouille ou un sourire devient une récompense pour un comportement », explique Maud Gilbert, infirmière au sein de l’unité A.P.P.I.

L’implication active des parents influence positivement l’évolution des enfants

En fonction de leur objectif prioritaire, du diagnostic de l’enfant et du fonctionnement de la famille, l’équipe et les parents se créent des projets individuels. « Et les résultats sont positifs, il semble que certains enfants évoluent plus rapidement et plus positivement grâce à l’implication active des parents. Et puis, les enfants sont plein de ressources et réservent parfois bien des surprises aux soignants et à leurs parents », souligne le Dr Stanciu.

Davantage de diagnostics ont été posés ces quinze dernières années et l’autisme est désormais mieux connu auprès du grand public, qui a accès plus aisément à l’information. Et si l’influence de la société sur l’évolution de l’autisme pourrait être mise en avant, aucune étude à ce jour n’a permis d’établir un lien de causalité.

A propos de l’unité A.P.P.I

(Pedo)psychiatrie : 3 initiatives inédites à l’étude

Les services de Psychiatrie et de Pédopsychiatrie du campus OSIRIS témoignent du redéploiement d’une étroite collaboration entre le CHU Brugmann et l’HUDERF. Trois initiatives inédites sont actuellement à l’étude.

La mise en place d’une unité « mère-enfant », en collaboration avec la maternité

«Aujourd’hui, la durée du séjour à la maternité est de deux à trois jours maximum», rappelle le Pr Véronique Delvenne, chef du Service de Pédopsychiatrie de l’HUDERF. «Or, pour certaines mamans fragilisées, un séjour plus long est nécessaire afin que le personnel soignant ait le temps de s’assurer que l’état de santé mentale de la maman ne met pas en danger le développement du nouveau-né. Il s’agit par exemple de mamans qui souffrent de dépression ou de trouble bipolaire et/ou dont l’état risque d’entraîner des troubles de l’interaction parent-bébé. Il peut aussi s’agir de toutes jeunes adolescentes ou de femmes en situation de grande précarité. Trois lits de maternité seront réservés à ces patientes

La création d’une unité « transitionnelle »

«L’hospitalisation des adolescents en Région de Bruxelles-Capitale est devenue très problématique », observe le Pr Paul Verbanck, chef du Service de Psychiatrie du CHU Brugmann. «Les adultes sont soignés en psychiatrie, les enfants sont pris en charge en pédopsychiatrie et les adolescents et jeunes adultes de 16 à 25 ans sont en quelque sorte les « oubliés » de la psychiatrie. Pourtant, c’est à ces âges-là que se manifestent les premiers symptômes de nombreux troubles mentaux et la manière dont ces épisodes sont pris en charge conditionne l’évolution de la maladie. C’est la raison pour laquelle nous avons décidé de créer une unité destinée à faire la transition entre la Pédopsychiatrie et la Psychiatrie
Concrètement, dix lits seront mis à disposition de ces adolescents en psychiatrie adulte, dans une unité spécifique. Les psychiatres du CHU Brugmann et les pédospychiatres de l’HUDERF y mèneront une action conjointe afin d’offrir à ces patients une prise en charge adéquate. «Ce faisant, nous augmentons la probabilité de pouvoir éviter que ces troubles ne deviennent chroniques», poursuit le Pr Verbanck. Et si l’initiative vient combler un véritable manque, elle répond également à une demande des autorités dans le cadre de nouvelles mesures politiques en santé mentale infanto-juvénile. Ces dernières préconisent en effet d’accorder une attention particulière à la période de transition.

Des lits de crise réservés au réseau bruxellois de santé mentale

Dans le cadre de la réforme en santé mentale infanto-juvénile, 10% des lits de pédopsychiatrie doivent être mis à disposition du réseau bruxellois de santé mentale pour l’hospitalisation de crise d’adolescents dont l’état requiert une prise en charge rapide et spécifique. Le CHU Brugmann et l’HUDERF sont partie prenante de cette réforme. En pratique, deux lits de l’HUDERF seront réservés à l’hospitalisation de crise des adolescents de moins de 15 ans et deux lits de crise du CHU Brugmann seront mis à disposition des adolescents de plus de 16 ans.

«Travailler ensemble de la sorte constitue une véritable innovation. Nous sommes les seuls hôpitaux belges à proposer une collaboration aussi étroite». À cet égard, la proximité géographique entre le CHU Brugmann et l’HUDERF est une aubaine

Pr Delvenne et Pr Verbanck

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3 initiatives HUDERF à la loupe

La réadaptation des jeunes atteints de phobie scolaire

Depuis 2015, l’école «Les ados de Robert Dubois» accueille une vingtaine d’adolescents de 12 à 18 ans souffrant de phobie scolaire. L’initiative a été développée conjointement par l’école Robert Dubois et le service de Pédopsychiatrie de l’HUDERF. «Nous fournissons le soutien pédopsychiatrique et psychologique dont ces jeunes ont besoin», explique le Pr Delvenne. «La formule leur permet de poursuivre leur scolarité malgré leur trouble, dans un cadre adapté.» L’école est située rue Stevens Delannoy, dans des locaux appartenant à la Ville de Bruxelles. Les adolescents y restent maximum une année scolaire. «L’objectif est qu’ils puissent réintégrer un système normal dès la rentrée suivante», indique le Pr Delvenne.

La prise en charge précoce de l’autisme

L’unité APPI accueille depuis fin 2014 de très jeunes enfants de 15 mois à 3 ans et demi atteints de troubles autistiques. «Nous leur proposons une prise en charge psycho-développementale intensive», précise le Pr Delvenne. «C’est une initiative unique en Belgique! Notre pays n’offre en effet pas d’autres possibilités de prise en charge aussi précoce de l’autisme.»

L’unité parents-bébés

Créée fin 2014, cette unité accueille en ambulatoire des parents et leur enfant (jusqu’à deux ans et demi) souffrant de troubles de l’interaction ou du développement. La prise en charge s’étend en moyenne sur trois à six mois, à raison de deux à trois visites par semaine. Cette initiative est également inédite en Belgique.

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Le service de Pédopsychiatrie de l’HUDERF, c’est aussi…

  • Une unité de consultation pédopsychiatrique classique.
  • Un secteur ambulatoire pour les patients de 0 à 15 ans.
  • La «maternelle thérapeutique»: hospitalisation de jour pour jeunes enfants de deux ans et demi à six ans. La maternelle thérapeutique a été développée en collaboration avec l’école Robert Dubois. Elle est située à Koekelberg.
  • Une unité d’hospitalisation pour jeunes adolescents de 8 à 14 ans, composée de 15 lits (dont deux lits de crise).
  • Une unité de liaison pédopsychiatrique, qui assure un relais avec les autres unités pédiatriques de l’hôpital.
  • Une unité mobile double diagnostic – retard mental et troubles du comportement, composée de psychologues amenés à se déplacer dans le milieu de vie de l’enfant (domicile, école…).
  • Une unité de psychologie.
  • Des urgences pédopsychiatriques disponibles en permanence.

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Extraits d’Osiris News (n° 43, juin-août 2016)

Photos : Laetizia Bazzoni

 

Le terrorisme et les enfants : trouver les bons mots

Le Professeur Delvenne, chef du service de pédopsychiatrie de l’HUDERF, donne quelques conseils pour aider les parents à ‘gérer’ les questions ou les réactions des enfants face au terrorisme :

  • Coupez la télévision !

Eloignez les enfants de la télévision…

  • Répondez à leurs questions !

Les terroristes sont les méchants. Expliquez le terrorisme aux enfants avec des mots d’enfants, en les désignant comme les méchants, ceux qui cherchent à faire peur,… Les parents, les professeurs sont là pour les protéger.

  • En parler systématiquement ?

Pas forcément. Il n’est pas obligatoire d’en parler si l’enfant n’a pas de question et ne manifeste pas de trouble particulier. L’adulte a besoin de parler pour gérer son trop plein d’émotions, mais il est important de ne pas transférer son angoisse aux enfants.

  • Surveillez leur sommeil ou les changements de comportement

Certains enfants ne posent pas de question mais les expriment autrement. Soyez attentifs au sommeil perturbé et aux changements dans leur comportement.