Chirurgie cardiaque : comment les hôpitaux Osiris parviennent à rester attractifs ?

Chez les patients atteints d’une malformation cardiaque présente dès la naissance, la chirurgie reste le “golden standard”. C’est d’ailleurs précisément dans ce domaine que nous avons engrangé les plus gros progrès ces dernières années. Aperçu de l’évolution de la prise en charge des affections cardiaques dans les établissements Osiris avec Pr Pierre Wauthy, responsable du service de Chirurgie cardiaque sur le site du CHU Brugmann et de l’HUDERF.

Nombre de chirurgiens cardiaques réputés ont été formés au CHU Brugmann et y ont laissé leur empreinte. Ainsi, dès la fin des années 40, le Pr Jean Govaerts et son équipe interviennent sur les anomalies situées au voisinage du coeur. Une dizaine d’années plus tard, l’hôpital abrite les premières interventions à coeur ouvert. Et, au début des années 70, c’est à Brugmann que le Pr Georges Primo réalise la première transplantation cardiaque belge.

La montée en puissance de la cardiologie interventionnelleLe Prof. Pierre Wauthy au bloc opératoire

Au fil des années, la prise en charge des affections cardiaques a considérablement évolué. «La chirurgie cardiaque a perdu du terrain au profit de la cardiologie interventionnelle », observe le Pr Pierre Wauthy, responsable du service de Chirurgie cardiaque. «C’est particulièrement le cas pour les lésions les plus simples. Au lieu d’opérer ces patients, on intervient désormais en introduisant un cathéter jusqu’au coeur via un accès vasculaire

Ces interventions permettent de colmater un orifice en y apposant une «ombrelle» ou de dilater un vaisseau à l’aide d’un ballonnet ou d’un petit stent. «Autant de techniques qui ont été mises en place au cours de ces 30 dernières années», précise le Pr Wauthy.
«En parallèle, la prévention des maladies cardiovasculaires commence à réellement porter ses fruits, entraînant une diminution du nombre de patients nécessitant une intervention chirurgicale», note encore le Pr Wauthy. «Les traitements de l’hypertension artérielle, de l’hypercholestérolémie ou du diabète sont de plus en plus efficaces. Sans compter qu’on assiste à une prise de conscience accrue des effets délétères de l’obésité, de la sédentarité et du tabac sur la santé cardiovasculaire

Une meilleure prise en charge des affections lourdes

Aujourd’hui, la chirurgie cardiaque est dès lors réservée aux cas les plus complexes. «Depuis 10 à 20 ans, nous sommes en mesure de proposer une prise en charge performante aux patients atteints de polypathologies ou d’affections extrêmement sévères», indique le Pr Wauthy. «Une série de progrès ont été engrangés dans ce domaine: les techniques utilisées ont évolué, la durée des interventions se réduit. Être amenés à prendre en charge des cas de plus en plus lourds a aussi accru notre savoirfaire… En fait, la prise en charge globale du patient s’est considérablement améliorée, tant du côté de la chirurgie que de l’anesthésie, des soins intensifs ou encore du département de diététique.»

L’expertise des hôpitaux Osiris

«Le revers de la médaille, c’est que nous assistons à une diminution généralisée de l’activité de chirurgie cardiaque dans tous les centres», déplore le Pr Wauthy.

Prof. Pierre Wauthy

Dans ce contexte particulier, les hôpitaux Osiris tirent cependant leur épingle du jeu grâce à leur expertise dans la prise en charge des cardiopathies congénitales. «Chez les patients atteints d’une malformation cardiaque présente dès la naissance, la chirurgie reste le “golden standard”», explique le Pr Wauthy. «Il s’agit de cas extrêmement complexes, avec des opérations multiples et une évolution de la cardiopathie sur le long terme. Ces patients sont généralement considérés comme plus fragiles dans le cadre d’interventions chirurgicales, mais les résultats que nous obtenons chez eux sont tout à fait satisfaisants. C’est d’ailleurs précisément dans ce domaine que nous avons engrangé les plus gros progrès ces dernières années

Dans notre pays, seuls quatre centres prennent en charge ce type de pathologies. «Au CHU Brugmann et à l’HUDERF, nous accueillons des patients de Belgique, mais aussi de certains pays d’Afrique. Ils se rendent spécifiquement chez nous en raison de notre expertise», indique le Pr Wauthy. «Nous jouissons dans ce domaine d’une reconnaissance tant au niveau national qu’international

Auteur : Aude Dion
Source : Osiris News (n° 50, juillet 2018 – avril 2019)