Affirmer les projets, collaborer pour se renforcer

La décision du Conseil d’Administration de l’Hôpital Universitaire des Enfants Reine Fabiola du 6 septembre 2018 entérine la désignation du même Directeur Général pour les deux institutions que sont l’HUDERF et le CHU Brugmann. Cette décision, guidée par la nécessité d’une vision coordonnée sur le campus Horta, réaffirme l’importance de porter le projet «HUDERF» en tant qu’institution autonome.

Elle s’accompagne également d’une série de missions prioritaires : le renforcement d’un environnement de travail serein et positif, la finalisation du plan d’établissement, incluant la formalisation de la gouvernance opérationnelle de l’Institution, l’établissement d’un budget équilibré, la poursuite du processus d’accréditation et la préparation de la mise en exploitation du bâtiment Pr Vis, prévue courant 2019.

De quels projets parle-t-on?

Le CHU Brugmann et l’HUDERF ont une histoire commune. Cette histoire a ouvert un chapitre essentiel en 1986 avec l’inauguration de l’HUDERF en tant qu’unique hôpital universitaire belge entièrement dédié à la médecine des enfants et des adolescents. Les deux hôpitaux ont pu répondre ainsi aux multiples défis de la spécialisation grandissante des disciplines médicales et faire vivre avec beaucoup d’enthousiasme et de brio les activités universitaires d’enseignement et de recherche.

Les projets d’hôpital général et d’hôpital pédiatrique universitaires ont toute leur pertinence aujourd’hui. Ces projets ont leurs spécificités propres en termes de bassins de soins, d’organisation médico-soignante ainsi que de modèles collaboratifs et d’innovation. Ils continueront à être soutenus activement.

Collaborer pour se renforcer

Tout en développant leurs domaines d’expertise lors des 30 dernières années, les deux hôpitaux n’ont cessé de collaborer sur certaines activités. Citons, à titre illustratif, les services communs d’anesthésie et de chirurgie cardiaque ainsi que les projets transitionnels pour les jeunes adultes souffrant de maladies chroniques (par exemple, diabète, drépanocytose ou troubles mentaux). L’HUDERF et le CHU Brugmann partagent également une pharmacie et une stérilisation communes.

Dans les secteurs techniques et administratifs, les collaborations sont légions. L’équipe de travaux est à pied d’oeuvre pour mener à bien les projets d’infrastructure des deux hôpitaux tandis que le service de facturation met un point d’honneur à respecter un double planning serré. L’équipe informatique a construit progressivement un large panel d’applicatifs et d’infrastructures communs pendant que la dynamique équipe du SIPP se déploie au service des personnels. Avant leur regroupement au sein du CHU de Bruxelles, les services de ressources humaines et juridiques oeuvraient également pour le compte des deux hôpitaux.

Des collaborations seront encore renforcées, notamment dans les matières financières, tout en garantissant l’autonomie décisionnelle de l’HUDERF et du CHU Brugmann. Elles seront évaluées et discutées, nous en serons les garants, dans l’intérêt des deux projets hospitaliers.

Delphine Houba
Présidente CA CHU Brugmann

Julie Fiszman
Vice-Présidente CA HUDERF

Francis de Drée
Directeur Général CHU Brugmann & HUDERF

Grippe : comment éviter la contagion ?

La grippe est une maladie  bénigne chez la plupart des individus mais qui peut avoir des conséquences sérieuses comme un grand absentéisme scolaire ou au travail, une surutilisation d’antibiotiques ou l’apparition de complications plus graves chez certaines personnes plus fragiles comme  des pneumonies ou d’autres surinfections secondaires par des bactéries. Le risque de grippe sévère ou de complication est d’autant plus élevé que vous ou vos enfants faites partie des groupes à risque que sont les femmes enceintes, les nourrissons, les personnes atteintes d’une maladie chronique et les personnes âgées de plus de 65 ans.

Les 8 gestes à adopter pour se protéger et protéger les autres de la grippe

La grippe est une maladie très contagieuse. Les lieux collectifs, comme le bureau ou l’école, sont autant d’endroits où le virus de la grippe se propage facilement. Les conseils des infectiologues de l’Hôpital Universitaire des Enfants Reine Fabiola sur les gestes à adopter pour se protéger de la grippe, et protéger les plus faibles :

Le vaccin contre la grippe, ça marche ?

Le vaccin est recommandé pour le groupe à risque, mais aussi pour le personnel de santé, les personnes ayant entre 50 à 65 ans, les familles des malades et les personnes fréquemment en contact avec les groupes à risques. L’efficacité du vaccin contre la grippe est bonne et prouvée, mais elle varie chaque année en fonction de la concordance entre les souches virales qui circulent et les souches contenues dans le vaccin mis au point pour la saison en question, d’où l’importance de se refaire vacciner tous les ans. Cela reste la meilleure solution dont on dispose pour limiter l’épidémie de grippe et les complications pour les plus faibles d’entre nous. Cette année en Belgique, ce sont des vaccins  « quadrivalents » qui sont disponibles, c’est-à-dire qu’ils protègent potentiellement contre les 4 types de virus de la grippe. Ces vaccins ne contiennent pas de virus vivants, il n’y a donc pas de risque de faire une vraie grippe après vaccination. Les vaccins sont autorisés à partir de l’âge de 6 mois.

Pour plus d’informations sur la grippe et la vaccination, consultez votre médecin généraliste ou le pédiatre de votre enfant.


Source : Le Brusseleir – Octobre 2018, en collaboration avec le Dr Blumental, clinique d’infectiologie pédiatrique HUDERF

Crédits design : Freepix.com et Canva.Com

Dossier Patient Informatisé : le futur est sur les rails

Avec l’introduction du Dossier Patient Informatisé (DPI) dans leurs unités de soins, les hôpitaux du campus Osiris ont définitivement pris le train de la modernité. Zoom sur les caractéristiques de cet outil, sur ses avantages et sur les enjeux qu’il soulève.

Quand il évoque le Dossier Patient Informatisé (DPI), Marc van Treel, Directeur informatique du CHU de Bruxelles, n’hésite pas à parler de petite révolution. «Le DPI, c’est avant tout un changement de culture», explique-t-il. «Passer du papier au digital entraîne automatiquement une nouvelle manière de travailler. Il faut s’approprier une autre philosophie qui nous rapprochera, petit à petit, de l’hôpital de demain.»

«De plus en plus, la prise en charge du patient débutera très en amont de son hospitalisation et se poursuivra très en aval, le tout au travers des nouvelles technologies, dont le DPI.»

LE DP… QUOI ?

Le DPI, c’est ce véritable dossier patient intégré qui rassemble les volets administratif, médical, infirmier et paramédical du patient. «Des informations éclatées dans divers dossiers à l’ère du papier», rappelle Marc van Treel.

«Désormais, toutes ces données sont disponibles sur un portail unique grâce à des applications intégrées.»

L’objectif à la base était de répondre au défi posé par l’accumulation des archives papier. L’idée: dématérialiser ces tonnes de données «patient». Mais les avantages du DPI ont largement dépassé ce besoin initial.

DES BÉNÉFICES SUR TOUTE LA LIGNE

«Le DPI permet d’accéder via n’importe quel poste de travail aux observations médicales (y compris les antécédents et les allergies), aux prescriptions, aux plans de soins, aux paramètres du patient, aux résultats des examens demandés, aux rendez-vous à venir…», détaille Marc van Treel.

«Cet outil se place véritablement au centre de l’activité de soins de nos hôpitaux. D’un point de vue « vertical », il permet de suivre l’ensemble du parcours du patient. Du point de vue « horizontal », le DPI permet le partage des informations « patient » de manière tranversale, au sein de l’établissement mais aussi entre les hôpitaux et avec des collaborateurs externes comme les médecins traitants.»

DES IMPACTS SUR LA QUALITÉ DES SOINS

«Disposer de l’information adéquate, en temps et lieu opportuns, doit permettre à nos professionnels de la santé de prendre de meilleures décisions quant à la prise en charge du patient», indique Marc van Treel. «Nous espérons ainsi permettre aux équipes de gagner du temps pour, in fine, pouvoir le consacrer au patient.»

«La traçabilité de tous les actes entraînera en outre une plus grande sécurité du circuit de prescriptions, en particulier médicamenteuses», observe-t-il encore. «Enfin, en diminuant le risque de « doublon » dans les examens proposés au patient, le DPI contribuera également à l’optimisation de la gestion de nos dépenses de santé. »


Marc Van Treel Crédit photo : Frédéric Raevens

ROME NE S’EST PAS CONSTRUITE EN UN JOUR

«S’approprier un outil comme le DPI nécessite une période d’apprentissage et un temps d’adaptation», conçoit Marc van Treel. «L’arrivée du DPI bouleverse la manière d’enregistrer les informations: les procédures sont standardisées; il faut rentrer ses notes dans l’outil, remplir les champs appropriés dans l’ordre indiqué, etc. Cela entraîne aussi des évolutions dans la manière de communiquer.

L’implication de nombreux acteurs nécessite l’adoption d’un langage commun afin d’assurer une communication fluide, sécurisée et non ambiguë. Par ailleurs, l’outil est amené à évoluer constamment pour répondre au mieux à nos besoins…

Le passage au digital implique dès lors dans un premier temps une période plus difficile. Pour pallier en partie cela, nous avons développé divers outils. Nous avons par exemple intégré au DPI une application de dictée vocale des comptes rendus et avis médicaux.»

COMMENT LE DPI VA-T-IL ÉVOLUER DANS LES MOIS À VENIR ?

«Nous devons bien entendu répondre aux demandes du Ministère», souligne Marc van Treel. Pour rappel, tous les hôpitaux belges doivent utiliser un dossier patient informatisé d’ici fin 2018. Le Gouvernement fédéral a en outre défini une série de critères appelés «BMUC» (Belgian Meaningful Use Criteria). Ces critères permettent de déterminer ce qui doit ou non être inclus dans un DPI intégré. «Ces demandes BMUC du Ministère ne couvrent cependant pas l’ensemble des besoins de nos hôpitaux », observe Marc van Treel. «Nous avons donc nos propres agendas. À l’heure actuelle, nous avons décidé de ralentir le rythme sur le nombre de fonctionnalités et de nous donner le temps de les approfondir.»

Quatre secteurs prioritaires ont été déterminés pour les hôpitaux Osiris:

– les notes cliniques et le secrétariat médical,

– la gestion des médicaments,

– le déploiement du dossier infirmier,

– les entrées d’ordre (prescriptions pour le laboratoire, demandes d’avis, prescription d’examens d’imagerie médicale…).


Crédit : Frédéric Raevens

En pratique

DPI: des craintes aux solutions

«La possibilité de pannes ou d’arrêts réguliers des systèmes pour des mises à jour du logiciel et des infrastructures ne peut être exclue», reconnaît Marc van Treel. «Raison pour laquelle nous faisons en sorte que les systèmes soient redondants et que les infrastructures puissent redémarrer très rapidement en cas de bug.»

Le logiciel utilisé pour les hôpitaux du campus Osiris s’appelle bDoc (développé par la firme

Xperthis). «C’est une sorte de grosse caisse à outils exploitée par beaucoup d’hôpitaux en Belgique», commente Marc van Treel. Si le système doit être utilisable par le plus grand nombre, il doit aussi pouvoir répondre aux besoins plus spécifiques de chaque établissement. «De gros efforts sont encore à réaliser pour développer, déployer et mettre en oeuvre l’ensemble des fonctionnalités souhaitées ou exigées», reconnaît Marc van Treel. «Dans ce cadre, un travail de fond est en cours, en concertation avec le fournisseur. Le but est d’optimiser la prise en compte de nos besoins et la qualité de ses prestations.»

«À côté de cela, nous sommes en train de recruter un « chief medical information officier »: un médecin qui sera le point de liaison entre les métiers médicaux et le département informatique. Son rôle: canaliser les besoins et promouvoir les bonnes pratiques liées à l’utilisation de l’outil auprès des praticiens.»


Les AVANTAGES et les INCONVÉNIENTS au quotidien

Les Drs Frédéric Collart, chef de la clinique de néphrologie-dialyse du CHU Brugmann, et Jean-Christophe Beghin, pneumologue à l’HUDERF, ont intégré le DPI à leur pratique quotidienne depuis plus d’un an. Quels bénéfices en retirent-ils? Quels pourraient être les freins à l’utilisation du logiciel? Voici ce qu’ils en pensent.

TOUTES LES DONNÉES PATIENT EN UN COUP D’OEIL

«Une série de fonctionnalités me permettent d’avoir accès aux informations relatives au patient (coordonnées, rendez-vous passés et à venir, antécédents médicaux, traitements prescrits…) en un coup d’oeil, et ce durant tout son trajet de soin», épingle le Dr Beghin.

«En outre, la saisie directe des informations au lit du patient ou en consultation, permet de mettre à jour ces données en temps réel et de les partager immédiatement avec l’ensemble des acteurs concernés», ajoute le Dr Collart. «Ainsi, si le patient est amené à être vu par plusieurs médecins, toute modification dans son dossier est aussitôt répertoriée et communiquée aux autres soignants.»

PRÉVENTION DES INTERACTIONS MÉDICAMENTEUSES

«En cas de risque d’interaction médicamenteuse, nous recevons une notification», indique le Dr Collart. «C’est un outil très intéressant, tant en termes de sécurité pour le patient, qu’en termes d’enseignement pour nos jeunes médecins.»

UNE MEILLEURE COMMUNICATION

«Ce volet est encore amené à être fignolé, mais à terme le DPI sera un outil vraiment précieux pour optimaliser les interactions entre les services, les différents soignants, mais aussi avec l’extérieur de l’hôpital», affirme le Dr Beghin.

DE NOUVELLES HABITUDES À PRENDRE

«Le DPI modifie en profondeur notre manière de travailler. Par exemple, chaque médecin est amené à encoder lui-même dans le système les données relatives au patient», pointe le Dr Collart. «C’est un travail potentiellement conséquent quand nous recevons le patient en consultation pour la première fois, mais par la suite il nous suffit d’ajouter les éléments nouveaux au fur et à mesure et nous percevons alors un réel gain de temps.»

MOINS DE CONVIVIALITÉ ENVERS LE PATIENT ?

«Un risque de la digitalisation pourrait être la tendance à avoir les yeux rivés davantage sur l’écran que sur le patient lors d’une consultation», rapporte le Dr Beghin. «Mais, de nouveau, plus on le fait et plus il devient facile d’introduire les données dans le système tout en gardant un contact visuel avec le patient et sa famille. Personnellement, je n’ai pas l’impression que l’informatisation du dossier ait induit une distance entre mes patients et moi.»

UN SYSTÈME PLUS RIGIDE ?

«Un logiciel standardisé est toujours moins souple qu’un support papier sur lequel le médecin peut prendre note à sa guise», remarque le Dr Beghin. «Cependant, des efforts importants ont été consentis par le service informatique pour essayer d’adapter au maximum les formats à chaque département. Il existe par exemple un canevas spécifique pour les pneumologues pédiatriques.»


Photo HUDERF

LE DOSSIER INFIRMIER INFORMATISE A l’HUDERF

«L’introduction du volet infirmier au dossier patient informatisé a débuté il y a quelques mois et se déroule de manière progressive», signale Jan Foubert, Directeur du Département infirmier à l’HUDERF. «En parallèle, des formations sont dispensées à nos équipes afin de les accompagner au mieux dans la transition du papier à la version informatisée du dossier. Cet encadrement, réalisé en petits groupes, a permis de dissiper les craintes liées à l’inconnu. Les équipes se sont montrées très collaborantes et la transition s’est déroulée de manière remarquable!»

«Parmi les gros chantiers à venir, il y a notamment le volet relatif à la communication des ordres médicaux vers le dossier infirmier et la prescription électronique des médicaments», poursuit Jan Foubert. «Ces fonctionnalités nous permettront d’optimaliser la sécurité des soins prodigués aux patients. Elles devraient être finalisées d’ici fin 2018.»

 


OSIRIS NEWS – Mars-Juin 2018 – Auteur : Aude Dion

www.huderf.be

 

Les soins palliatifs : construire ensemble un véritable projet de vie

Difficiles à entendre, les mots « soins palliatifs » sont souvent associés à l’accompagnement de la mort. Et pourtant… les soins palliatifs consistent bien souvent à accompagner les enfants gravement malades durant des années, en construisant avec eux et avec leurs familles et les soignants un véritable projet de vie. Aperçu du travail de l’Equipe Mobile de Soins Palliatifs de l’Hôpital Universitaire des Enfants Reine Fabiola.

Bien-être et qualité de vie de l’enfant et de sa famille

« En soins palliatifs, notre priorité absolue est le bien-être et la qualité de vie de l’enfant et de l’ensemble de la famille. Les traitements et soins palliatifs aident l’enfant à avoir une meilleure qualité de vie et ils visent à offrir du soutien à sa famille. Ils peuvent durer de quelques jours à quelques années. Ce sont des soins actifs et complets, qui englobent les dimensions physiques, psychologiques, sociales et existentielles – valeurs et croyances inclues », explique le Dr Christine Fonteyne, responsable de l’équipe mobile de soins palliatifs de l’HUDERF.

Soulager les symptômes, adapter les soins

Les soins palliatifs sont donnés à l’enfant atteint d’une maladie grave, évolutive, et/ou terminale ; dans des situations où les traitements dirigés contre la maladie n’ont malheureusement pas été efficaces. Mais ils sont aussi proposés aux enfants atteints de maladies pour lesquelles il n’existe d’emblée pas de traitement. Ils permettent notamment de soulager les symptômes, les soins étant adaptés aux besoins et demandes qui peuvent évoluer au fil du temps. Parfois, les soins palliatifs peuvent être associés à des traitements curatifs, si cela permet d’augmenter le confort de l’enfant.

 Donner du répit, aider à surmonter les épreuves

Les soins palliatifs donnent également accès aux services de répit pour la famille, pour les aider à surmonter les répercussions de la maladie sur le plan social et psychologique. Ils permettent d’entourer encore plus l’enfant et sa famille, en collaboration avec les équipes soignantes. D’un lieu de vie à un autre, en fonction de l’état médical, selon les besoins et les demandes.

Des émotions, du temps et des questions

 « L’annonce du début des soins palliatifs est souvent un moment bouleversant. Les questions ne viennent pas forcément immédiatement. Nous tenons compte du cheminement de chacun, étant simplement disponible quand les questions surviennent, pour co-construire l’accompagnement. Et quand la fin de vie approche, l’équipe peut aider à trouver les solutions les plus adaptées à l’enfant, sa famille et la situation. Réfléchir aux questions médicales, mais aussi relationnelles. Parler et mettre sur papier des souhaits est souvent un grand soulagement », conclut le Dr Fonteyne.


Référence : Brochure « Des soins palliatifs à l’Hôpital des Enfants »

A propos des soins palliatifs à l’Hôpital des Enfants

http://www.huderf.be/fr/pluri/palliat/

Contact :

Secrétariat : 02 477 33 25

[email protected]

 

 

Collaboration innovante : un robot pour deux hôpitaux

Au cours de l’été 2016, le campus Osiris accueillait un robot chirurgical «Da Vinci». Depuis quelques mois, ce robot est partagé entre le CHU Brugmann et l’HUDERF pour plus d’efficacité. Récit d’une nouvelle collaboration.

Comment mettre l’Hôpital Universitaire des Enfants Reine Fabiola à la pointe dans le domaine de la chirurgie ? C’est à cette question que l’achat d’un robot Da Vinci par l’HUDERF voulait répondre. En effet, «disposer du robot était un projet innovant, puisque nous sommes un des rares hôpitaux pédiatriques à en avoir un en Europe», explique le Pr Henri Steyaert, chef du service de Chirurgie pédiatrique. Cet achat permet d’amorcer de nouvelles collaborations pour développer le potentiel de la chirurgie mini-invasive du point de vue médical, scientifique et académique. Un partage qui permet aussi de viser davantage de rentabilité, car l’investissement est certain. «Cela a du sens, financièrement et pratiquement, parce qu’un seul hôpital ne fait pas assez d’opérations pour amortir le robot», ajoute le Pr Jean-Marie de Meyer, médecin-chef du CHU Brugmann. La collaboration entre l’HUDERF et le CHU Brugmann était donc toute naturelle.Utilisation du robot Da Vinci

Le potentiel de la chirurgie robotique : premiers retours d’expérience

Il n’existe pour l’instant pas de preuves scientifiques de la supériorité d’une opération par robot. Mais certains éléments semblent tout de même améliorés par rapport à la laparoscopie: «Les patients nous rapportent moins de douleurs au niveau de la cicatrice: les bras du robot sont plus articulés et permettent d’opérer sans « forcer » la paroi du patient», précise le Dr Luc Bruyninx, chef du service de Chirurgie digestive et coelioscopique au CHU Brugmann. Par ailleurs, pour le chirurgien il n’y a pas photo: l’opération est beaucoup plus facile et moins fatigante.

Ressources humaines et ressources tout court

Le robot est aussi un argument important pour le recrutement du personnel médical et soignant. «L’apprentissage de l’utilisation du robot est très intuitif. Les chirurgiens qui se forment aujourd’hui n’ont pas envie de consacrer des années à la chirurgie laparoscopique alors qu’ils voient de l’avenir dans l’usage du robot», indique le Pr Steyaert. Même remarque du côté des infirmières, alors que l’on connaît les difficultés de recrutement. Comme le précise Valérie Castiaux, infirmière en chef du quartier opératoire de l’HUDERF, «la formation au robot se fait sur base volontaire, mais la majorité des infirmières sont très enthousiastes à l’idée de se former à cette technologie».

Le robot permet aussi d’attirer des patients… En pédiatrie, où le robot est encore relativement peu utilisé, en avoir un à disposition est un vrai argument pour certains parents. Du côté des adultes, où les robots sont plus répandus, certains hôpitaux qui n’en ont pas voient leur fréquentation diminuer.

Une collaboration sans difficultés

Prof. Steyaert, Prof. de Meyer et Prof. Bruyninx

C’est en juin 2017 que le CHU Brugmann a effectué la première opération «adulte» avec le robot. Durant les premières opérations, une infirmière de l’HUDERF était présente pour que les équipes du CHU Brugmann puissent prendre leurs marques dans les locaux. Les équipes ont ensuite mis en place chacune de leur côté une routine efficace. Il faut dire que le service d’Anesthésie est commun aux deux établissements.

Un autre bénéfice du robot n’est pas vraiment mesurable financièrement: il s’agit des liens qu’il permet de créer. «Les équipes apprennent à se connaître et à s’apprécier; cela crée des liens et un esprit d’équipe sur le campus», conclut le Dr Bruyninx.


Quelles opérations pour le robot ? Côté pédiatrique, le service qui utilise le plus le robot est la chirurgie digestive; l’opération la plus fréquente est celle du reflux gastro-oesophagien. Une opération du thorax, une première, est programmée. L’urologie devrait suivre. Chez les adultes aussi, la chirurgie digestive est la plus active sur le robot. L’urologie a été lancée en janvier, et la gynécologie est candidate pour la suite.
Concrètement…  Le planning est déterminé par l’HUDERF selon les disponibilités des salles d’opération. Le moment venu, le transfert du patient adulte prend environ 15 minutes; médecin, infirmières et matériel sont transférés en une seule fois, par les couloirs qui relient le CHU Brugmann à l’HUDERF.

Auteur : Marion Garteiser
Source : Osiris News (n° 49, mars-juin 2018)

La vaccination, un droit et une responsabilité pour tous

Les hôpitaux sont des lieux uniques par de multiples aspects, dont celui de l’attention toute particulière à donner à la sécurité et la santé de nos patients et de nous-mêmes. Dans ce contexte, la vaccination est vitale pour prévenir les maladies.

Il est important de noter tout d’abord que l’étendue de la protection offerte par la vaccination en Belgique dépasse largement la vaccination contre la grippe. Un calendrier vaccinal détaillé pour les enfants comme pour les adultes, défini par le Conseil Supérieur de la Santé, comprend aussi la polio, la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, l’hépatite B, la rougeole, la rubéole les oreillons, le rotavirus, le papillomavirus (HPV) ainsi que trois vaccins contre la méningite (l’Haemophilus influenzae de type b, le méningocoque C, et le pneumocoque). Ce calendrier peut encore s’élargir sur base individuelle au regard de la situation de santé ainsi que des lieux de travail et de voyage.

Les vaccins, est-ce vraiment sans danger ?

Le flux d’informations généré notamment par internet et les réseaux sociaux a donné un écho nouveau à une série d’inquiétudes et de méfiances vis-à vis des vaccins. La meilleure façon d’y apporter des réponses satisfaisantes – et rassurantes – est d’en discuter avec les médecins qui pourront amener des éléments objectifs et scientifiques.

Nous sommes tous responsables

Pour nos patients, nous nous devons d’éviter que l’hôpital puisse devenir un lieu où on tombe malade. C’est particulièrement critique dans les secteurs cliniques où les patients sont les plus fragiles, comme la pédiatrie en général, et plus particulièrement la néonatalogie, mais aussi les soins intensifs, l’oncologie et la gériatrie.

Pour nous-mêmes également, et par extension pour nos proches, la vaccination est un rempart contre des maladies potentiellement très dangereuses. La recrudescence des cas de rougeole a par exemple été relevée ces derniers mois et a pu amener à des situations dramatiques dans les pays limitrophes (il y a eu, sur l’année 2017, 369 cas de rougeole en Belgique et 37 décès dus à la rougeole en Europe).

L’HUDERF et le CHU Brugmann organisent la vaccination pour leur personnel. L’implication de chacun d’entre nous est primordiale afin d’obtenir des taux de vaccination satisfaisants, eux-mêmes seuls garants d’une protection efficace.

Auteurs : Francis de Drée (Directeur Général HUDERF et CHU Brugmann) & Professeur Pierre Smeesters (Chef de service de pédiatrie à l’HUDERF)

Source : Osiris News (n° 49, mars-juin 2018)


Retrouvez tous nos précédents billets sur la thématique de la vaccination sur ce blog !

https://www.huderf30.be/tag/vaccination/

LHUB Horta : un laboratoire accrédité pour des soins de qualité

Le site Horta du LHUB-ULB (Laboratoire Hospitalier Universitaire de Bruxelles – Universitair Laboratorium Brussel) est désormais accrédité à la norme ISO 15189 dans les secteurs de la coagulation et de l’immuno-hématologie. Qu’est-ce que cela signifie concrètement? Éléments de réponse dans cet article.

Sur le site Horta du LHUB-ULB, les équipes du laboratoire effectuent des analyses de sang, principalement pour les patients de l’HUDERF et du CHU Brugmann. Parmi ces patients: des enfants et adultes atteints de maladies sanguines graves comme l’hémophilie et la drépanocytose.

«Ces patients sont spécifiquement concernés par la toute récente démarche d’accréditation entreprise sur le site LHUB-ULB d’Horta», relève Donatienne Gueur, Coordinatrice Qualité adjointe pour les sites Horta et Schaerbeek du LHUB-ULB. «Cette accréditation à la norme ISO 15189 vise en effet des analyses réalisées en coagulation et en immunohématologie*

* Certificat d’Accréditation BELAC n°613-MED/Site HORTA LHUB-ULB

Qu’entend-on par « accréditation » ?

Une accréditation correspond à une attestation émise par une institution indépendante après audit par un organisme d’évaluation. Dans le cadre des laboratoires de biologie clinique, l’obtention de l’accréditation se formalise par la délivrance d’un certificat émis par l’organisme BELAC. «Cette accréditation porte sur des activités spécifiques, en l’occurrence sur un certain type d’analyses», précise Donatienne Gueur.

L’obtention de cette accréditation représente une double reconnaissance: celle des compétences techniques des équipes pour mener à bien des analyses spécifiques et celle de la cohérence de l’organisation du management Qualité du laboratoire.

Quels impacts ?

«Pour les équipes, l’impact est notamment organisationnel. S’engager dans un tel processus constituait une excellente opportunité d’améliorer l’organisation du laboratoire. Aujourd’hui, notre manière de fonctionner est perçue comme plus efficace qu’avant», souligne le Pr Hanane El Kenz, biologiste responsable du site Horta du LHUB-ULB.

L’aboutissement de la démarche d’accréditation est par ailleurs source de retombées majeures pour les hôpitaux associés au laboratoire. «Dans le cadre des analyses en coagulation, par exemple, l’accréditation répond aussi à une demande de l’INAMI», indique le Pr Anne Demulder, biologiste responsable du secteur hémato-coagulation sur le site Horta. «L’HUDERF est en effet le siège d’HémoWaB, centre de référence en hémophilie qui regroupe les patients de plusieurs hôpitaux de Wallonie et de Bruxelles. Pour être officiellement reconnu par l’INAMI, le centre HémoWaB doit travailler avec un laboratoire accrédité. Cet enjeu a constitué une impulsion pour demander l’accréditation

Des bénéfices pour le patient

Dans le cadre de la prise en charge de la drépanocytose, l’accréditation permet d’obtenir le remboursement d’un type d’analyses de biologie moléculaire pour les patients polytransfusés. «Il s’agit d’analyses de génotypage des groupes sanguins», précise le Pr El Kenz. «Ces analyses – très spécifiques et très coûteuses – constituent le seul moyen de garantir la compatibilité du sang avant transfusion pour ces patients

In fine, l’accréditation représente donc un gage de qualité supplémentaire pour la prise en charge globale des patients du CHU Brugmann et de l’HUDERF.

 

Une qualité garantie à chaque étape : l’accréditation d’une analyse porte sur l’ensemble du processus 
>prescription des analyses,
>réalisation des prélèvements dans le respect des procédures émises par le laboratoire,
>préparation et acheminement des tubes vers le laboratoire,
>analyse par les technologues selon des méthodes rigoureuses et documentées,
>validation des résultats par le médecin biologiste,
>remise des résultats au prescripteur.

LHUB

Le LHUB-ULB site Horta, c’est…

L’un des quatre centres d’activités du LHUB-ULB :

Le LHUB-ULB est le laboratoire de biologie clinique commun à cinq hôpitaux partenaires de la Région bruxelloise: le CHU Brugmann, l’HUDERF, l’Institut Jules Bordet, le CHU Saint-Pierre et l’Hôpital Érasme.

Le LHUB-ULB a pour vocation d’être un acteur de référence au sein du réseau et de proposer un service de pointe dans cinq secteurs-clés (Chimie, Microbiologie, Immunologie, Hématologie et Biologie moléculaire). Il figure à l’heure actuelle parmi les cinq plus grands laboratoires hospitaliers universitaires en Europe.

«Le plateau central du LHUB-ULB, sur lequel seront consolidées à terme une majorité des activités d’analyses, est situé à la Porte de Hal, au centre de Bruxelles», précise Jacques Vanderlinden, Directeur Gestionnaire du LHUB-ULB. «Chaque hôpital partenaire conserve néanmoins un lien privilégié avec des laboratoires « de site », déployés respectivement à Laeken pour le site Horta du CHU Brugmann et de l’HUDERF, et à Schaerbeek pour le site Brien du CHU Brugmann

80 membres du personnel motivés et enthousiastes… et un exemple de collaboration au sein de l’équipe qualité LHUB-ULB

LHUB

«Les membres du personnel se sont tous pleinement impliqués dans la démarche Qualité requise pour l’accréditation. Ils ont consenti à des efforts importants en temps et en investissement personnel», souligne Donatienne Gueur.

«Et en dépit de cette charge de travail conséquente, la solidarité entre les membres du personnel est apparue comme évidente et renforcée», relèvent les Prs Hanane El-Kenz et Anne Demulder.

«Cette démarche a également mobilisé des compétences Qualité au-delà du site Horta: le partage d’expertise et la collaboration inter-sites au sein des équipes Qualité de l’ensemble des centres d’activités ont contribué à la richesse intrinsèque du modèle du LHUB-ULB», s’enthousiasme le Pr Béatrice Gulbis, Directeur médical du LHUB-ULB également responsable de la Qualité.

Un maillon à part entière dans la chaîne de soins

«La démarche d’accréditation a mobilisé les équipes dans et en dehors des murs du laboratoire», observe Donatienne Gueur. «Les équipes des hôpitaux partenaires ont répondu présentes pour collaborer à la mise en place de ce qui était requis par la norme ISO 15189. Le laboratoire est d’ailleurs très reconnaissant envers toutes les équipes

«Si le travail de collaboration a été amplifié lors du processus d’accréditation, il n’en demeure pas moins omniprésent et essentiel au quotidien. Une bonne entente entre le laboratoire, les médecins prescripteurs, les préleveurs et les différents services de support hospitaliers est en effet garante de la qualité des soins au patient

Auteur : Frédéric Raevens
Source : Osiris News (n° 48, décembre 2017-février 2018)

Coup de projecteur sur la « transition »

Grâce aux progrès de la médecine, de plus en plus de patients pédiatriques touchés par une maladie chronique grave atteignent aujourd’hui l’âge adulte. Ils sont alors amenés à passer d’un service de pédiatrie à un service «adulte». Comment les équipes de l’Hôpital Universitaire des Enfants Reine Fabiola et du CHU Brugmann s’organisent-elles pour que la transition entre ces deux types de prise en charge se déroule de manière optimale? C’est ce que nous vous invitons à découvrir…

Pour mieux comprendre les enjeux de la transition, partons de l’exemple d’un petit patient atteint d’une maladie sanguine grave, la drépanocytose. Chez la plupart des patients, il n’existe pas de traitement permettant de guérir cette maladie. Cependant, il est possible – moyennant un suivi médical étroit – de prévenir ou prendre en charge les complications liées à la drépanocytose.
«Aujourd’hui, une très grande majorité de nos patients drépanocytaires atteignent l’âge adulte», indique le Pr Alina Ferster, chef de la clinique d’Hémato-oncologie de l’HUDERF. C’est le cas de notre petit patient : il est devenu adolescent. Ses troubles physiques, mais aussi ses attentes et questionnements ne relèvent désormais plus de la pédiatrie et il sera bientôt amené à quitter l’HUDERF. «Pour garantir une continuité dans la qualité de la prise en charge, nous travaillons essentiellement avec les équipes médicales du CHU Brugmann», poursuit le Pr Ferster. «L’HUDERF et le CHU Brugmann accueillent un grand nombre de patients drépanocytaires depuis de nombreuses années, ce qui nous a permis de développer une expertise reconnue

D’une équipe à l’autre

«La drépanocytose entraîne des problèmes d’ordre sanguin mais aussi des troubles cérébraux, cardiaques, rénaux, ophtalmologiques, des difficultés aux niveaux psychologique et social… Quand le patient quitte un établissement pour un autre, c’est toute l’équipe pluridisciplinaire gravitant autour de lui qui est amenée à changer», relève le Pr André Efira, chef de clinique honoraire à la clinique d’Hémato-oncologie du CHU Brugmann. «Nous avons la chance d’avoir sur le même campus un grand hôpital pédiatrique et un hôpital adulte qui proposent une prise en charge poussée de ce type de maladie sanguine. Avec nos collègues de l’HUDERF, nous nous rencontrons de manière fréquente. Nous discutons notamment des patients qui seront prochainement pris en charge dans le service «adulte» d’Hémato-oncologie. Quelles sont leurs spécificités? Quelles sont les difficultés rencontrées? Comment les pédiatres envisagent-ils la poursuite de leur prise en charge? De leur côté, les infirmières de liaison de chaque établissement ont aussi régulièrement des contacts préalables au transfert des patients. De cette manière, il n’y a pas de rupture dans la prise en charge

La préparation à la transition

La transition ne se fait pas sans préparation. À l’instar de notre patient drépanocytaire, les adolescents concernés par la transition ont été suivis de manière régulière par la même équipe depuis leur naissance! Le passage d’un service à l’autre doit dès lors être le plus progressif possible. «Nous en discutons avec le patient pendant environ une année entière avant de passer le flambeau à nos collègues», précise le Pr Ferster. «En outre, une équipe du CHU Brugmann se rend au moins une fois par an à l’HUDERF pour y présenter le service « adulte » et expliquer la manière dont va s’organiser la prise en charge. Les patients pédiatriques sont aussi invités à visiter les départements d’Hémato-oncologie du CHU Brugmann.» Par ailleurs, des rencontres entre patients «adultes» et patients pédiatriques sur le point d’être transférés ont été mises en place l’année passée. «Ces groupes de parole centrés sur les patients ont remporté un franc succès et ont donné lieu à des échanges fructueux», se réjouit le Pr Efira.

Crédits : F. Raevens

 

5 étapes-clés : la transition pas à pas

De nombreux départements du campus Osiris sont concernés par la question de la transition. Si chacun d’entre eux a développé un parcours spécifique à destination de ses patients, les grandes étapes du processus, elles, sont communes à tous les services. Démonstration par l’exemple.

#1 : l’éducation thérapeutique en pédiatrie

L’exemple de la drépanocytose
«Au moment du diagnostic, quand l’enfant est encore tout petit, nous nous adressons principalement aux parents», retrace Malou Ngalula, infirmière référente drépanocytose à l’HUDERF. Dans un deuxième temps, les équipes s’adressent de plus en plus à l’enfant. «Quand le patient grandit, je m’entretiens directement avec lui», confirme Malou Ngalula. «Je lui demande comment il se sent, quels médicaments il prend… Je me base sur sa vie quotidienne (école, loisirs, excursions…) pour qu’on trouve ensemble des solutions aux problèmes qu’il peut rencontrer. L’objectif est de replacer l’enfant au centre des discussions, ce qui aide à préparer la transition qui aura lieu quelques années plus tard

«Au moment du passage vers les services « adultes », le patient doit connaître sa maladie, comprendre les décisions relatives à son traitement, savoir comment gérer les symptômes, être en mesure de surveiller et reconnaître les signes d’alerte qui doivent le pousser à se rendre à l’hôpital. En somme, il doit être devenu acteur de sa propre santé

#2 : le patient « acteur » de sa santé

L’exemple de la mucoviscidose

L'équipe 'muco'

Credits : F. Raeven

«Très tôt, nous avons développé un processus de transition organisé et structuré», souligne le Dr Laurence Hanssens, chef de clinique de Pneumologie à l’HUDERF. «Au fil du temps, nous avons affiné nos projets. Désormais, le processus que nous proposons à nos patients s’étale sur plusieurs années et s’appelle MOVE UP, pour bien refléter l’idée de progression dans la prise en charge
«Vers l’âge de 14 ou 15 ans, nos patients sont reçus avec leurs parents par un psychologue de l’équipe. Ils sont invités à remplir un questionnaire qui permettra de dresser un état des lieux de leurs connaissances sur la maladie et sa prise en charge. L’idée est aussi de mettre en lumière les questions que le patient peut se poser, les problématiques qui le préoccupent, les craintes qu’il peut avoir, etc. Ce questionnaire constitue la base du travail de transition que nous allons mettre en place avec lui. Pendant environ une année, le patient est vu à l’HUDERF par chaque membre de l’équipe (médecins, pharmacien, kinésithérapeute, travailleur social, diététicien, psychologue…)», poursuit le Dr Hanssens. «À l’issue de cette année, il est invité à repasser le même questionnaire pour évaluer la manière dont ses connaissances ont évolué. Il reçoit ensuite une brochure informative réalisée par notre département. Cette brochure présente l’équipe de l’Hôpital Érasme, avec laquelle nous travaillons en étroite collaboration. Nous y expliquons aussi la manière dont la prise en charge va se dérouler durant les trois années à venir, avec notamment des consultations alternées dans chaque établissement

#3 : le passage de flambeau

Crédits : L. Bazzoni

L’exemple des maladies métaboliques «La transition constitue une étape cruciale pour les patients. C’est une période critique, durant laquelle le risque qu’ils échappent à la prise en charge est réel. Nous devons dès lors nous montrer particulièrement attentifs à ce que ce passage d’un service à l’autre se déroule le mieux possible», observe le Dr Corinne De Laet, chef de clinique dans l’unité des maladies métaboliques. «Nous travaillons en collaboration avec le service de Médecine interne du CHU Brugmann», poursuit-elle.
«Nous organisons des consultations communes une fois par semaine à l’HUDERF. Les patients sont conviés à deux ou trois rendez-vous de ce type avant leur passage vers les services « adultes ». De cette manière, ils apprennent à connaître l’équipe médicale qui va les suivre et reçoivent des informations sur la manière dont la prise en charge va se dérouler, sur ce qu’ils devront eux-mêmes gérer, etc

#4 : le patient comme interlocuteur principal

L’exemple des cardiopathies congénitales
La prise en charge médicale des maladies cardiaques congénitales est répartie sur deux entités différentes. «Or, une bonne collaboration entre les équipes est un critère essentiel pour une transition réussie», souligne le Pr Pierre Wauthy, chef de service de Chirurgie cardiaque. «C’est la raison pour laquelle nous avons un pédiatre (le Dr Hugues Dessy) et une cardiologue « adulte » (le Dr Marielle Morissens) qui assurent la jonction entre les deux types de prise en charge

Crédits : F. Raevens

«En pédiatrie, les interlocuteurs privilégiés sont encore souvent les parents. Mais au cours de la consultation « de transition » que je tiens chaque semaine à l’HUDERF, je m’adresse essentiellement au patient, même si ses parents sont présents », indique le Dr Marielle Morissens. «En pratique, cette consultation est destinée aux jeunes de 16 à 18 ans atteints d’une cardiopathie congénitale, mais il arrive que certains patients qui ne sont pas encore prêts à quitter l’environnement pédiatrique continuent d’y venir plus longtemps », détaille le Dr Morissens. «Ces consultations sont pour les patients l’occasion d’un premier contact avec un cardiologue pour adultes dans un environnement qui leur est familier, parfois en présence du pédiatre qui les a suivis durant leur enfance. Lors de ces rendez-vous, je me présente et j’explique au patient pourquoi il va désormais être pris en charge du côté « adulte ». Je reviens également sur la cardiopathie dont il est atteint et lui expose les raisons pour lesquelles il doit continuer à être suivi de manière étroite tout au long de sa vie. C’est fondamental pour éviter que le patient ne délaisse sa prise en charge

#5 : l’éducation thérapeutique se poursuit

L’exemple de la drépanocytose
Une fois adultes, les patients drépanocytaires ont, eux aussi, encore besoin d’une surveillance médicale étroite. «Comme la maladie évolue, la prise en charge doit être adaptée en conséquence. Il est fondamental de bien l’expliquer au patient afin de favoriser l’adhérence au traitement», explique Blanche Dohet, infirmière de référence drépanocytose au CHU Brugmann. «L’adolescence est une période particulière pour le patient», ajoute-t-elle. «Il va être amené à opérer des choix de vie importants, au niveau de ses études, de la voie professionnelle qu’il va privilégier, de l’endroit où il va vivre… Cela fait beaucoup de changements à gérer, en parallèle de la transition. Sans compter que l’adolescence est parfois vécue dans une attitude de rébellion: refus de s’identifier à la maladie, volonté farouche de vivre comme tout le monde… Autant de paramètres dont nous devons tenir compte


S’adapter au patient

L’exemple de la diabétologie
Si la transition existe depuis des années dans la plupart des départements du campus Osiris, le parcours proposé aux patients diabétiques a été mis en place tout récemment. Jusque début juillet 2017, en effet, l’HUDERF détenait une double convention de diabétologie (pour les patients pédiatriques et les adultes). Un grand nombre de patients diabétiques adultes étaient dès lors encore suivis à l’Hôpital des Enfants. «L’INAMI a désormais mis fin à cette convention adulte à l’HUDERF et nous avons été amenés à organiser un processus de transition en très peu de temps», explique le Dr Hakan Bodur, chef de clinique adjoint en Endocrinologie au CHU Brugmann. «Concrètement, le pédiatre amène le sujet en douceur et, quand le patient se sent prêt, nous lui proposons une première consultation commune. Nous avons vraiment à coeur de nous adapter à son rythme!»
«Certains patients voient la transition d’un bon oeil», observe le Dr Sylvie Tenoutasse, chef de clinique en Endocrinologie pédiatrique. «Ce passage de la pédiatrie à une prise en charge « adulte » est pour eux synonyme d’autonomie, de davantage de liberté. En revanche, d’autres patients peuvent se sentir « lâchés dans la nature ». D’où l’importance d’un processus personnalisé, adapté à chaque patient

Ce n’est qu’un « au revoir »

Crédits : F. Raevens

«La relation qui s’est tissée au fil des années entre les patients et les équipes est durable. Nous leur expliquons que notre porte reste ouverte! Ils savent que nous sommes toujours disponibles s’ils ont des questions, des appréhensions, ou encore s’ils souhaitent nous revoir, passer nous dire bonjour et, qui sait, nous présenter leur conjoint et leurs enfants

 Malou Ngalula

Auteur : Aude Dion
Source : Osiris News (n° 48, décembre 2017 – février 2018)


www.huderf.be

www.chu-brugmann.be

Vaccination : les parents prennent la parole

L’histoire de Sofia

« C’était les deux semaines les plus dures de notre vie, avec notre petite fille de deux mois à l’hôpital, qui se battait pour sa vie. La vaccination c’est important, pour donner toutes ses chances à son bébé. Nous nous estimons heureux qu’elle soit encore là. On a eu de la chance : la coqueluche, c’est 50/50. Quand Sofia s’est étouffée, ça a été la pire nuit de ma vie… »

Sofia a eu la coqueluche à deux mois. Dans le cadre de la semaine de la vaccination, ses parents ont souhaité partager leur histoire.

 

 

L’histoire de Raphaël  

« Nous devions le faire vacciner dans trois jours. La vaccination aurait pu changer tout à fait la situation. Vaccinez vos enfants, suivez les recommandations officielles des autorités de santé, faites la vaccination pendant la grossesse. Méfiez-vous de ce que vous pouvez lire sur internet, posez vos questions au pédiatre, suivez le calendrier vaccinal. Si on peut protéger d’autres enfants en relayant ces informations et notre expérience, c’est important, il faut le faire. [Perdre son enfant] c’est traumatisant. Les années passent, et c’est comme si c’était hier. C’est la même tristesse. »

Raphaël est décédé de la coqueluche à deux mois. Dans le cadre de la semaine de la vaccination, sa maman a souhaité témoigner en son nom.

La maman de Raphaël s’engage à sensibiliser les parents sur les médias sociaux notamment. Pour en savoir plus sur la coqueluche, rendez-vous sur leur page Facebook. https://www.facebook.com/CoquelucheSensibilisation/

 

 

 

Propos recueillis par le Dr Isabel Castroviejo Fernandez, post-graduée en pédiatrie à l’HUDERF


Pour vous informer sur la vaccination, discutez-en avec votre médecin ou le pédiatre de votre enfant.

Lisez également notre article sur le retour de la coqueluche et de la rougeole : https://www.huderf30.be/nouvelles/la-coqueluche-et-la-rougeole-deux-maladies-graves-et-contagieuses-sur-le-retour

Prévenir la méningite par la vaccination

Le méningocoque est une bactérie qui est responsable d’infections graves entraînant principalement des méningites. Le personnel soignant s’inquiète de la fulgurance d’une forme extrêmement sévère d’infection à méningocoque aux séquelles irréversibles, qui entraîne le décès du patient dans 20 à 25% des cas. Cette infection représente donc un risque pour la population, et notamment pour enfants de moins de un an, les adolescents et les jeunes adultes. Trois vaccins existent pour prévenir les infections à méningocoque, dont une nouvelle formule. Explications de nos expertes docteur Sarah Jourdain, pédiatre au sein des Hôpitaux Iris Sud et docteur Tessa Goetghebuer, chef de la clinique de pédiatrie du CHU Saint Pierre.  

Le méningocoque est une bactérie qui est responsable d’infection grave chez l’Homme, (Neisseria meningitidis). Lorsqu’elle est présente dans la gorge, elle se transmet facilement, par exemple par la toux ou les postillons. C’est en traversant les muqueuses et en passant dans le sang qu’elle entraîne une infection invasive à méningocoque. Les formes plus graves sont principalement des méningites dans 50% des cas (infection du liquide et des membranes qui enveloppent le cerveau), des bactériémies et des septicémies. Il existe une forme extrêmement sévère d’infection à méningocoque, dénommée purpura fulminans, qui se caractérise par des “points rouges” sur la peau qui vont progresser en larges taches noires, une fièvre importante et un choc circulatoire empêchant une bonne circulation du sang vers les organes. “L’évolution du purpura fulminans est, comme son nom l’indique, très rapide et entraîne le décès dans 20 à 25% des cas malgré un traitement administré en urgence. Les séquelles comprennent la surdité, le handicap non réversible, et l’amputation des extrémités secondaires à des nécroses”, explique le Dr Sarah Jourdain.

La bactérie en 3D – Source : Fotolia

Le diagnostic difficile d’une urgence médicale

Les infections à méningocoques sont difficiles à diagnostiquer. “Elles se présentent en début d’infection, par des symptômes assez fréquents (fièvre) et des “points rouges” qui peuvent passer inaperçus. C’est une forme d’infection qui nous inquiète particulièrement car l’évolution est particulièrement rapide. C’est une urgence médicale compte tenu de son haut taux de mortalité et des séquelles irréversibles. De plus, le méningocoque est capable de provoquer des épidémies là où règne la promiscuité comme dans les crèches, les écoles, les casernes…”, ajoute le Dr Tessa Goetghebuer. Les infections invasives à méningocoque touchent particulièrement les jeunes enfants de moins de un an, les adolescents et les jeunes adultes. En Belgique, on estime le nombre d’infection à 1 personne/100.000 habitants par an, soit 110 personnes annuellement.

Trois vaccins disponibles en Belgique

En fonction de la nature de la capsule qui l’entoure, on classe cette bactérie en plusieurs types (méningocoque de type A, B, C , W, Y…).

  • Le premier vaccin fait partie du calendrier vaccinal offert à tous les enfants et cible le méningocoque de type C (Neisvac®, Meningitec®). Il consiste en une injection à l’âge de 15 mois.
  • Le deuxième cible quatre types de méningocoque (le A, C, W et Y) (Nimenrix®) et est plutôt destiné aux patients qui voyagent dans des zones où il existe des épidémies comme dans certaines régions d’Afrique ou à la Mecque (vaccination obligatoire).
  • Enfin, le troisième vaccin, complémentaire aux autres est disponible chez nous depuis moins d’un an,. Il cible le méningocoque de type B (Bexsero®). Ce vaccin est le fruit d’une nouvelle technique d’élaboration de vaccin.

Source : CNRS – Ceinture africaine des méningites

Un nouveau vaccin contre le méningocoque de type B

Le méningocoque de typeB présente de fortes analogies avec le tissu humain. Il était donc difficile de trouver une cible qui entraînerait une protection sans induire des infections contre ses propres tissus (maladies auto-immunes). Grâce à de nouvelles techniques de séquençage de l’ADN du méningocoque B, il a été possible de sélectionner quatre protéines exprimées à la surface de la bactérie et non retrouvées dans le tissu humain.

Ce vaccin peut être administré dès l’âge de 2 mois et il est possible de l’injecter en même temps que les vaccins de routine. L’enfant risque cependant de présenter plus de fièvre que lors des vaccins du calendrier. Par ailleurs, ce vaccin n’est pas gratuit et est à charge du patient. Le Royaume-Uni est le seul pays à avoir introduit ce vaccin dans son programme national de vaccination et à l’offrir gratuitement à toute sa population mais le taux d’infection invasive à méningocoque au Royaume-Uni est l’un des plus élevé d’Europe; certaines régions d’autres pays européens l’offrent également (Espagne, Portugal…).

Aux Etats-Unis, un deuxième vaccin issu de cette nouvelle technique et ciblant deux protéines a été approuvé. Il concerne les enfants à partir de dix ans et n’est pas encore disponible chez nous.

 

Dr Sarah Jourdain

Dr Tessa Goetghebuer

 


Pour vous informer sur les infections à méningocoques et sur la vaccination, discutez-en avec votre médecin ou le pédiatre de votre enfant.

Avis aux professionnels : un séminaire-webinar est prévu le vendredi 27 avril à 17h. Rendez-vous à l’HUDERF, au CHU St Pierre ou en ligne, lors de la Semaine de la Vaccination.

 


 

ARCHIVES – Blogs : nos experts ont pris la parole en 2017