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L’importance du « prendre soin » au sein d’un quartier opératoire pédiatrique

Le quartier opératoire, dans un hôpital, c’est un peu la « black-box ». Les accès limités pour assurer la sécurité du patient créent une distance qui nourrit parfois quelques idées reçues. Immersion au cœur du quartier opératoire de l’Hôpital des Enfants pour préparer au mieux les parents et les enfants à cette partie du parcours à l’Hôpital des Enfants. 


PORTRAIT | Prendre soin au quartier opératoire : la perspective infirmière

Crédits : @HUDERF @Olipirard

L’anatomie spécifique de l’enfant, les pathologies pédiatriques… Parfois obstacles à certaines interventions, parfois atouts pour d’autres traitements… La version pédiatrique de l’art opératoire nécessite la représentation de nombreuses disciplines opératoires ; avec leurs techniques, équipements, équipes toutes dédiées spécifiquement à la pédiatrie. Nous le répétons souvent ici à l’HUDERF, dans les écoles où nous donnons cours, lors des formations que nous offrons : un enfant n’est pas un adulte en miniature et c’est particulièrement vrai en chirurgie. Une connaissance approfondie de l’anatomie et de la physiopathologie de l’enfant à toutes les étapes de son évolution revêt une importance capitale dans la compréhension des techniques chirurgicales. C’est d’ailleurs le bagage indispensable pour toute infirmière de salle d’opération, pour qui la capacité d’anticiper l’acte chirurgical et la technique d’anesthésie repose sur une compréhension de tous les facteurs les influençant.

Un travail d’équipe donc, où le jeune patient est toujours au centre d’un trinôme solide comprenant un chirurgien, un anesthésiste et infirmier. Chacun détient un rôle essentiel pour le patient, notamment en matière de sécurité opératoire que l’on améliore via la check-list de sécurité et la rigueur de chacun. Conscients de l’importance de ces brefs moments d’échange, nous mettons tout en œuvre pour instaurer un climat de confiance et entourer au mieux le patient et sa famille. Dans ce milieu hyper technique, les besoins fondamentaux du jeune patient et de sa famille ne peuvent pas être oubliés. Le patient pédiatrique transitant par le quartier opératoire est et reste avant tout un individu à part entière, au sein d’une famille où parents et fratries sont parfois en détresse face à la pathologie ou au traitement. Et une bonne prise en charge ne va pas sans assurer la sécurité affective du patient. Un parent accompagne son enfant en pré et postopératoire en salle de réveil. Quand l’enfant part au bloc, le personnel raccompagne maman ou papa sur le chemin de la sortie : nous viendrons les chercher quand l’opération sera finie.

Vous l’aurez compris, le rôle de l’infirmier.ère dans cet environnement ne se cantonne pas à la seule salle d’opération, même si les tâches y sont déjà diversifiées : circulant.e, instrumentiste, assistance opératoire, aide à l’anesthésie… Ce métier nécessite une attention et une curiosité de tous les instants. Que ce soit dans le cadre d’une hospitalisation ou d’une prise en charge ambulatoire, dans la salle de réveil également, les infirmiers.ères doivent être à l’aise avec les enfants et soigner l’accueil des familles. La gestion de la douleur, multimodale, est également spécifique en pédiatrie. Chaque enfant doit être pris en charge de manière individualisée et dans ce milieu de haute technologie, le « prendre soin » reste en permanence au centre de nos préoccupations.


VISITE VIRTUELLE | Coup d’œil dans les coulisses du quartier opératoire : un écrin de technologie 100% pédiatrique

Durant l’été 2019, un nouveau quartier opératoire a ouvert à l’Hôpital des Enfants : un plateau de plus de 2000 m² dans un nouveau bâtiment. Quatre salles de chirurgie traditionnelle ; ainsi que trois salles de chirurgie ambulatoire ouvrent leurs portes, dans une infrastructure qui a été pensée pour le confort des patients, l’accès aux technologies de pointe (salle hybride, robot chirurgical) et le bien-être du personnel.

Visite virtuelle au quartier opératoire

Les blocs opératoires sont équipés pour accueillir toutes les spécialités chirurgicales de l’Hôpital des Enfants, dont une salle permettant d’opérer avec le robot chirurgical Da Vinci, présent au sein de l’hôpital depuis 2015. Innovation majeure au sein du nouveau ‘grand quartier’ : une salle hybride qui associe les qualités d’une salle d’opération conventionnelle et d’un système de radiologie de haute performance. Elle permet de pratiquer des interventions complexes tout en assurant une collaboration optimale entre chirurgiens de différentes spécialités, comme dans le cas d’opérations de la rate, dans le traitement de la drépanocytose en chirurgie viscérale ou le traitement d’atrésie pulmonaire en chirurgie cardiaque. Cette salle permet également de réaliser de nouveaux clichés parfois nécessaires durant l’opération. Les applications des nouvelles techniques « hybrides » en chirurgie cardiaque pédiatrique sont prometteuses, notamment chez les patients atteints d’une malformation cardiaque présente dès la naissance, dont la chirurgie reste le « golden standard ».

Entièrement digitalisé, le nouveau quartier opératoire de l’hôpital dispose dans chacune des salles de trois écrans ultra haute définition (4K) retransmettant avec précision les actes chirurgicaux, permettant à l’équipe anesthésiste et infirmière de suivre le déroulement de l’opération en détail et d’anticiper leurs interventions. Au-delà du confort visuel garanti par ses nouveaux outils, le chirurgien peut aussi mixer et disposer aisément des informations nécessaires à son acte de soin et enrichir instantanément le dossier de son patient. Le système de visio-conférence permet une retransmission en toute sécurité dans la salle de conférence juste à côté ou à l’autre bout du monde, favorisant la collaboration et l’apprentissage.

Valeur centrale de l’Hôpital des Enfants, l’humanisation des soins et la distraction du patient se traduit dans ce nouveau bâtiment par des espaces colorés, lumineux, accueillants, où les parois vitrées rythment l’intimité et la nécessaire surveillance par un jeu de transparence. Un duo de super-héros multiplie les apparitions sur les murs, accompagnant le patient. En One Day, le prémédication et le réveil se passent dans une des 15 chambres réparties autour du desk infirmier. Dès qu’ils le peuvent, les patients hospitalisés dans le bâtiment principal rejoignent le quartier opératoire en petite voiture électrique. Jusqu’à 10 patients hospitalisés peuvent être répartis dans la grande salle de réveil du quartier opératoire et des box spécifiques sont prévus pour les patients dont l’état de santé nécessite un isolement. Comme dans l’ancien quartier, les parents sont invités à accompagner leur enfant jusqu’en salle de réveil. Dans les salles d’opération, la lumière naturelle est régulée selon le souhait de l’équipe et la particularité de l’intervention.

EN IMAGES | Partez à la découverte du « quartier » en parcourant notre album photo du déménagement et de nos premiers jours dans nos nouveaux locaux ! 

Salle d’opération One Day – Crédits @HUDERF @Olipirard


FOCUS |La checklist de sécurité

Au quartier opératoire, chacun a un rôle bien défini avant et après l’opération pour garantir la sécurité du patient. La checklist de sécurité permet d’assurer les incontournables de la sécurité pendant la préparation du patient et son suivi, en trois étapes. Dans la salle de réveil en présence du parent, dans la salle d’opération avant d’opérer (ce qu’on appelle aussi le time-out) et enfin, au terme de l’opération, avant que l’enfant ne se réveille. A ces trois moments-clés, le chirurgien, l’anesthésiste et l’infirmière s’arrêtent et prennent le temps de vérifier ensemble les points de sécurité.

Crédits @HUDERF


POUR LES ENFANTS | Mona va se faire opérer

Cette vidéo met en scène le parcours de Mona, qui est hospitalisée pour une opération. Scénarisée et réalisée avec la participation des éducateurs et des patients, les scènes sont racontées par un enfant et illustrées au moyen de Playmobils en situation réelle. L’objectif ? Expliquer la venue à l’hôpital aux enfants, mais aussi souligner des situations dans lesquelles les enfants sont sollicités pour décliner leur identité, mettre leur bracelet et leur rappeler de bien le garder. La prise en charge sécurisé comprend en effet une vérification de l’identité du patient à de multiples étapes, au quartier opératoire mais aussi tout au long du parcours des enfants de l’entrée à la sortie de l’hôpital… ce qui requiert une participation active des patients et leurs parents pour nous rappeler, épeler, chanter leur nom !


TEMOIGNAGES | « Au cœur de l’Hôpital des Enfants » : aperçu de l’univers de la chirurgie pédiatrique sur RTL

Pendant deux ans, nous avons a donné un accès particulier à l’univers de la chirurgie pédiatrique à l’Hôpital des Enfants à une équipe de télévision. Le résultat de cette immersion, un document « Au cœur de l’Hôpital des Enfants », diffusé en février 2019 sur RTL durant 4 semaines.

Le docteur Diane Franck, chirurgien plastique, le docteur Hélène Demanet, chirurgien cardiaque pédiatrique et le docteur Stéphane Luyckx, chirurgien urologue pédiatrique sont les trois interlocuteurs principaux de ce document qui, au fil des histoires des patients, illustre les différentes facettes du métier. Le spectateur a l’occasion de découvrir la technicité, la complexité des prises en charge mais aussi la douceur et l’humanité au contact des patients et de leurs familles.

Dans les quatre épisodes, le grand public rencontre nos patients, leurs parents ainsi que quelques membres des équipes multidisciplinaires de l’HUDERF sur des thématiques comme la gestion de la douleur, l’importance de la relation de confiance patient-soignant-parent, la sensibilisation au don d’organe et les gestes à adopter en cas d’accident domestique.

Vous le verrez sur ces images, nos locaux ont bien changé depuis la première diffusion de ce reportage ! Le nouveau quartier opératoire et les urgences notamment étaient en plein chantier au moment du tournage. En revanche, le professionnalisme de tous ainsi que la philosophie de prise en charge humaine, centrée sur le patient et sa famille n’ont pas pris une ride !

Pour revoir les épisodes de la série, c’est par ici ! 


A lire également sur ce blog  

 

Une visite royale à l’Hôpital Universitaire des Enfants Reine Fabiola

Vendredi 6 décembre 2019, sa Majesté la Reine Mathilde s’est rendue à l’Hôpital Universitaire des Enfants Reine Fabiola pour visiter quelques services de l’hôpital, y rencontrer les patients, leurs familles et le personnel, et fêter la venue de saint Nicolas avec les enfants.

Échanges et discussions

La visite a débuté par une table ronde pour échanger sur des sujets tels que la prise en charge de pointe des différentes disciplines, les évolutions sociétales qui influencent l’offre de soins et les axes de prévention. Les défis, missions et actions de l’Hôpital des Enfants et de l’Ecole Robert Dubois ont été illustrés. La Reine a particulièrement été sensible aux aspects de pharmacologie dans le développement de médicaments spécifiques pour les enfants, aux projets de pédopsychiatrie permettant d’accompagner les mamans fragilisées et d’apporter des solutions concrètes à la problématique grandissante de la phobie scolaire.

Un contact en face à face 

La Reine a ensuite pris la direction de la dialyse où sont actuellement accueillis 10 patients en insuffisance rénale sévère aiguë ou chronique.  L’occasion pour les enfants et adolescents présents d’expliquer leur quotidien, mais aussi à l’équipe de présenter le fonctionnement du service, qui est un des deux seuls centres belges agréés d’hémodialyse pédiatrique et qui réalise en moyenne 1.200 séances d’hémodialyse par an, à raison d’environ 3 séances de 4 heures par patient, par semaine.

« C’est une journée particulière aujourd’hui. Nous avons eu la visite de saint Nicolas, mais aussi de la Reine. Ça fait du bien de sortir de notre routine médicale », confie la maman d’Emir un patient dialysé.

La visite s’est poursuivie aux Soins Intensifs où l’équipe spécialisée accueille chaque année plusieurs centaines d’enfants nécessitant une prise en charge et une surveillance intensives et un matériel sophistiqué. La Reine a pu découvrir l’attention portée à l’implication des parents dans ce milieu technique, une participation qui permet souvent aux familles de se sentir moins impuissantes.

Dans le tout nouveau quartier opératoire de 2.000 m² inauguré en septembre dernier, la Reine a pu en apprendre plus sur l’intérêt du robot chirurgical en chirurgie pédiatrique, qui offre une vision 3D au chirurgien et plus de précision dans ses gestes.

Le robot chirurgical élargit le panel d’instruments et d’approches mini-invasives utilisées par les équipes du quartier opératoire ; mais enrichit aussi le programme de formation continue. Un centre de simulation est d’ailleurs dans les projets de l’hôpital.

Une clôture inoubliable 

Pour terminer, la Reine s’est rendue à l’Ecole Robert Dubois, une école de la Ville de Bruxelles comptant actuellement 50 enseignants de la maternelle au secondaire, qui permet aux enfants et adolescents hospitalisés de poursuivre leur scolarité. Une double surprise attendait les enfants puisque saint Nicolas était également présent.

La Reine et les enfants ont accueilli le Grand Saint en chantant.

Après une heure trente de visite, Sa Majesté la Reine a remercié une délégation du personnel, issue de tous métiers, qui l’attendait à la sortie.

 

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Le nouveau quartier opératoire en images

Nous avons arpenté les 2.000 m² du nouveau quartier opératoire pour capturer les coulisses du déménagement ainsi que de l’ouverture du nouveau quartier opératoire de l’Hôpital des Enfants cet été. Des locaux lumineux, accueillants, conçus pour le confort des patients et du personnel; avec 7 salles d’opération dotées des dernières technologies pour soutenir l’activité des équipes du quartier.

Bienvenue au sein du bâtiment Professeur Vis !

Photos @olipirard

 

 

 

 

 

Août 2019 – Ouverture de la One Day

Florian, le premier patient de la One Day, avec son anesthésiste…

Et son infirmier !

Salle d’opération One Day

Les infirmières préparant le lit du prochain patient attendu

Malcolm et son infirmier en One Day. Un de nos premiers patients !

Nos super-héros accompagnent les patients durant tout leur parcours en One Day !

L’équipe infirmière au travail

 

Juillet 2019 – Déménagement du quartier opératoire

Photos @HUDERF

Les plateaux d’instruments sont préparés

Classer, ranger, organiser

Défaire les cartons, ordonner…

L’activité continue dans le reste de l’hôpital, il y a des entrées à organiser !

Et les équipes administratives prêtent main forte !

Les informaticiens équipent les postes infirmiers

Alors que l’antenne stérili est prête à accueillir les instruments après les premières opérations

Au scrub les roulettes !

Les biotechniciens font les réglages

Nettoyage intensif dans les blocs opératoires

Alors que les anesthésistes et les biotechniciens organisent leur matériel

Couloir menant aux salles d’opération de One Day

Formations au bloc opératoire avant le grand nettoyage final et l’accueil des patients

Les équipes infirmières préparent l’arrivée des patients

Dernier passage de l’équipe d’entretien

Le quartier opératoire est maintenant pleinement opérationnel…

L’un des quatre blocs du nouveau quartier opératoire : on y retrouve aussi les super-héros

Les équipes ont pris possession de leurs nouveaux locaux

Des salles d’opération connectées

L’antenne de stérilisation est au coeur du quartier opératoire

En pleine préparation pré-intervention

Tout le monde doit revêtir sa blouse !

Au même moment, dans le bloc opératoire voisin, une autre opération a lieu

Surveiller les signes vitaux du patient pendant l’opération, telle est la mission de l’anesthésiste.

Au quartier opératoire, il n’est pas rare de croiser des visages souriants !

 

 

Collaboration innovante : un robot pour deux hôpitaux

Au cours de l’été 2016, le campus Osiris accueillait un robot chirurgical «Da Vinci». Depuis quelques mois, ce robot est partagé entre le CHU Brugmann et l’HUDERF pour plus d’efficacité. Récit d’une nouvelle collaboration.

Comment mettre l’Hôpital Universitaire des Enfants Reine Fabiola à la pointe dans le domaine de la chirurgie ? C’est à cette question que l’achat d’un robot Da Vinci par l’HUDERF voulait répondre. En effet, «disposer du robot était un projet innovant, puisque nous sommes un des rares hôpitaux pédiatriques à en avoir un en Europe», explique le Pr Henri Steyaert, chef du service de Chirurgie pédiatrique. Cet achat permet d’amorcer de nouvelles collaborations pour développer le potentiel de la chirurgie mini-invasive du point de vue médical, scientifique et académique. Un partage qui permet aussi de viser davantage de rentabilité, car l’investissement est certain. «Cela a du sens, financièrement et pratiquement, parce qu’un seul hôpital ne fait pas assez d’opérations pour amortir le robot», ajoute le Pr Jean-Marie de Meyer, médecin-chef du CHU Brugmann. La collaboration entre l’HUDERF et le CHU Brugmann était donc toute naturelle.Utilisation du robot Da Vinci

Le potentiel de la chirurgie robotique : premiers retours d’expérience

Il n’existe pour l’instant pas de preuves scientifiques de la supériorité d’une opération par robot. Mais certains éléments semblent tout de même améliorés par rapport à la laparoscopie: «Les patients nous rapportent moins de douleurs au niveau de la cicatrice: les bras du robot sont plus articulés et permettent d’opérer sans « forcer » la paroi du patient», précise le Dr Luc Bruyninx, chef du service de Chirurgie digestive et coelioscopique au CHU Brugmann. Par ailleurs, pour le chirurgien il n’y a pas photo: l’opération est beaucoup plus facile et moins fatigante.

Ressources humaines et ressources tout court

Le robot est aussi un argument important pour le recrutement du personnel médical et soignant. «L’apprentissage de l’utilisation du robot est très intuitif. Les chirurgiens qui se forment aujourd’hui n’ont pas envie de consacrer des années à la chirurgie laparoscopique alors qu’ils voient de l’avenir dans l’usage du robot», indique le Pr Steyaert. Même remarque du côté des infirmières, alors que l’on connaît les difficultés de recrutement. Comme le précise Valérie Castiaux, infirmière en chef du quartier opératoire de l’HUDERF, «la formation au robot se fait sur base volontaire, mais la majorité des infirmières sont très enthousiastes à l’idée de se former à cette technologie».

Le robot permet aussi d’attirer des patients… En pédiatrie, où le robot est encore relativement peu utilisé, en avoir un à disposition est un vrai argument pour certains parents. Du côté des adultes, où les robots sont plus répandus, certains hôpitaux qui n’en ont pas voient leur fréquentation diminuer.

Une collaboration sans difficultés

Prof. Steyaert, Prof. de Meyer et Prof. Bruyninx

C’est en juin 2017 que le CHU Brugmann a effectué la première opération «adulte» avec le robot. Durant les premières opérations, une infirmière de l’HUDERF était présente pour que les équipes du CHU Brugmann puissent prendre leurs marques dans les locaux. Les équipes ont ensuite mis en place chacune de leur côté une routine efficace. Il faut dire que le service d’Anesthésie est commun aux deux établissements.

Un autre bénéfice du robot n’est pas vraiment mesurable financièrement: il s’agit des liens qu’il permet de créer. «Les équipes apprennent à se connaître et à s’apprécier; cela crée des liens et un esprit d’équipe sur le campus», conclut le Dr Bruyninx.


Quelles opérations pour le robot ? Côté pédiatrique, le service qui utilise le plus le robot est la chirurgie digestive; l’opération la plus fréquente est celle du reflux gastro-oesophagien. Une opération du thorax, une première, est programmée. L’urologie devrait suivre. Chez les adultes aussi, la chirurgie digestive est la plus active sur le robot. L’urologie a été lancée en janvier, et la gynécologie est candidate pour la suite.
Concrètement…  Le planning est déterminé par l’HUDERF selon les disponibilités des salles d’opération. Le moment venu, le transfert du patient adulte prend environ 15 minutes; médecin, infirmières et matériel sont transférés en une seule fois, par les couloirs qui relient le CHU Brugmann à l’HUDERF.

Auteur : Marion Garteiser
Source : Osiris News (n° 49, mars-juin 2018)

De la chirurgie mini-invasive à la robotique, l’histoire d’une révolution

Petite cicatrice grand chirurgien ? Historique de l’évolution de la chirurgie de l’enfant grâce aux techniques mini-invasives et à la chirurgie robotique. 

Nous sommes en 1988. Deux chirurgiens français présentent à Paris un film sur l’ablation de la vésicule biliaire sans faire pratiquement de cicatrice. Incompréhension dans la plupart des services universitaires où l’on sait depuis toujours « qu’une grande chirurgie se fait avec de grandes cicatrices ». Succès phénoménal dans les revues féminines parisiennes qui, toutes, vont faire leur « une » de la chirurgie sans cicatrice.

Puis les pionniers vont peu à peu prendre en main cette nouvelle technique, collaborer avec les entreprises pour développer instruments et environnement chirurgical. Un peu moins de 25 années d’une aventure fantastique commence à travers le monde entier. Les études scientifiques vont peu à peu ajouter une pierre à l’édifice en montrant que l’abord mini-invasif a drastiquement diminué les éventrations, les adhérences postopératoires et les infections de paroi. L’effet de la diminution de la douleur postopératoire du fait de la préservation musculaire sera souvent impressionnant. Mieux, cette technique utilisant un grossissement systématique va permettre une diminution importante des pertes sanguines ainsi qu’une dissection plus précise, diminuant souvent la morbidité.

Tout cela fera que des chirurgies parfois lourdes se feront de plus en plus sur des durées parfois très courtes d’hospitalisations, voire en hôpital de jour. Cette chirurgie va très vite se développer en dehors des cavités naturelles, le chirurgien créant son propre espace le temps d’une intervention, ce qui fera dire aux chirurgiens américains qu’il s’agit là de la « Second French Revolution » : pas moins !

Reste que cette chirurgie est plus difficile du fait de la vue réduite à deux dimensions (on regarde des écrans) et du fait de la limitation des mouvements du poignet à cause des trocarts. Qu’à cela ne tienne : la Silicon Valley s’est mise de la partie pour développer un robot chirurgical qui va résoudre cette quadrature du cercle. On travaille dans une console recréant la troisième dimension (comme au cinéma !). On utilise toute la mobilité de son poignet par un mécanisme miniaturisé complexe créé au bout de chaque instrument. On peut même opérer à très grande distance du malade (voir l’opération Lindbergh effectuée par le Prof. Marescaux de New York sur une patiente endormie à Strasbourg !). Même les instruments qui se croisent, si l’on veut tout faire par le même orifice (souvent le nombril), ne sont pas un problème pour le robot puisque l’électronique vous mettra l’instrument dans la bonne main, qu’il vienne de droite ou de gauche.

La robotique et les salles d’opération totalement intégrées ouvrent de nombreuses perspectives encore inconnues. Les professeurs d’université avaient bien tort; il ne s’agissait pas que d’un souci de cicatrice; encore que subir une ablation de la rate en ne voyant absolument pas par où le chirurgien est passé reste tout de même étonnant ! Un grand chirurgien est peut-être maintenant celui qui fait les plus petites cicatrices ! Depuis un peu plus de 30 ans, cette approche mini-invasive globale de nos petits patients est  au centre de notre philosophie. Progressivement, cette pratique intégrée dans notre prise en charge !

Curieux d’en apprendre plus sur le robot chirurgical et la chirurgie mini-invasive ?

https://www.huderf.be/fr/med/chir/robot.asp